compteblad
PLD (Peace, Love and Diversity)
http://www.liberation.fr/planete/20...oc-n-est-pas-religieux-mais-politique_1442819
Abdellah Taïa : «Le problème de l'homophobie au Maroc n'est pas religieux mais politique»Par Dounia Hadni — 30 mars 2016 à 17:43 (mis à jour à 18:17)
Selon l'écrivain, premier Marocain à avoir révélé publiquement son homosexualité, l'homophobie écrasante dans ce pays est plus une volonté politique qu'une réalité impulsée par la religion musulmane. Abdellah Taïa : «Le problème de l'homophobie au Maroc n'est pas religieux mais politique»Deux Marocains lynchés dans leur appartement de Beni Mellal au Maroc parce qu’homosexuels, la vidéo de leur agression diffusée sur les réseaux sociaux, une des deux victimes qui prend quatre mois ferme, l’autre d’abord en fuite, qui a été arrêtée et attend son jugement, un des agresseurs qui écope de deux mois avec sursis… L’écrivain Abdellah Taïa, 43 ans, réagit à ces agressions homophobes qu’il qualifie de «phénomène de mode» grandissant au Maroc, encouragé par le pouvoir politique.
À LIRE AUSSIAgression homophobe au Maroc : quatre mois ferme pour la victime
Cette agression homophobe suivie par la condamnation de l’une de ses victimes vous choque-t-elle ?Cela ne me surprend pas du tout puisque l’homosexualité est considérée comme un crime au Maroc, passible de trois ans de prison. Ce qui s’est passé obéit bel et bien à une logique implacable. Il y a eu plusieurs cas de cet ordre en 2015 comme la condamnation de deux présumés homosexuels de la Tour Hassan, l’homme soupçonné d’être homosexuel passé à tabac à Fès, trois ans de prison ferme pour un mécanicien et son amant surpris «en flagrant délit» d’homosexualité à Taourirt, dans le nord-est du Maroc, dans son garage… Rien de nouveau de ce côté-là.
Cela dit, c’est la banalisation de la violence contre les homosexuels marocains dans leur pays qui me révolte et me chagrine profondément. Là, non seulement on les a agressés, mais en plus on les a jetés en pâture sur les réseaux sociaux… L’été dernier, à Casablanca, un homme soupçonné d’être gay à cause de sa façon de s’habiller a été déshabillé en pleine rue par une horde de personnes. Ces situations de violence sont de plus en plus fréquentes, un peu comme le kidnapping à la mexicaine.
Quelles sont les réactions homophobes les plus récurrentes ?L’opinion publique condamne officiellement l’homosexualité : on entend souvent des remarques de type : «Ils l’ont bien cherché» ou encore «Ils n’avaient qu’à ne pas être homosexuels». En filigrane, c’est le statut de la victime au Maroc, au-delà de l’homosexualité, qui doit être remis en question, à savoir comment celle-ci est considérée aux yeux de la loi.
Abdellah Taïa : «Le problème de l'homophobie au Maroc n'est pas religieux mais politique»Par Dounia Hadni — 30 mars 2016 à 17:43 (mis à jour à 18:17)
Selon l'écrivain, premier Marocain à avoir révélé publiquement son homosexualité, l'homophobie écrasante dans ce pays est plus une volonté politique qu'une réalité impulsée par la religion musulmane. Abdellah Taïa : «Le problème de l'homophobie au Maroc n'est pas religieux mais politique»Deux Marocains lynchés dans leur appartement de Beni Mellal au Maroc parce qu’homosexuels, la vidéo de leur agression diffusée sur les réseaux sociaux, une des deux victimes qui prend quatre mois ferme, l’autre d’abord en fuite, qui a été arrêtée et attend son jugement, un des agresseurs qui écope de deux mois avec sursis… L’écrivain Abdellah Taïa, 43 ans, réagit à ces agressions homophobes qu’il qualifie de «phénomène de mode» grandissant au Maroc, encouragé par le pouvoir politique.
À LIRE AUSSIAgression homophobe au Maroc : quatre mois ferme pour la victime
Cette agression homophobe suivie par la condamnation de l’une de ses victimes vous choque-t-elle ?Cela ne me surprend pas du tout puisque l’homosexualité est considérée comme un crime au Maroc, passible de trois ans de prison. Ce qui s’est passé obéit bel et bien à une logique implacable. Il y a eu plusieurs cas de cet ordre en 2015 comme la condamnation de deux présumés homosexuels de la Tour Hassan, l’homme soupçonné d’être homosexuel passé à tabac à Fès, trois ans de prison ferme pour un mécanicien et son amant surpris «en flagrant délit» d’homosexualité à Taourirt, dans le nord-est du Maroc, dans son garage… Rien de nouveau de ce côté-là.
Cela dit, c’est la banalisation de la violence contre les homosexuels marocains dans leur pays qui me révolte et me chagrine profondément. Là, non seulement on les a agressés, mais en plus on les a jetés en pâture sur les réseaux sociaux… L’été dernier, à Casablanca, un homme soupçonné d’être gay à cause de sa façon de s’habiller a été déshabillé en pleine rue par une horde de personnes. Ces situations de violence sont de plus en plus fréquentes, un peu comme le kidnapping à la mexicaine.
Quelles sont les réactions homophobes les plus récurrentes ?L’opinion publique condamne officiellement l’homosexualité : on entend souvent des remarques de type : «Ils l’ont bien cherché» ou encore «Ils n’avaient qu’à ne pas être homosexuels». En filigrane, c’est le statut de la victime au Maroc, au-delà de l’homosexualité, qui doit être remis en question, à savoir comment celle-ci est considérée aux yeux de la loi.