Abou moussab al-suri, le nouveau ben laden : le disciple qui pourrait être pire que le maître

La mort de Ben Laden, au lieu de mettre un terme aux agissements d'Al-Qaïda, aurait permis sa restructuration avec à sa tête le surnommé Abou Moussab al-Suri, soit "le Syrien". Le nouveau leader est à l'origine d'une réorganisation structurelle et idéologique du groupe.


Atlantico : La mort d’Oussama Ben Laden le 2 mai 2011 n’a pas décapité l’organisation terroriste Al-Qaïda. De nombreux experts prétendent d’ailleurs qu’elle aurait même permis au groupe de se réorganiser en devenant une menace mondiale plus structurée, avec à sa tête un nouveau dirigeant, Abou Moussab al-Suri. Qui est justement ce nouveau chef ? Est-il le seul leader identifié d’Al-Quaïda et comment expliquer son ascension ?

Alain Rodier : Il est parfaitement exact que la mort de Ben Laden, loin d'affaiblir l'organisation ddjihadiste internationaliste, et semble l'avoir encouragé à poursuivre le combat avec comme nouveau prétexte de venger la mort de son leader devenu un "martyr". Il est vrai qu'il n'avait pas un rôle opérationnel prépondérant, préférant déléguer le détail des actions à son second, le docteur Ayman Al-Zawahiri et à des responsables locaux ou subalternes.
L'un d'entre eux, le Syrien naturalisé Espagnol par mariage Mustafa Setmariam Nasar(1), alias Abou Moussab al-Suri, alias Omar Abd Al-Hakim qui était un important stratège d’Al-Qaïda, a été libéré par le régime de Bachar el-Assad des prisons d’Alep fin 2011. Au printemps 2013, l’individu est toujours introuvable. Il est possible qu’il ait repris des responsabilités au sein de la nébuleuse terroriste de feu Oussama Ben Laden. Il était connu des services de sécurité espagnols depuis de longues années pour ses convictions islamistes affichées. Déjà en 2003, il était recherché par le juge Baltasar Garzon pour « activités terroristes en liaison avec Al-Qaïda ». Il était cependant considéré, jusqu'aux enquêtes portant sur les attentats de Madrid du 11 mars 2004, comme un « intellectuel propagandiste » mais pas vraiment comme un opérationnel meneur d'hommes.

Au début 2005, le département d'Etat américain a désigné Setmariam Nasar comme étant un des cinq membres les plus dangereux d’Al-Qaïda et a offert une prime de 5 millions de dollars pour tout renseignement permettant sa capture. Parallèlement, il était recherché par Interpol.

Il a été arrêté à Quetta au Pakistan en novembre 2005 puis livré aux Américains qui l’ont envoyé dans une prison secrète de la CIA située à Diego Garcia. Il est possible qu’il ait séjourné à Guantanamo avant d’être rendu au régime syrien car il y était recherché pour son appartenance aux Frères musulmans de Syrie.
Fin 2011, le régime de Bachar el-Assad l’a libéré en signe de « bonne volonté » vis-à-vis d’Al-Qaïda, espérant probablement obtenir des contreparties en retour. Force est de constater que celles-ci ne sont jamais venues. Il est bien loin le temps où le régime de Damas soutenait en sous-main les ddjihadistes internationalistes passés en Irak pour combattre « l'envahisseur » américain.

Une carrière bien remplie

Setmariam Nasar est étudiant à Alep quand il rejoint « l'organisation de l’avant-garde combattante » qui dépend des Frères musulmans qui s’opposent au régime en place à Damas. Cet engagement l’oblige à fuir son pays dans les années 1980 pour rejoindre l’Irak puis la Jordanie. Il appartient alors à l’organisation des Frères musulmans syriens à l’étranger. En 1987, il s'installe à Grenade, en Espagne, où il épouse Elena Moreno (qui se convertit à l’islam) dont il aura 4 enfants. Peu après, il gagne Peshawar où il s’engage dans un des camps dirigés par Abdullah Azzam qui dirige le « bureau d’aide aux moudjahiddines » (MAK). A ce titre, il participe à la fin de la guerre menée en Afghanistan contre les Soviétiques. alEn 1991, il publie un manuel de 900 page intitulé « la révolution islamique en Syrie », document qui rompt avec les thèses des Frères musulmans et qui servira à la conception tactico-idéologique d’Al-Qaïda. Il rencontre pour la première fois Oussama Ben Laden au début des années 1990

Source Atlantico
 

Sanid

Je ne suis pas là !
VIB
Je pense quand même que les Américains n'étaient pas à ce point stupide pour croire que tuer Ben Laden "mettrait un terme aux agissement d'Al Qaeda"

C'était un acte politique pas stratégique.
 
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