En angleterre : pour musulmanes victimes de mariages forcés

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la rose et le réséda
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Des maisons pour musulmanes victimes de mariages forcés



Chaque jour en Angleterre, de plus en plus de femmes quittent leurs foyers pour échapper aux pressions
et aux violences. Une institution musulmane a décidé de les accueillir.

En Angleterre, il n’existe pas de chiffres officiels sur les femmes musulmanes contraintes de quitter leurs
foyers. Mais le phénomène est en hausse, selon l’association The National Zakat Foundation (NZF)
et la BBC.
Pour accueillir ces femmes, victimes de harcèlement psychologique et sexuel, de violences domestiques
ou de mariages forcés, la NZF a ouvert depuis un an deux refuges à Londres et Birmingham.
Un troisième foyer doit être prochainement inauguré à Manchester, financé par la communauté
musulmane et en coopération avec d’autres fondations du pays.

« Lorsque nous avons lancé ce projet, nous ne savions pas combien de femmes viendraient nous voir,
mais ce qui est sûr, c’est que la demande est bien plus élevée que ce que nous imaginions »,
explique Iqbal Nasim, directeur de la fondation.
« Nous avons créé ces refuges après avoir entendu des histoires choquantes au sujet de femmes
musulmanes qui dormaient dans la rue ou se prostituaient pour nourrir leurs enfants », indique la
fondation sur son site Internet.
Partir avant qu’il ne soit trop tard
Cette fondation entend permettre aux femmes victimes de l’obscurantisme de se reconstruire,
sans rompre avec l’Islam pour autant.
« Avec l'hébergement, nous visons à fournir un certain soutien pour permettre aux femmes de mieux
faire face aux difficultés auxquelles elles sont confrontées et de reconstruire leur vie de manière plus
positive », poursuit le site. D’ailleurs, « la différence avec les centres d’accueil traditionnels,
c’est que les nôtres répondent également à des besoins religieux, spirituels et culturels », reconnaît
Iqbal Nasim.
Dans ces auberges communautaires, les murs sont tapissés d’extraits du Coran, des repas halal sont servis,
aucun homme n’y travaille et l’alcool y est prohibé.
Ces femmes en situation de détresse peuvent même prendre des cours de religion.
Les étrangères abusées, qui, souvent une fois arrivées en Angleterre, découvrent, elles, qu’elles
disposent de multiples aides, peuvent aussi apprendre ou perfectionner leur anglais.

Depuis l’ouverture de ces refuges, plus d’une centaine de femmes se sont manifestées et 54 se sont
déjà vues attribuer une place dans ces auberges.
« Ma mère et ma sœur avaient l’habitude de me frapper et m’accusaient constamment de fréquenter
des hommes », explique une adolescente d’origine bangladaise à la BBC.
« Un jour, j’ai entendu ma mère et mon oncle discuter au téléphone au sujet de mon éventuel mariage
avec un homme au Bangladesh. Je n’aurais jamais cru qu’ils étaient capables de faire ça derrière mon
dos, alors j’ai décidé de partir avant qu’il ne soit trop tard », confesse la jeune femme.

Un sentiment de communauté retrouvé

Pour Sarah, Pakistanaise victime de violences conjugales, ces centres sont une véritable bénédiction.
Arrivée en Angleterre il y a deux ans, elle estime avoir été traitée comme une domestique par sa
belle-famille.
« On me frappait lorsque la nourriture ne convenait pas, sans compter que mon mari ne m’aimait pas.
Un jour, j’ai appelé la police pour qu’elle m’aide à m’échapper. »

Au-delà des observations établies par la NZF, l’association caritative Trident reach the people charity
a également constaté une demande accrue de logements de la part de femmes musulmanes.
« Si l’on revient dix ans en arrière, beaucoup d’entre elles avaient peur de parler des abus dont elles
étaient les victimes car elles ignoraient qu’il existait des services d’aide.
Mais aussi parce que leur culture ne leur permettait pas de s'exprimer pour certaines », avance le
directeur. Simi, originaire de Somalie, a, quant à elle, fui sa famille après avoir avoué son
homosexualité à ses parents.
« J’aime être là car j’ai enfin le sentiment de former une seule et grande famille entre musulmanes.
Nous avons jeûné ensemble pendant le Ramadan. Je connais enfin le sens du mot communauté. »


http://madame.lefigaro.fr/societe/maisons-pour-musulmanes-victimes-de-mariages-forces-021213-632710


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