Aimer c'est se résoudre à être affligé

Salam,


Chaque jour nous nous activons de sorte à remplir nos besoins, à trouver des moyens d'accroître notre plaisir présent ou futur (en faisant des projets notamment) et à satisfaire nos sens (et ceux de nos proches mais satisfaire leurs sens conduit à la satisfaction des nôtres).
Ainsi nous prenons plaisir à converser avec nos amis, à regarder la télé, à manger, à dormir, à travailler (pour une minorité très restreinte j'imagine), à acheter, à concevoir des projets ou plus simplement à nous montrer gentil avec les autres, à faire du bien, à éveiller des sourires, des rires, du bonheur chez les autres etc....

Chaque jour, cette quête de bonheur, de bien-être ou de survie pour les "moins favorisés" se renouvelle et ainsi de suite de notre naissance à notre mort.

Est-ce cruel que d'être peiné pour une personne heureuse, hilare, épanouie, envahie par la gaité en pensant à la fin de la satisfaction qui l'envahie et au désespoir, à la tristesse qui seront engendrés en conséquence.

Pour prendre l'exemple du mariage, tant de gens le désirent, tant de gens ne rêvent que de cela et s'en font un objectif principal de leur vie et oeuvrent au quotidien à sa réalisation.
Est-ce possible de percevoir cela comme la conclusion d'un pacte avec cette vie ici-bas. L'aimer encore plus, s'y accrocher plus fortement, s'y lier plus profondément. Désirer vivre "éternellement" (sans vouloir que ne survienne la fin) avec son ou sa bien-aimé(e), tout en ayant la volonté de fonder une famille, d'avoir sa maison, de voyager et de prendre le plus de plaisir possible sans que cela ne s'arrête.
Et pourtant, malgré toute notre énergie, toute notre volonté, tout cela s'arrêtera fatalement. Plus les espoirs seront forts, plus le bonheur aura été puissant, plus la fin sera tragique, triste, dépressive.
Une fois l'être cher perdu, du fait d'une rupture ou de la mort, seules les larmes se feront entendre, la pénombre régnera, les pensées morbides se succéderont et le désespoir nous envahira.

Fonder une famille, c'est perpétuer la vie mais c'est également prendre le risque de trop l'aimer, de ne plus vouloir s'en détacher, de souhaiter qu'il n'y ait pas de fin, de vouloir en faire notre vraie demeure et au final d'être terriblement affligé devant notre impuissance à réaliser nos souhaits de bonheur éternel. Faudrait-il vivre en attendant la fin, ne pensant qu'à elle, en accordant aucune importance à cette illusion qu'est ce monde et en tentant de ne pas trop nous attacher aux plaisirs terrestres tout en essayant de faire le maximum de bien (surtout par le comportement) autour de nous afin de ne pas avoir constitué un poids, une nuisance dans cette vie.
 
Le bonheur a une fin qui engendre (que ce soit pour nous ou nos proches) une tristesse qui lui sera proportionnelle (sauf pour certaines personnes capables de transformer de par la puissance de leur foi et/ou de leur raisonnement, de leurs pensées, la tristesse, l'affliction en force). Celui qui aime sera fortement impacté par la disparition de l'objet de son amour. Aimer, c'est se résoudre à s'affliger de la tristesse, à souffrir.

Pensons-nous suffisamment à la mort, Vivons-nous comme si nous l'avions presque atteinte. Nos comportements en seraient-ils positivement impactés. Malgré toute l'importance que nos proches nous accordent ou que nous nous accordons nous-même, malgré tout l'amour qui nous lie aux autres, malgré tout nos objectifs, malgré toute notre vitalité, nous ne faisons que nous diriger vers notre tombe sans même y penser.

Quant aux gens égoistes, qui ne vivent que pour eux, qui ne recherchent que leur plaisir personnel sans se préoccuper des désirs des autres.
Peut-être se donnent-ils une valeur qu'ils n'ont pas et que personne n'a d'ailleurs car en vérité nous ne valons rien, nous sommes si faibles et si insignifiants.
Ceux-là vivent comme si le monde n'existait pas autour d'eux, ils vivent comme si leur vie était si importante car il y aurait une nécessité à diriger tous leurs efforts du quotidien vers la satisfaction de leurs propres désirs alors que cela aura été vain puisqu'ils finiront inéluctablement sous une terre parmi laquelle ils ne seront que poussières.
L'existence à laquelle ils accordaient tant d'importance et qui seule comptait à leurs yeux aura cessé et se distinguera de par son caractère futile.
Puis sonnera l'heure des comptes durant laquelle ils se présenteront nus devant Dieu, terriblement craintifs de la sentence qui tombera et, comme tous, seront humiliés en constatant l'insignifiance de l'être humain et le décalage entre ce que nous sommes réellement et ce que nous pensions valoir.


Certes, je conçois bien que personne ne peut être d'accord avec cette conception de la vie et que tout être raisonnable ne peut y voir que de la déraison.
 
Il n y a pas de mystère, vivre pleinement l instant présent et surtout aimer la bonne personne car des fois, on se trompe lourdement et garder toujours dieu à ses côtés
 
Il n y a pas de mystère, vivre pleinement l instant présent et surtout aimer la bonne personne car des fois, on se trompe lourdement et garder toujours dieu à ses côtés
Salam,

N'a t-on pas plutôt tendance à mettre Dieu de côté plutôt que de l'avoir à nos côtés lorsque tout nous sourit ? La jouissance ici-bas ne pourrait-elle pas être un piège dans le sens où elle nous pousse à oublier Dieu sauf à posséder une foi et/ou une force mentale impressionnante.
La richesse, le pouvoir peuvent, par-exemple, permettre de faire d'immenses choses, de multiplier les bonnes actions mais ce sont également de puissantes sources d'égarement. C'est ainsi que l'argent, le pouvoir ou plus simplement la jouissance sont des épreuves que seuls les forts peuvent surmonter avec succès sans en retirer uniquement de l'égarement.

En ce qui me concerne, je suis si faible que lorsque tout va bien pour moi, que ce soit pour mes projets ou économiquement je ne pense qu'à faire d'autres projets, qu'à profiter encore plus de ces moments "d'aisance" en désirant qu'ils se multiplient tout en oubliant de remercier mon Seigneur, de me tourner encore plus vers Lui. J'en viens à oublier Dieu, à expédier mes prières et lorsque les moments de "douleur" surviennent de nouveau, c'est là que je me rappelle Dieu, que je refais des efforts dans une religion que j'utilise comme une sorte d'opium servant à masquer ma douleur et à tenir jusqu'à de meilleurs jours.

Alors désormais je me délecte de mon "malheur", je me sens bien dans ma tristesse, dans mon affliction et je me morfonds en souhaitant que cela perdure et en n'ayant plus d'espoir pour cette vie car j'ai compris que j'étais trop faible pour pouvoir concilier ma foi et la réussite ici-bas et que la mort constitue la seule réalité de notre existence qui débutera réellement après ce court passage.
 
C est le problème de plusieurs d entre nous de se rappeler Dieu qu en cas de malheur et de l oublier quand tout va bien .....
Chacun fait comme il veut, Moi j essaie de m en rappeler que je sois bien ou pas, je suis égale à Moi même. Le bonheur, c est grâce à lui que je l aurais et mon malheur, il le voit bien
 

madalena

Contributeur
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salam

c'est la vie, il faut bien vivre avec détachement de ce bas monde et au coter de ceux qu'on aime sans oublier ALLAH! mais parfois quand tout va bien, je m'inquiète, vivre sans épreuve, j'ai peur qu'ALLAH m'as laisse.
 
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