Erolisk
VIB
Les autorités algériennes nont jamais cherché à mettre à jour le rapport de compétitivité entre les économies algérienne et marocaine.
Logiciel à larrêt depuis 1994. Connecté sur une courte expérience de montée des échanges commerciaux à partir de louverture des frontières terrestres en 1989, jusquà leur fermeture au bout de cinq années.
En gros, le tableau quobservent toujours les décideurs à Alger est le suivant : les Algériens dépensaient leurs économies au Maroc en séjour et achats. Ils en profitaient, pour les frontaliers dentre eux, pour «exporter» des produits subventionnés. En 2012, une majorité de vieux maîtres du pays, à la présidence de la République, au ministère de la Défense nationale, au Premier ministère, au ministère de lIntérieur, au ministère des Affaires étrangères, pensent pareil. Le rétablissement de la circulation frontalière va profiter à léconomie marocaine et pas à léconomie algérienne.
Comme entre 1989 et 1994. Cest bien sur une appréciation paléontologique qui ne tient pas compte de trente années de transformations des deux économies et du monde. Trois évolutions majeures. Dabord, la parité dinar algérien-dirham marocain sest renversée en symétrique depuis 1989-1994.
Le premier sest déprécié de plus de 300% vis-à-vis des monnaies européennes qui font aujourdhui leuro, le second lui sest arrimé à lEuro. Les voyageurs algériens sont potentiellement pauvres au Maroc. Ensuite, loffre marocaine de produits de toutes sortes indisponibles ou encore trop chères sur le marché algérien dans la période 1989-1994 a été éclipsée par lémergence de latelier du monde. La Chine vend aux Algériens en Algérie tout ce quils ne savent pas faire ou font à un prix trop élevé.
Le cliché algérien au sujet de linvasion des produits marocains par une frontière ouverte doit être réévalué. Produit par produit. Enfin comparativement à 1989-1994, loffre de produits algériens à lexportation a émergé. Agroalimentaire, électronique grand public, boissons, matériaux de construction, médicaments, engrais, produits sidérurgiques et pétrochimiques, emballages. Cette offre est bien sûr portée essentiellement par le secteur privé. Et cest sans doute là tout le problème de lactualisation du rapport de compétitivité entre les deux économies vue dAlger. Pour les officiels algériens, loffre nationale de produits à lexportation vers le Maroc est celle du secteur public économique. Elle est, en gros, la même depuis 1994. Si des privés algériens peuvent gagner avec le rétablissement dun flux commercial terrestre entre lAlgérie et le Maroc, cela est, dans lesprit de la défiance politique ambiante, intuitivement une raison supplémentaire pour ne pas se précipiter à la rouvrir.
La première raison étant, plus ou moins explicitement, de ne pas faire de «cadeau» à Rabat en vivifiant léconomie de lOriental, région proche de lAlgérie. Les trois grandes évaluations citées, la nouvelle parité dinar-dirham, la domination commerciale de la Chine, et la nouvelle offre privée algérienne proposent à elles seules un tout autre scénario économique dans le cas dune réouverture de la frontière Algérie-Maroc. Léconomie marocaine en profitera.
Logiciel à larrêt depuis 1994. Connecté sur une courte expérience de montée des échanges commerciaux à partir de louverture des frontières terrestres en 1989, jusquà leur fermeture au bout de cinq années.
En gros, le tableau quobservent toujours les décideurs à Alger est le suivant : les Algériens dépensaient leurs économies au Maroc en séjour et achats. Ils en profitaient, pour les frontaliers dentre eux, pour «exporter» des produits subventionnés. En 2012, une majorité de vieux maîtres du pays, à la présidence de la République, au ministère de la Défense nationale, au Premier ministère, au ministère de lIntérieur, au ministère des Affaires étrangères, pensent pareil. Le rétablissement de la circulation frontalière va profiter à léconomie marocaine et pas à léconomie algérienne.
Comme entre 1989 et 1994. Cest bien sur une appréciation paléontologique qui ne tient pas compte de trente années de transformations des deux économies et du monde. Trois évolutions majeures. Dabord, la parité dinar algérien-dirham marocain sest renversée en symétrique depuis 1989-1994.
Le premier sest déprécié de plus de 300% vis-à-vis des monnaies européennes qui font aujourdhui leuro, le second lui sest arrimé à lEuro. Les voyageurs algériens sont potentiellement pauvres au Maroc. Ensuite, loffre marocaine de produits de toutes sortes indisponibles ou encore trop chères sur le marché algérien dans la période 1989-1994 a été éclipsée par lémergence de latelier du monde. La Chine vend aux Algériens en Algérie tout ce quils ne savent pas faire ou font à un prix trop élevé.
Le cliché algérien au sujet de linvasion des produits marocains par une frontière ouverte doit être réévalué. Produit par produit. Enfin comparativement à 1989-1994, loffre de produits algériens à lexportation a émergé. Agroalimentaire, électronique grand public, boissons, matériaux de construction, médicaments, engrais, produits sidérurgiques et pétrochimiques, emballages. Cette offre est bien sûr portée essentiellement par le secteur privé. Et cest sans doute là tout le problème de lactualisation du rapport de compétitivité entre les deux économies vue dAlger. Pour les officiels algériens, loffre nationale de produits à lexportation vers le Maroc est celle du secteur public économique. Elle est, en gros, la même depuis 1994. Si des privés algériens peuvent gagner avec le rétablissement dun flux commercial terrestre entre lAlgérie et le Maroc, cela est, dans lesprit de la défiance politique ambiante, intuitivement une raison supplémentaire pour ne pas se précipiter à la rouvrir.
La première raison étant, plus ou moins explicitement, de ne pas faire de «cadeau» à Rabat en vivifiant léconomie de lOriental, région proche de lAlgérie. Les trois grandes évaluations citées, la nouvelle parité dinar-dirham, la domination commerciale de la Chine, et la nouvelle offre privée algérienne proposent à elles seules un tout autre scénario économique dans le cas dune réouverture de la frontière Algérie-Maroc. Léconomie marocaine en profitera.