Affaire lsk : dominique strauss-kahn sort de son silence

Il sort du silence pour la première fois. Dans une interview au Parisien jeudi 30 octobre, Dominique Strauss-Kahn (DSK) revient sur l’affaire Thierry Leyne, du nom de ce financier Franco-Israélien qui s’est suicidé à Tel-Aviv le 23 octobre et auquel il était associé au sein de la banque d’affaires LSK (Leyne, Strauss-Kahn & Partners). Bombardé en septembre 2013 à la tête du conseil d’administration de ce fonds basé au Luxembourg, DSK avait décidé fin octobre d’en quitter la présidence. Trois jours avant le suicide de M. Leyne.

« Il s’était engagé dans une stratégie d’emprunts qui m’est apparue en octobre avec les comptes 2013 et que je ne peux accepter », affirme l’ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI). « Des emprunts excessifs », insiste-t-il encore. L’ancien ministre des finances de Lionel Jospin, qui possédait 15 % de l’entreprise par l’intermédiaire de sa société Parnasse International, y a laissé des plumes : « J’ai probablement perdu mon investissement et n’ai jamais perçu aucune rémunération. A mon échelle, c’est beaucoup d’argent. »

Les deux hommes s’étaient rencontrés peu après le scandale du Sofitel de New York par l’intermédiaire de la nouvelle compagne de M. Leyne, une ancienne de l’agence Euro RSCG. Ensemble, ils prévoyaient de lancer un fonds d’investissement. Objectif : collecter 2 milliards de dollars (1,5 milliard d’euros) pour un lancement début 2015. « L’idée, c’est de traduire en investissements l’analyse macro-économique de Dominique Strauss-Kahn », expliquait au Monde, en septembre, M. Leyne qui avait fait de l’ancienne star socialiste le champion de son groupe. « Au bout du compte, il n’y avait que moi qui apportais des affaires, ce qui ne correspondait pas à ce que j’attendais d’un partenariat », explique aujourd’hui au Parisien DSK qui était présent vendredi à Tel-Aviv, à l’enterrement de son ancien associé.

Depuis que le Franco-Israélien s’est défenestré de son appartement, au 23e étage d’une tour de Tel-Aviv, des informations sortent quasi quotidiennement sur les ennuis de son groupe. Immatriculé au Luxembourg, celui-ci possédait des filiales à Bruxelles, Genève, Budapest, Monaco, Tel-Aviv… Lundi, une filiale à 100 % de LSK, Assya Asset Management, a ainsi demandé à la justice luxembourgeoise d’être placée en « sursis de paiement ». Cette société de gestion d’actifs, sa maison mère et son principal actionnaire M. Leyne avaient été condamnés début octobre en référé à payer 2 millions d’euros pour n’avoir pas respecté leurs engagements financiers vis-à-vis d’un assureur luxembourgeois.

Mercredi, le Wall Street Journal révélait aussi sur son site Internet que M. Leyne était en conflit avec un fonds d’investissement suisse. Selon des lettres envoyées aux régulateurs suisse et luxembourgeois et que le Wall Street Journal a consultées, Insch Capital Management accuse Assya d’avoir utilisé ses fonds sans son autorisation pour acquérir des actions de l’assureur Firstcaution, une autre filiale de LSK.


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