Assises de la fiscalité : L’exonération saute pour l’agriculture

LES GRANDES ET MOYENNES EXPLOITATIONS SONT VISÉES
UNE CONTRIBUTION SELON LE CHIFFRE D’AFFAIRES OU SELON LA SUPERFICIE
LES PETITS AGRICULTEURS EXONÉRÉS

Un consensus se dégage pour que l’agriculture intègre le système fiscal. Mais attention, le dossier est sensible. Il faut y aller de façon progressive, et en concertation avec les acteurs du secteur

MÊME si les Assises ne lui ont pas consacré d’atelier spécifique, la fiscalisation de l’agriculture était sur toutes les lèvres. Certes, le sujet est sensible même si l’exonération accordée au secteur par le Souverain prend fin le 31 décembre de cette année. Ni le Chef du gouvernement ni le ministre des Finances n’ont voulu donner d’orientations précises. Une chose est acquise : les petits agriculteurs ne seront pas concernés par cette fiscalisation. Sur cette question, il y a un large consensus. Ce n’est pas le cas des gros. D’ailleurs, certains opérateurs ont manifesté leur étonnement que le secteur n’ait pas été associé à la préparation de cette manifestation. Qu’importe, l’essentiel est ailleurs. L’introduction de la fiscalité dans l’agriculture n’est plus un tabou. C’est une revendication que réclament de plus en plus les experts mais aussi les politiques. L’Istiqlal y est favorable mais pose ses conditions.

«L’agriculture doit être segmentée. Ce n’est pas réaliste d’appliquer une fiscalité uniforme à l’ensemble du secteur », souligne Adil Douiri, président de l’Alliance des économistes de l’Istiqlal. Pour lui aussi, les petits agriculteurs seront hors champs. Il s’agit plutôt de commencer par taxer les sociétés qui tiennent une comptabilité. L’idée est de les taxer d’une manière simple et forfaitaire, peut être à l’hectare, précise l’ancien ministre. Selon lui, il faut qu’il soit « un impôt léger, avec une entrée progressive, orienté vers les grandes entreprises qui tiennent une comptabilité».

Au ministère de l’Economie et des Finances, on fait preuve de prudence. Officiellement, le sujet est soumis au débat. Il faut attendre les recommandations des Assises pour élaborer la feuille de route des réformes à mener au niveau de la fiscalité. En pratique, leur religion est faite. Il s’agit de fiscaliser les grandes exploitations selon le chiffre d’affaires. D’autres responsables avancent la superficie de plus de 50 hectares comme critère de base.

suite http://www.leconomiste.com/article/...scalit-l-exon-ration-saute-pour-l-agriculture
 

Elyssa

...élitiste
VIB
«L’agriculture doit être segmentée. Ce n’est pas réaliste d’appliquer une fiscalité uniforme à l’ensemble du secteur », souligne Adil Douiri.


Je l'ai toujours trouvé pertinent ...

Faut voir maintenant ce que ça va donner concrètement.
 
Tu imagines les petits agriculteurs obligés de payer un fisc alors qu'ils ne tiennent même pas de comptabilité?

Il faut d'abord leur donner les moyens pour être "administrativement" conforme.
C'est simple. Une impôt uniforme (qui a l'avantage d’être plus équitable que la progressive) avec une exemption de base adéquate.
 

Elyssa

...élitiste
VIB
C'est simple. Une impôt uniforme (qui a l'avantage d’être plus équitable que la progressive) avec une exemption de base adéquate.

A dire vrai, je ne connais rien, strictement rien, à la logique fiscale.

C'est ma logique qui s'exprimait, je trouve inapproprié de taxer les petits agriculteurs.
 
A dire vrai, je ne connais rien, strictement rien, à la logique fiscale.

C'est ma logique qui s'exprimait, je trouve inapproprié de taxer les petits agriculteurs.
La logique d'une femme... j'aurais tout lu :joueur:


BAP. Je trouve qu'en ces temps de vaches maigres pour le budget de l’état, on aborde le sujet avec beaucoup de prudence. Ils n'ont qu'une volonté timide alors que l'échéance de la reconduction de l’exonération du secteur, portée par le roi en personne, prendra fin au bout de 2013. Ils attendent sans doute le coup de pouce du souverain.
 

Elyssa

...élitiste
VIB
La logique d'une femme... j'aurais tout lu :joueur:


BAP. Je trouve qu'en ces temps de vaches maigres pour le budget de l’état, on aborde le sujet avec beaucoup de prudence. Ils n'ont qu'une volonté timide alors que l'échéance de la reconduction de l’exonération du secteur, portée par le roi en personne, prendra fin au bout de 2013. Ils attendent sans doute le coup de pouce du souverain.

Kezako .... BAP?
 
C'est simple. Une impôt uniforme (qui a l'avantage d’être plus équitable que la progressive) avec une exemption de base adéquate.


Je doute qu'il ait une "flat tax", ce sera vraisemblablement un impôt progressif, d'ailleurs dans l'article, on ne cesse de citer le mot (progressif). Avec la progressivité on peut engranger plus de revenus fiscaux qu'avec une "flat tax", donc le gouvernement va essayer de pousser vers ce sens, je pense.
 
B

blagheurt

Non connecté
Impôt uniforme ?

Mettre sur le même pied les périmètres irrigués et les zones "bour", arides ou montagneuses, les exploitations mécanisées et celles traditionnelles ?
Une imposition fonction de la pluviométrie, des réductions lors des cycles de sécheresses ?
Une imposition sur terrains en jachère, au repos, non cultivé ?
Sylviculture, cultures destinées à l'exportation, culture vivrière ?
 

ould khadija

fédalien
Contributeur
Les agriculteurs non seulement sont exonérés d'impôts mais en plus ils bénéficient de nombreuses subventions (sur les "intrants" , sur le matériel d'équipement, etc...)

Cela dit, c'est depuis 1984 que le secteur agricole est exonéré d'impôt .

Depuis lors , selon nombreux "experts", c'est un manque à gagner annuel de quelques 4 Milliards de DH d'impôts agricoles qui ne rentrent plus dans les Caisses de l'Etat !

Hram, d'autant plus que rien ne dit que ce "cadeau fiscal" dont bénéficie surtout les grands exploitants agricoles...est "réinvesti" dans l'agriculture par ces "heureux bénéficiaires" de l'exonération fiscale !

Nous sommes en 2013, et plus rien ne justie un systéme fiscal "dérogatoire" pour l'agriculture notamment pour les grandes exploitations agricoles ...qui tiennent pour la plupart une comptabilité réguliére !

Bien évidemment, il sera vraisemblablement difficile de "concevoir" un impôt "agricole" équitable....

Mais, anyway, il faut y aller à l'imposition ....même, dans un premier temps, avec une flat tax et seuil minimum d'imposition !

wa allaho a3lam
 
La logique d'une femme... j'aurais tout lu :joueur:


BAP. Je trouve qu'en ces temps de vaches maigres pour le budget de l’état, on aborde le sujet avec beaucoup de prudence. Ils n'ont qu'une volonté timide alors que l'échéance de la reconduction de l’exonération du secteur, portée par le roi en personne, prendra fin au bout de 2013. Ils attendent sans doute le coup de pouce du souverain.
L'administration fiscale n'a ni les moyens humains ni les moyens logistiques pour récupérer les impôts de chez les petits agriculteurs au cas où elle songerait à les taxer,même les petits commerces à la campagne ne le sont pas.Les grands agriculteurs sont moins nombreux ,c'est faisable mais comment faire pour apprécier le volume de leurs profits s'ils ne tiennent pas un comptabilité qui auquel cas risque d'être opaque.Laisser l'administration fiscale estimer le profit de ces exploitations c'est la porte ouverte à l'arbitraire des agents du fisc.
 
Je doute qu'il ait une "flat tax", ce sera vraisemblablement un impôt progressif, d'ailleurs dans l'article, on ne cesse de citer le mot (progressif). Avec la progressivité on peut engranger plus de revenus fiscaux qu'avec une "flat tax", donc le gouvernement va essayer de pousser vers ce sens, je pense.
Plus, c'est sûr. Mais avec plus de distorsion sur l’économie.
Et d'un autre coté, avec une flat tax on garantie une meilleure équité.
 

Panam

Bladinaute averti
A dire vrai, je ne connais rien, strictement rien, à la logique fiscale.

C'est ma logique qui s'exprimait, je trouve inapproprié de taxer les petits agriculteurs.

deux circuits à comprendre: soit l'IS soit l'IGR le premier concerne la taxation du résultat qu'il soit industriel, commercial ou agricole quand au deuxième il taxe le revenu..voila tu es fiscaliste désormais :intello:
 

Elyssa

...élitiste
VIB
deux circuits à comprendre: soit l'IS soit l'IGR le premier concerne la taxation du résultat qu'il soit industriel, commercial ou agricole quand au deuxième il taxe le revenu..voila tu es fiscaliste désormais :intello:

Je connais très bien l'IGR et je le déteste... :D

Merci Panam ;-)
 
B

blagheurt

Non connecté
I.S = Impôt sur les sociétés
L'agriculteur est en général, une personne physique .........
Il peut travailler son terrain en propre, louer ce dernier, vendre la récolte sur pieds, en transmettre ou conserver l'usufruit, y habsou (cas d'un terrain réservé au cheval et à l'équitation en/ou interdisant la vente aux héritiers) ...
Les terrains peuvent être dans l'indivision, 3ala chia3, immatriculés auprès de la conservation foncière ou objet de simples moulkias (n'ayant pas fait l'objet des opérations cadastrales bornage et plan topographique pour une imposition en fonction de la surface), comme faire partie des terres soulalia, des jmou3 ou du ressort des domaines publics ou privé de l’État exploités par les eaux et forêts, loués ...

Des sociétés peuvent avoir des baux de location, même emphytéotiques à 99 ans.

Cette réflexion sur ce secteur agricole s'ouvre sur le secteur de la distribution des produits agricoles et la nécessité de le restructurer, comme de taxer les intermédiaires et grossistes qui exploitent en situation de monopole les petits agriculteurs avec des marges excessives si ce n'est prohibitives, pour la mise à la consommation.
Intermédiaires qui profitent du fait qu'il s'agit de denrées périssables, devant être mises sur le marché au plus vite, une fois récoltées, pour faire pression sur les petits agriculteurs.
Bilan les agriculteurs qui mobilisent leur terrain, paient les ouvriers, l'entretien, les tracteurs, engrais et autres produits chimiques, gasoil des pompes d'irrigation etc.., supportent la plus grande part du travail, tirent les "marrons du feu" et se voient rémunérés au lance-pierre, tandis que les intermédiaires qui ne supportent que des frais d'approches s'attribuent la part du lion ...
 
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