aide en physique L1

Exercice. Analyse dimensionnelle : un chapeau de champignon
La partie supérieure du « champignon » qui se forme lors de l’explosion d’une bombe
thermonucléaire correspond à une onde de choc de symétrie approximativement sphérique. Le
rayon r de cette partie du champignon dépend de l’énergie E de la bombe, de la masse
volumique ρ de l’air et du temps t écoulé depuis l’explosion à l’instant initial.
1) Donner les dimensions des grandeurs E et ρ.
2) Trouver à l’aide de l’analyse dimensionnelle l’expression de la loi d’évolution du rayon
r à une constante multiplicatrice sans dimension près







Problème. Expérience de Millikan
I - Principe d'une microbalance sensible à la charge élémentaire.
On pulvérise de petites billes (sphérules ou fines gouttelettes) entre les plaques
horizontales d’un condensateur plan distantes de l = 3 mm, et on observe leur mouvement
dans un microscope. Eclairées latéralement, elles apparaîtront comme des points brillants sur
fond noir. On peut appliquer une différence de potentiel (d.d.p.) variable U aux bornes du
condensateur. Si le condensateur est court-circuité, le champ électrique d’intensité (de
module) E entre les plaques peut être annulé.
1) Les billes sont en général chargées : en effet, l’électrisation statique des corps par
frottement ordinaire est pratiquement inévitable. Sachant que les densités superficielles de
charge σ qui en résultent sont couramment de l’ordre de ± 10-10 à ± 10-11 C.cm-2, quel doit
être l’ordre de grandeur de la masse m et du diamètre d des billes, si on veut que celles-ci
portent une ou quelques charges élémentaires seulement ?
Pour fixer les idées, prendre σ = ± 10-11 C.cm-2 et calculer le diamètre et la masse d’une
sphérule de densité 1 qui porterait une seule charge élémentaire ± e. On gardera ces valeurs
de d et m pour les applications numériques des questions 2) et 3).
2) A champ électrique nul, la chute dans l’air d’un telle bille n’a rien d‘une chute libre.
L’action de l’air sur la bille comprend, en plus de la poussée d’Archimède1 négligeable donc
négligée, une force de frottement visqueux f = −k opposée à la vitesse, qui finit par
équilibrer le poids P =mg de la bille. Celle-ci prend rapidement une vitesse limite

v0 =mg/k qui reste une constante. D’après une loi bien établie (loi de Stokes), le coefficient de
frottement k est proportionnel au diamètre de la bille : k =β d, où β est un coefficient
caractéristique du fluide ; pour l’air ordinaire, β = (1,7 10-4 N.m-2.Drunk 2.

Ecrire l’équation du mouvement pour la variable v, la vitesse algébrique de la bille, la
résoudre et estimer avec les données ci-dessus la valeur de v0, ainsi que la durée t dumouvement transitoire accéléré. On définira t comme la durée au bout de laquelle la vitesse
de la bille atteint 95 % de sa valeur limite. Prendre g = 9,8 m.s-2.
 
3) Pour une valeur précise de la tension U = U0, la polarité étant celle indiquée sur la
figure, la bille s’immobilise 3.
a) Quel est le signe de la charge portée par la bille ?
b) Quelle est la valeur de U0 sachant que la relation entre intensité E du champ électrique
et différence de potentielle U0 est E = |U0 |/ l où l est la distance séparant les deux plaques du
condensateur.
c) Que deviendrait cette valeur si on multipliait par dix l’écartement des plaques ?
d) Que se passe-t-il si, avec la même d.d.p., on ne fait qu’inverser la polarité ?



(1 La poussée d’Archimède est la force particulière que subit un corps plongé totalement ou en partie dans un
fluide (liquide ou gaz) soumis à la gravité. Cette force résulte de l’action des molécules ou atomes du fluide sur
la surface du corps immergé. Cette notion sera introduite et discutée dans le Chapitre 8 du cours.
2 Nous apprendrons aussi au Chapitre 8 que des newtons par mètres carrés, symbole N.m-2, ce sont des
pascals, symbole Pa, l’unité de pression.)
 
II - Mesure de la charge élémentaire.
Au moment de l’expérience de Millikan (1909), on n’a pas de mesure précise du nombre
d’Avogadro N0. Mais on connaît bien, à partir des données de l’électrolyse, la valeur d’une
mole de charges élémentaires, c’est-à-dire le Faraday : N0 e = 96500 coulombs (symbole C).
Connaissant simplement l’ordre de grandeur de e soit 10-19 C, l’idée était de mesurer e au
moyen d’un système décrit dans la partie I ci-dessus.
De fines gouttelettes d’huile (densité 0,92) sont pulvérisées entre les plaques du
condensateur distantes de l = 3 mm. Comme il s’agit en pratique d’observer au microscope le
mouvement de dizaines de gouttelettes, dont la taille exacte est inconnue (on ne voit que des
points brillants), on préfère procéder systématiquement de la manière suivante. Les bornes du
condensateur sont soit court-circuitées, soit reliées aux pôles d’une batterie fixe de 90 V dans
le sens indiqué sur la figure, et on mesure dans chaque cas la vitesse limite : v0 à champ
électrique nul, puis v en présence du champ E. D’un ensemble statistique de mesures (v0i, vi),
on déduit les charges qi portées par une série de gouttelettes, et on s’aperçoit qu’elles sont
multiples d’une même charge e (1,6 10-19 C), ce qui démontre le caractère discret de la charge
électrique et fournit en même temps une mesure de e et de N0.
Pour les applications numériques, on prendra la mesure suivante sur une gouttelette :
v0 = 4,0 10-5 m.s-1 (évidemment vers le bas !) et v = 5,4 10-5 m.s-1 vers le haut.

1) Montrer que la loi de Stokes permet à Millikan de déterminer la taille (variable) des
gouttelettes à partir des mesures de v0. Calculer d en fonction de v0. Faire l’application
numérique.

2) Calculer q en fonction de d, E, β, v et v0. Faire l’application numérique. En déduire la
valeur du nombre d’Avogadro.
 
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