Elle a la mémoire dans la peau. Tout comme la plupart des femmes de la bourgade qui l'a vue naître, Aïcha, 90 ans passés, est recouverte de tatouages traditionnels berbères. Assise face à un vieux poste téléviseur des années 1990, dans un salon modeste, cette grand-mère tue le temps dans une chambre spartiate d'une trentaine de mètre 2. Une photo de son défunt mari orne un mur jaune. Un coran et un tasbih sont posé sur la télévision, près d'une photo de ses deux filles. Aïcha vit seule dans sa maison située à Aït El Mejdoub, une bourgade de 150 habitants située dans le Gharb, dans l'arrière pays rbati, à une dizaine de km de Khemisset. Absorbée par le programme télé, Aïcha semble être ailleurs. Et répond à nos questions sans détourner la tête de l'écran.
Tatouée la veille de son mariage
Aïcha est tatouée de la tête aux pieds. De mystérieux symboles qu’elle-même ne peut expliquer. A l'âge de 17 ans, son père décide de la tatouer, lui-même comme le veut la coutume, à l'occasion d'un grand évènement: son mariage avec le fils d'un caïd. Fille unique d’un notable de la région de Azemmour, cette mère de famille est une véritable tapisserie. Des swastikas sophistiquées ornent son front tandis que d’imposants losanges entremêlés de signes obscurs couvrent son cou, révélant par leur taille une ascendance aisée.
La suite
Tatouée la veille de son mariage
Aïcha est tatouée de la tête aux pieds. De mystérieux symboles qu’elle-même ne peut expliquer. A l'âge de 17 ans, son père décide de la tatouer, lui-même comme le veut la coutume, à l'occasion d'un grand évènement: son mariage avec le fils d'un caïd. Fille unique d’un notable de la région de Azemmour, cette mère de famille est une véritable tapisserie. Des swastikas sophistiquées ornent son front tandis que d’imposants losanges entremêlés de signes obscurs couvrent son cou, révélant par leur taille une ascendance aisée.
La suite