Treize ans après lavènement sur le trône de Mohammed VI et sept ans après la présentation du rapport de lInstance équité et réconciliation (IER), la situation des droits de lhomme au Maroc na guère changé : des dissidents sont poursuivis, condamnés et emprisonnés pour leurs opinions, des journalistes emprisonnés et exilés, des procès iniques se poursuivent, des violences policières notamment lors de manifestations pacifiques ont toujours lieu, la justice se garde toujours de contrarier le Palais, laudiovisuel public demeure un outil de propagande et les lois répressives notamment en matière anti-terroriste sont toujours là.
Cest un constat de stagnation et de déception qui doit être fait : même les recommandations de lIER, pourtant nommée par le Roi, nont pas été mises en uvre. Quant à la constitution révisée de 2011, elle est plus un instrument de communication externe quun instrument de réelle réforme du pays. Adoptée par un plébiscite au score nord-coréen 97,58% de oui dans la foulée de la chute des dictatures tunisienne et égyptienne au début du printemps arabe, sa mise en uvre na pas apporté de changement.
Face à cette stagnation, alors même que les peuples tunisien et égyptien choisissent librement leur constitution et leur président, nous, citoyens et citoyennes marocaines, appelons le gouvernement Benkirane et la Chambre des Représentants à rompre avec limmobilisme et à présenter, débattre et adopter un projet de loi damnistie de tous ceux qui ont été condamnés pour des motifs politiques, que ce soit durant la période couverte par le rapport de lIER (1956-1999) ou depuis. Les modalités pratiques de cette amnistie devraient être précisées, et notamment létablissement dune commission chargée de définir les critères ouvrant droit à lamnistie, mais elles devraient inclure tous ceux condamnés pour des délits de presse, de grève, dappel au boycott des élections et des référendums et de manifestation non-violente.
Une telle amnistie inclurait le rappeur Mouad Belghouat, jugé deux fois en quelques mois pour ses opinions politiques et condamné il y a quelques jours à une année de prison pour une de ses chansons, le poète Younes Belkhedim, récemment condamné à deux ans de prison ou la militante islamiste Nadia Yassine, poursuivie depuis 2005 pour avoir exprimé ses opinions républicains. Elle inclurait non seulement ceux qui sont actuellement poursuivis ou emprisonnés, mais également ceux qui ont déjà été condamnés dans le passé comme le journaliste le plus lu du Maroc, Rachid Nini, qui a purgé une peine demprisonnement dun an ferme pour une tribune où était mis en cause lappareil sécuritaire marocain et qui gardent dans leur casier judiciaire la mention dinfractions à caractère politique, mention infâmante qui a en outre des conséquences pratiques sur laccès à la fonction publique ou lobtention de passeport ou de visa.
SUITE http://www.mamfakinch.com/pour-une-amnistie-politique-generale-au-maroc/
Cest un constat de stagnation et de déception qui doit être fait : même les recommandations de lIER, pourtant nommée par le Roi, nont pas été mises en uvre. Quant à la constitution révisée de 2011, elle est plus un instrument de communication externe quun instrument de réelle réforme du pays. Adoptée par un plébiscite au score nord-coréen 97,58% de oui dans la foulée de la chute des dictatures tunisienne et égyptienne au début du printemps arabe, sa mise en uvre na pas apporté de changement.
Face à cette stagnation, alors même que les peuples tunisien et égyptien choisissent librement leur constitution et leur président, nous, citoyens et citoyennes marocaines, appelons le gouvernement Benkirane et la Chambre des Représentants à rompre avec limmobilisme et à présenter, débattre et adopter un projet de loi damnistie de tous ceux qui ont été condamnés pour des motifs politiques, que ce soit durant la période couverte par le rapport de lIER (1956-1999) ou depuis. Les modalités pratiques de cette amnistie devraient être précisées, et notamment létablissement dune commission chargée de définir les critères ouvrant droit à lamnistie, mais elles devraient inclure tous ceux condamnés pour des délits de presse, de grève, dappel au boycott des élections et des référendums et de manifestation non-violente.
Une telle amnistie inclurait le rappeur Mouad Belghouat, jugé deux fois en quelques mois pour ses opinions politiques et condamné il y a quelques jours à une année de prison pour une de ses chansons, le poète Younes Belkhedim, récemment condamné à deux ans de prison ou la militante islamiste Nadia Yassine, poursuivie depuis 2005 pour avoir exprimé ses opinions républicains. Elle inclurait non seulement ceux qui sont actuellement poursuivis ou emprisonnés, mais également ceux qui ont déjà été condamnés dans le passé comme le journaliste le plus lu du Maroc, Rachid Nini, qui a purgé une peine demprisonnement dun an ferme pour une tribune où était mis en cause lappareil sécuritaire marocain et qui gardent dans leur casier judiciaire la mention dinfractions à caractère politique, mention infâmante qui a en outre des conséquences pratiques sur laccès à la fonction publique ou lobtention de passeport ou de visa.
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