Amnesty International accuse des pays européens de complicité avec la CIA

Amnesty International accuse des pays européens de complicité avec la CIA

Via un rapport cinglant, Amnesty International accuse plusieurs pays européens de complicité dans des actes de torture, de disparitions forcés et d’emprisonnements sous secret par la CIA sur le territoire de l’Union Européenne.


ce rapport intitulé « Open Secret : Mounting evidence of Europe’s complicity in rendition and secret detention », l’ONG exhorte l’Europe à faire toute la lumière sur les responsabilités des gouvernements cités dans son rapport.

Le rapport, publié à une semaine du sommet UE-USA à Lisbonne (Portugal), fait état d’actes illégaux commis par l’agence de renseignement américaine en Allemagne, Italie, Lituanie, Macédoine, Pologne, Roumanie, Suède et au Royaume-Uni. Ces actes, dénoncés par l’ONG de défense des droits de l’homme, feraient notamment partie du programme de la CIA de lutte contre le terrorisme lancé après le 11 septembre 2001.

« Le Conseil de l’UE n’a toujours pas reconnu que l’Union elle-même supporte collectivement la responsabilité de chaque gouvernement européen complice d’actes de torture, de détention illégale et de disparitions forcées », explique Nicolas Beger, directeur à Amnesty International « European Institutions Office ». « Ces actes ont été commis sur le sol européen. Nous ne pouvons accepter que l’Europe devienne, comme l’Amérique, une zone de non-transparence. » De nouvelles sources étayent selon les responsables d’Amnesty International ce rapport « très bien documenté ». L’organisation non gouvernementale exhorte l’Union Européenne à soutenir une enquête indépendante sur les états européens cités et somme l’UE de rendre justice aux victimes des programmes anti-terrorisme de la CIA.

(D’après AFP)
 
Des personnes soupçonnées d’actes de terrorisme
ont été arrêtées et incarcérées sans contact
avec le monde extérieur ; certaines ont été jugées
dans le cadre de procès ne respectant pas les
normes d’équité. Les autorités ont harcelé des
défenseurs des droits humains, des avocats et
des journalistes, dont certains ont fait l’objet de
poursuites pour avoir critiqué des responsables
gouvernementaux. Une nouvelle loi érigeant en
infraction la migration clandestine a été adoptée.
Cette année encore, les autorités n’ont pris
aucune mesure pour élucider le sort des milliers
de personnes qui ont été victimes de disparition
forcée, entre autres atteintes graves aux droits
humains commises par le passé, ni pour traduire
les responsables en justice.

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http://thereport.amnesty.org/sites/default/files/AIR2010_AZ_FR.pdf#page=12
 
Londres paye pour éviter le procès de la torture

Des anciens détenus de Guantanamo accusent les autorités britanniques d'avoir été complices des séances de tortures qu'ils ont subis


Afin d'éviter un long et coûteux procès, le gouvernement britannique a décidé mardi de payer des millions de livres de dommages et intérêts à des anciens détenus de la prison américaine de Guantanamo. Les plaignants, qui sont tous de nationalité britannique ou résidents en Grande-Bretagne, avaient porté plainte contre cinq services du gouvernement, dont les services secrets MI5 et MI6. Ils accusent les autorités britanniques de n'avoir rien fait pour empêcher leur transfert à Guantanamo, et même d'avoir été complices des séances de tortures que certains ont subies avant d'atterrir dans la prison cubaine.
 
SUITE DE L'ARTICLE DU FIGARO.


Le procès, que le gouvernement a essayé sans succès d'éviter, aurait été catastrophique pour les services secrets. En mai dernier, la cour d'appel de Londres avait jugé que le MI5 (contre-espionnage) et le MI6 (renseignement extérieur) ne pouvaient pas se réfugier derrière le «secret défense» et que tous les éléments du dossier devaient être rendus publics. Un autre avis de justice avait aussi estimé que rien ne devait empêcher la publication de documents secrets partagés entre les services britanniques et américains. Le Foreign Office s'était pourtant battu pour garder ces éléments secrets, expliquant que leur diffusion mettrait en péril la relation de confiance entre le MI5, le MI6 et leurs homologues aux États-Unis.

D'après plusieurs experts, le paiement de dommages et intérêts aux anciens détenus est un moindre mal pour le gouvernement qui veut à tout prix éviter de dévoiler ses activités secrètes liées à la guerre antiterroriste. D'après la presse anglaise, l'un des ex-prisonniers devrait toucher plus d'un million de livres (1,2 million d'euros).

Le dossier était délicat à gérer pour le premier ministre David Cameron, qui a très fermement condamné l'usage de la torture, mais reste comptable de l'action des précédents gouvernements travaillistes. «Ces accusations ne sont pas prouvées, mais nous nous retrouvons dans une situation inacceptable où nos services sont paralysés par un travail de paperasserie énorme pour se défendre dans de longues procédures en justice», avait-il déploré en juillet dernier. À cette occasion, devant la Chambre des communes, il avait annoncé l'ouverture d'une enquête sur les accusations de complicité de torture proférées contre l'État britannique, afin d'éviter que «notre réputation en tant que pays qui croit aux droits de l'homme et à la justice ne soit ternie.»

Un accusateur éthiopien

En évitant les procès en cours, Cameron s'assure que l'enquête publique qu'il a promise pourra avoir lieu rapidement, tout en permettant cette fois la protection des sources et des informations des services secrets.

L'homme à l'origine de tout le scandale sur la torture pour les détenus de Guantanamo est Binyam Mohammed, un Éthiopien résidant à Londres, qui avait été capturé en 2002 au Pakistan. Il avait été envoyé à Guantanamo en 2004 après avoir admis s'être entraîné dans un camp d'al-Qaida. Il essaie désormais de faire reconnaître son innocence et accuse les Américains de lui avoir arraché des aveux sous la torture, lors de sa détention provisoire au Maroc. Plus grave pour le gouvernement de Sa Majesté, il affirme que des officiers de renseignement britanniques lui ont rendu visite lors de sa captivité au Pakistan, et que les questions posées par ses tortionnaires avaient été fournies par le MI5. Binyam Mohammed a été libéré de Guantanamo en 2009, sans qu'aucune charge n'ait été retenue contre lui.
 
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