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Un syndicat policier au «Soir»: «Jan Jambon est le plus grand des lâches»Rédaction en ligne
Mis en ligne il y a 16 minutes
Attentats de BruxellesVincent Gilles, président du SLFP Police, se dit «profondément heurté» par les déclarations du ministre de l’Intérieur. Entretien.
C’est peu dire que Vincent Gilles, président du syndicat SLFP de la police, a peu apprécié la sortie du ministre de l’intérieur sur l’un des leurs. Pour rappel, Jan Jambon a explicitement pointé du doigt vendredi le travail de Sébastien Joris, l’officier de liaison de la police fédérale belge à Istanbul. Informé de l’interpellation du djihadiste présumé Ibrahim El Bakraoui et par la suite de son passé criminel, « il a tardé à réagir », a estimé le ministre qui a annoncé l’ouverture d’une procédure disciplinaire contre cet agent.
« Je ne peux que conclure qu’une personne a été pour le moins négligente, pas très pro-active, ni très engagée », avait-il asséné devant les commissions réunies de la Justice, de l’Intérieur et des Affaires étrangères de la Chambre. « Si je l’avais en face moi, je le couvrirais d’injures. C’est honteux », répond Gilles Vincent.
Entretien.
Vous vous dites profondément heurté par les propos du ministre Jan Jambon…
Clouer au pilori un collègue alors qu’il n’est pas présent, qu’il n’a pas les moyens de se défendre, c’est proprement scandaleux. Même au cours des périodes les plus sombres de l’histoire de la police – l’affaire Dutroux, les attentats des CCC… -, jamais un ministre n’avait agi d’une telle manière. C’est un lynchage public.
De la diffamation ?
J’imagine que si un avocat le défendait, il se poserait très sérieusement la question…
On vous sent très fâché…
Oui. Si j’avais le ministre en face de moi, je le couvrirais d’injures. Je serais sans doute à la hauteur de ce qu’il a fait : irrespectueux. C’est le plus grand des lâches… J’éprouve véritablement de la rage face à de tels propos.
Cet éventuel couac renvoie-t-il selon vous au sempiternel manque de moyens dont souffrirait la police ?
Evidemment. Le gouvernement précédent avait déjà fortement réduit la voilure. Un chiffre en dira plus long qu’un grand discours. En 6 ans, entre janvier 2010 et janvier 2016, on a perdu exactement 10.243 équivalents temps plein… Le trou s’est creusé à 4.700 emplois malgré un effort momentané en 2013 d’engager 1.400 personnes par an au lieu de 1.000 pour compenser les départs à la retraite. Aujourd’hui, la situation a empiré. Le rythme de croisière des engagements est descendu de 1.000 à 800 par an. C’est très largement insuffisant, surtout dans le contexte actuel…