Une attaque contre l'Iran "vraisemblable"

Le président israélien Shimon Peres a estimé hier soir qu'"une attaque contre l'Iran" de la part d'Israël et d'autres pays est "de plus en plus vraisemblable". "Les services de renseignements des divers pays qui surveillent (l'Iran) s'inquiètent et pressent leurs dirigeants d'avertir que l'Iran est prêt à obtenir l'arme atomique", a-t-il affirmé à la seconde chaîne privée de la télévision israélienne, selon les médias israéliens. "Il faut se tourner vers ces pays pour qu'ils remplissent leurs engagements (...) Ce qui doit être fait, et il y a une longue liste d'options", a-t-il encore dit.

Israël a procédé jeudi à un vaste exercice de défense passive simulant une attaque de missiles conventionnels et non-conventionnels dans la région de Tel Aviv, et a en outre tiré mercredi avec succès un missile balistique doté d'un nouveau système de propulsion. Les médias israéliens ont également fait état d'un exercice mené ces derniers jours par 14 avions israéliens en Sardaigne (Italie) en coopération avec l'aviation italienne pour s'entraîner à des missions "à longue distance" nécessitant notamment des ravitaillements en plein vol.

Les Israéliens sont divisés pratiquement à égalité entre partisans (41%) et opposants (39%) d'une attaque contre les installations nucléaires iraniennes, selon un sondage. Un débat public sur l'opportunité d'une telle attaque oppose depuis plusieurs jours le chef du gouvernement, Benyamin Nétanyahou, associé au ministre de la Défense, Ehud Barak, et au chef de la diplomatie, Avigdor Lieberman, qui prônent "l'option militaire", au reste du cabinet et aux responsables des agences de sécurité, qui privilégient les sanctions économiques pour faire pression sur Téhéran.

Les dirigeants israéliens attendent le rapport de l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) sur le programme nucléaire iranien, qui doit être rendu public le 8 novembre et qui aura "une influence décisive" sur le gouvernement, selon la presse israélienne.

L'Iran a pour sa part prévenu qu'il "punirait" Israël en cas d'attaque. Jeudi, le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, a affirmé en Libye que l'Iran était "préparé au pire", en mettant en garde les Etats-Unis contre le fait "d'aller vers l'affrontement" avec Téhéran. Washington et d'autres puissances occidentales soupçonnent l'Iran de chercher à fabriquer des armes nucléaires, ce que l'Iran nie en affirmant que son programme nucléaire est à des fins pacifiques.

AFP
 
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