2008 : l'interdiction des prénoms amazighs continuent !!!

Si le ministre de l'Intérieur a affirmé en mai dernier «qu'il n'existe aucune restriction au choix des prénoms, ni aucune liste limitative pour la liberté des citoyens en la matière», dans les faits, l'administration continue à opposer son niet à certaines demandes.

Tout a (re)commencé quand Driss Bouljaoui s'est vu interdire le prénom de Sifaw qu'il voulait donner à son fils, né en août 2008. Argument des autorités locales de Hamria à Meknès, le nom serait proscrit en vertu d'une «correspondances signée par le ministre de l'Intérieur et datant de juin 2005». C'est du moins ce qu'affirme un communiqué du Réseau amazigh pour la citoyenneté (AZETTA) citant le PV de la décision. À l'heure où nous mettions sous presse, le ministère de l'Intérieur n'avait toujours pas pu commenter l'information. «Mais deux hypothèses se profilent d'ores et déjà à l'horizon : ou c'est bien le ministre qui a signifié cette interdiction, ce qui serait en parfaite contradiction avec ses propres déclarations, ou ce sont les fonctionnaires qui ont décidé cette interdiction et ont donc enfreint la loi et méritent ainsi les sanctions qui s'imposent», dit l'avocat Hamid Arehmouch, président du réseau.

Et d'aller encore plus loin en affirmant que l'interdiction dont certains prénoms amazighs font l'objet n'est qu'une facette de toutes les contraintes posées devant l'amazighité. La théorie du complot n'est d'ailleurs pas loin. «Qu'est-ce que le projet de loi sur l'arabisation de l'administration, si ce n'est une tentative de contrer l'amazighité. Celui-là même qui défend ce projet, le Premier ministre en l'occurrence, n'a pas hésité à prendre fait et cause pour l'appui à la langue française au Maroc lors du dernier sommet de la Francophonie à Québec. A la liste des prénoms interdits s'ajoute une autre, celle des problèmes que connaît la promotion de l'amazigh dans l'enseignement, les médias et bien d'autres secteurs. Il est clair qu'aucune volonté politique n'existe sur ce registre», dit encore l'avocat.

Tarik Qattab
Source: Le Soir Echos
 
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