Des Algériens torturés à la gare du midi

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PLD (Peace, Love and Diversity)
Algériens torturés au Midi(18/06/2009)

Des récits qui jettent l'effroi et l'opprobre sur une partie de la police

BRUXELLES Un racket était organisé à la gare du Midi par des policiers fédéraux. Ce racket, qui s'est accompagné de violences graves, visait spécifiquement des Algériens en séjour illégal. La pratique consistait à laisser les pickpockets algériens commettre un maximum de vols à la tire et, pour les policiers ripoux, à récupérer en soirée ce qui avait été volé en journée aux usagers, dans la gare et aux abords immédiats de celle-ci.

Votre quotidien La Dernière Heure-Les Sports a pu se procurer le récit d'une ratonnade d'un Algérien que des policiers fédéraux avaient réussi à isoler en pleine nuit dans leur garage de la rue Couverte, 1, sous les voies de la gare du Midi. Ce qui est décrit porte un nom : ce sont des tortures. Selon ce récit, il est invraisemblable que l'officier de garde n'ait pas entendu les cris. Cet officier, lui, n'a pas été inquiété.

De nouvelles révélations (les premières dans La DH/Les Sports du 5 juin) sur ce dossier à l'instruction chez la juge, Mme Geneviève Tassin. Selon le 1er substitut Colpin, du parquet de Bruxelles, l'affaire implique 9 policiers fédéraux dont deux femmes, mais pas de gradés.

"Ils avaient attendu que notre chef, la commissaire S., soit rentrée chez elle. Cette fois-là, il était minuit et demi. C'était encore un Algérien sans papiers qu'ils avaient ramassé dans la gare. Environ 30 ans, bien connu pour vol à la tire.

"Après lui avoir tout confisqué et s'être partagé entre eux ce qu'il avait volé dans la journée, GSM, portefeuilles, etc, ils l'ont emmené dans le garage. Il fait sombre et sale. L'endroit est complètement isolé. Le gars savait qu'il ne pouvait compter sur personne. Il était menotté dans le dos et les policiers étaient à 4 dont Frédéric D. et Philippe M. qui avait été infirmier avant d'entrer à la police. Ils ont fait courir l'Algérien dans le garage, lui disant d'aller plus vite et l'insultant. "T'es qu'une *****. T'es même pas un chien."

"L'Algérien recevait des coups. C'étaient des coups qui font mal. Des coups de bottines, de combat shoes, qui visaient la colonne vertébrale, au milieu, plus haut que les poignets menottés.

"L'Algérien hurlait. Pas des cris : des hurlements. C'était terrible. L'officier de garde, le commissaire K., se trouvait au Rapid 100 (dispatching de garde situé juste au bout du couloir venant du garage). Il ne pouvait pas ne pas entendre. Je suis formel. Il n'est pas intervenu. L'Algérien avait le visage en sang. Du sang coulait du nez et de l'arcade sourcilière."

"C'étaient des coups à casser la colonne, à briser des vertèbres. Et c'était chacun à tour de rôle. Ils l'ont plaqué au mur et frappé dans le ventre à coups de poing. C'était un jeu pour eux. [...] L'Algérien était toujours menotté.

"Ils l'ont fait tomber à terre. Et ça a continué. Ils le traitaient d'"animal", de "fils de p.", rien de raciste par contre. L'Algérien était sur le ventre. Il y en a un qui a sauté à pieds joints sur la colonne. L'Algérien a perdu connaissance. Alors ils l'ont démenotté.

"Pour le ranimer, ils l'ont pris par les pieds et l'ont suspendu tête en bas. Ils rigolaient. En fait depuis le début ils rigolaient et se moquaient. L'Algérien a rouvert les yeux. Ils lui ont dit de déguerpir. Ils l'ont sorti par l'entrée des véhicules. Je sais qu'on lui avait aussi cassé les dents. Il n'y a aucune trace (dans les P.-V.). On se sentait mal dans la peau de travailler avec des collègues comme ça. On a voulu dénoncer. Ceux qui l'ont fait à l'Inspection générale ont pris des risques. Ils ont été menacés en interne : il ne fallait pas que ça sorte. Deux véhicules (de policiers dénonciateurs) ont été cassés. On n'a rien jamais pu prouver."

L'instruction du parquet porte aussi sur 8 autres faits.




Gilbert Dupont

© La Dernière Heure 2009
 

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Des policiers qui ont dénoncé ont été mutés pour leur sécurité

BRUXELLES Incroyable que de tels dérapages aient pu avoir pour cadre la gare du Midi et s'y reproduire au moins 9 fois, pendant 6 mois, à l'insu du commandement. Si incroyable que le parquet, décontenancé par la réponse d'un de ces policiers, a même ordonné de les faire tous examiner par des psychiatres.

Le policier avait admis : "Nous étions comme des animaux heureux avec des proies." Comme essai d'explication, certains avancent cette tentation de faire justice soi-même : cette lassitude de constater que les mêmes suspects sont systématiquement libérés par la justice.

Épouvantés par l'ampleur des exactions, des collègues ont décidé de prévenir leur hiérarchie.

Parmi les premiers à n'avoir pas fermé les yeux, deux policiers, nous dit-on, d'origine allochtone, se sont confiés à leur chef de peloton, Patricia, une commissaire, qui a brisé le silence et rédigé un rapport interne.

Dès lors, l'Inspection générale a enquêté aussi loin qu'elle a pu, mais ce n'est pas évident d'enquêter sur des policiers qui connaissent la musique. L'espoir a même été de placer des caméras et filmer des scènes. Mais ça n'a pu se réaliser.

Les policiers "qui avaient parlé" avaient pris des risques. Il a fallu les protéger et même, à un certain moment, organiser leur transfert, pour leur sécurité physique, vers d'autres unités (avec pertes de salaires et, à la clé, des tâches moins gratifiantes).

Ces transferts ont été organisés par le procureur de Bruxelles Bruno Bulthé, son adjoint le 1er substitut Bernard Michielsen, le patron (d'alors) de l'Inspection générale Guido Van Wijmeersch et certains chefs de zone bruxellois, dont David Yansenne à Schaerbeek.




Gilbert Dupont

© La Dernière Heure 2009

La femme policier préférait frapper les parties génitales

BRUXELLES Selon nos infos toujours, l'enquête porte aussi sur un vol de 120.000 € au préjudice d'un Anglais dans le couloir central de la gare du Midi. L'argent, qui se trouvait dans un sac, n'a jamais été retrouvé. Le Britannique, un Londonien, utilisait son GSM.

L'affaire n'avait jamais été élucidée. Des témoignages apportent peut-être la clé de l'énigme : "C'était un sac Nike jaune sale, un peu fluo. Nike était en bleu. Ce sac, c'est certain que je l'ai vu au commissariat (de la Pol Fed Midi, rue Couverte, NdlR)."

L'enquête porte sur le comportement de deux femmes policiers fédéraux à la gare du Midi, Christine L. et Audrey N., cette dernière tenue "pour très violente, en une occasion" avec les Algériens menottés.

Quant à Christine qui , pour son anniversaire, reçut de ses collègues le cadeau d'un sans-papiers algérien vivant : "Elle, ce n'était pas comme les hommes qui visaient principalement la colonne vertébrale. La spécialité de cette petite blonde, c'étaient les testicules des mecs. Pour son annif', ils lui avaient offert un Algérien. Ils avaient coincé sa tête dans une armoire. Elle l'a fouetté avec du câble. L'Algérien était menotté dans le dos. Le gars est tombé. Alors elle a sauté à pieds joints sur lui.

"La scène ne se passait pas dans le garage de la police, mais dans un bureau de leur commissariat, pendant les heures de service, et ils étaient en uniforme."
 

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PS : ce sont des informations a prendre avec des pincettes

Parce que le journal la DH qui sort ces infos est reputés fairte du sensationnel, et toujours exagerer pour faire des polemiques....
 
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