Anglicisme à chaque sauce au pays de molière

nordia

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Empruntés à l’anglais et, de plus en plus, à l’anglo-américain, les anglicismes se sont incrustés dans de nombreuses langues, dont la nôtre.
Certains d’entre eux squattent l’espace francophone depuis si longtemps que les puristes ont intérêt à se balader en se bouchant les oreilles pour éviter qu’elles ne soient écorchées par ce qui se dit dans les médias, à la télé, à la radio et, en somme, dans la bouche de tous les Français.
Des fans de foot aux adeptes du camping, ou simplement ceux qui partent en week-endavec un bon best-seller à dévorer! (Qui d’entre vous part en vacancelle avec un bon roman à succès?!)
Trois types d’anglicismesDistinguons trois sortes d’anglicismes, qui ont tous pour point commun d’être «empruntés-adaptés»:

1.Quasi inévitables
Il y a tout d’abord les termes entrés dans l’usage plus-que-courant: «football» ou «week-end» par exemple. Certains de ces idiotismes pas idiots, propres à l’anglais, et qui figurent dans les dictionnaires au même titre que les vocables purement français, ont souvent vu leur orthographe légèrement modifiée en français: «week-end», comme un certain nombre de ses cousins-anglicismes, prend un trait d’union en français, contrairement à l’anglais, où il s’écrit en un seul mot. De la même manière, qui (à moins de se livrer à une folle expérience de linguiste ou d’être d’une autre planète) dit qu’il va«voir une partie de balle au pied»?

2.Critiqués et remplaçables
Ensuite, viennent ces termes dont l’emploi est critiqué et pour lesquels certains dictionnaires recommandent un synonyme français.
Prenons «parking». Le Comité d’étude des termes techniques français a recommandé l’usage de «parc» comme traduction de parking. De plus, bien qu’emprunté à l’anglais, le substantif «parking» revêt une signification propre au français (de France), puisqu’un «parking» se dit en fait «car park» en anglais britannique et «parking lot» en anglais américain. Idem pour «camping» (le lieu), qui se dit «camp site» en anglais.
Ces mots en en «-ing» sont dénoncés par les puristes, car ils sont considérés comme étrangers à la structure morphologique et à la prononciation du français. «Campement» et «campisme», les substituts proposés et un temps utilisés (dans les années 1950), n’ont pas résisté à la force de l’anglicisme.
D’autres syntagmes ou mots anglais, tels que «prime time» ou «scoop» continuent d’être largement employés, mais ils doivent lutter pour leur survie contre des concurrents français fringants (quoique moins présents: «heures de grande écoute» ou «exclu[sivité]»).

http://www.slate.fr/story/69533/francais-anglais-angliscismes-franglais
 
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nordia

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3.«Djeuns» et hype
On trouve enfin les purs anglicismes employés «parce que ça fait cool». Relevant presque d’un jargon, ils peuvent être associés au monde d’aujourd’hui, aux cadres branchés du monde moderne:
«Ce reporting est incomplet. En plus, Christophe n’a pas respecté le processmétier!» (en entreprise)
A la génération Web 2.0:
«J’ai uploadé une photo de profil sur mon Facebook» (on conjugue le verbe anglais à la française
Au langage des jeunes en général –des «djeuns», comme on dit, par anglicisation du terme sans doute:
«J’peux pas te parler, je suis dans le rush. Je suis hyper speed, là!»

Où sont les équivalents?Dans tous ces cas, s’ils n’existent pas, des équivalents français pourraient exister. C’est une question de volonté politique mais aussi publique. Prévenir l’arrivée en grand nombre et la fixation des anglicismes et des emprunts en français est l’une des missions de l’Académie française ainsi que des instances gouvernementales.
A cet égard, la mise en place de la base de données France Terme accessible à tous, qui regroupe tous les d’équivalents français publiés au Journal officiel par la Commission générale de terminologie et de néologie de l’Académie française est très utile.
Mais encore faut-il que les Françaises et les Français (les passionnés de la langue française sans doute) la consultent et soient disposés à accepter, à intégrer et à employer ces termes.
On parle aussi facilement de l’«entraîneur» d’une équipe sportive que de son «coach» (malgré une nuance entre les deux), n’est-ce pas? Ainsi, donc, l’élimination des anglicismes en français –si tant est que cela fasse partie d’une certaine volonté– relève d’une responsabilité collective.

La loi «AllGood»Jacques Toubon, ministre français de la Culture de mars 1993 à mai 1995, a fait voter uneloi (héritière de la loi Bas-Lauriol) visant notamment à «assurer la primauté de l’usage de termes francophones traditionnels face aux anglicismes».
Dans le cadre de ce dispositif, l’Académie française s’est vu attribuer un rôle éminent. Elle participe aux travaux des commissions spécialisées, qui proposent, dans des domaines variés, des termes français pour désigner les notions et les réalités nouvelles. Elle est membre de droit de la Commission générale qui examine les propositions de ces commissions spécialisées. Enfin, elle donne son aval pour la publication au Journal officiel des termes, accompagnés de leurs définitions. L’emploi des équivalents français devient alors obligatoire au sein des administrations et des services publics, en remplacement des termes étrangers.
La loi Toubon a aussi rendu obligatoire l’utilisation du français dans la publicité. Ainsi, les supports publicitaires sur lesquels apparaissent des slogans ou des textes utilisant des mots en anglais doivent «impérativement» en donner la traduction (qui apparaît généralement en petits caractères et précédée d’un astérisque).
 

nordia

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Mais les industriels peuvent tout à fait créer des noms de marques en anglais –une manière de contourner cette loi à l’évidence difficilement applicable.
A titre d’exemple, le groupe Bouygues Telecom a pu lancer, sans traduction et sans être inquiété par la justice, son service B&You. Son concurrent SFR, lui, vient «carrément» de créer «DUAL CARRIER» pour les gens «4G Ready».
Efficace?Par ailleurs, l’ancien ministre avait proposé, pour promouvoir la francophonie, une liste complète de termes français à utiliser à la place des mots anglais («vacancelle» pour «week-end», par exemple), ce qui lui avait valu bien des moqueries.
La plupart de ces mots ne se sont de fait jamais imposés face à leurs concurrents anglais. Aussi, peut-on légitimement remettre en cause l’efficacité de cette loi, aussi noble en soit l’inspiration.

La présence de l’anglais dans la pub et le commerce en France (car il ne s’agit souvent plus de simples anglicismes) peut vraisemblablement s’expliquer par l’effet vendeur supposé.
Seulement voilà, à en juger par la longue liste d’anglicismes que compte le français (voir la liste [raccourcie] en fin d’article), il faut croire que leur emploi reflète aussi une souplesse générale –ou une ouverture– des Français dans leur ensemble. A l’ère de la mondialisation, l’attachement à son pays et à sa culture n’est pas incompatible avec un parler «international».
 
@nordia, le pire c'est les anglicismes professionnels, ça dénote un manque de réflexion et de temps de réflexion. On se calque sur une société différente, on se transforme peu à peu en américains.
 

nwidiya

Moulate Chagma Lmech9o9a 🤣
Super Modératrice
Et les arabisme, on en parle?:D mdrrr

Post intéressant. Ca me rappelle les politiques qui sont contre les anglicismes et qui disent tout en Français: j'avoue c'est drôle!
 
@nordia, le pire c'est les anglicismes professionnels, ça dénote un manque de réflexion et de temps de réflexion. On se calque sur une société différente, on se transforme peu à peu en américains.

Dans le domaine informatique c'est quasi-inévitable lorsque bon nombre de termes angmais n'ont pas vraiment d'équivalents en français (désignations de modèles d'architecture,....) ou lorsqu'on est tellement habitué à les utiliser en anglais parce c'est la langue internationale entre développeurs, qu'on ne se demande même pas s'ils existent en Français.

breakpoint, forward, mail, CC, framework, package,....
 

nordia

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Dans le domaine informatique c'est quasi-inévitable lorsque bon nombre de termes angmais n'ont pas vraiment d'équivalents en français (désignations de modèles d'architecture,....) ou lorsqu'on est tellement habitué à les utiliser en anglais parce c'est la langue internationale entre développeurs, qu'on ne se demande même pas s'ils existent en Français.

breakpoint, forward, mail, CC, framework, package,....

courriel pour mail par exemple il y en a d'autre
breakpoint= point de rupture
forward= à terme
framework= structure
package= emballer
il y a bien son équivalent en français
 
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Dans le domaine informatique c'est quasi-inévitable lorsque bon nombre de termes angmais n'ont pas vraiment d'équivalents en français (désignations de modèles d'architecture,....) ou lorsqu'on est tellement habitué à les utiliser en anglais parce c'est la langue internationale entre développeurs, qu'on ne se demande même pas s'ils existent en Français.

breakpoint, forward, mail, CC, framework, package,....

C'est vrai. Mais c'est un langage à part entière, ce n'est même pas de l'anglais, c'est la langue informatique.
 

farid_h

<defunct>
Contributeur
Plus le monde s'interconnecte, plus l'anglais va s'imposer... y compris par les anglicismes. C'est inevitable. Les puristes s'arrachent les cheveux, mais ils sont impuissants face a ce phenomene mondial. Et ce n'est pas une discussion uniquement francaise... bien que les francais en font un fetish national. Cette discussion revient regulierement.
 
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