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Au Maghreb, les têtes brûlées de la laïcité
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[QUOTE="FPP75, post: 7088719, member: 143861"] Abdallah Taïa a été à l'origine de l'un de ces "chocs". Ce jeune écrivain talentueux est le premier Marocain à avoir assumé publiquement son homosexualité. Un geste d'une audace folle en pays musulman. Il l'a fait, en 2006, dans la presse marocaine. La tempête a été énorme. "J'ai pensé qu'il était de mon devoir de dire ce moment de l'histoire du Maroc et d'être à la hauteur", dit-il simplement. Sa mère, analphabète, en a pleuré. Une fois passée la stupeur, les sœurs de Taïa – voilées – se sont rapprochées de lui et l'ont soutenu. Lui ne regrette pas d'avoir osé "ce geste qui libère les autres". LE ROI DE LA BLOGOSPHÈRE Loin de Casablanca et Rabat, dans une ville comme Tanger, très marquée par l'islamisme et le conservatisme, le combat pour les libertés individuelles est l'affaire d'une poignée de jeunes seulement. Sokrat, 26 ans, est un phénomène. Il a quitté l'école à 15 ans mais lit Voltaire, Rousseau, Foucault. C'est le roi de la blogosphère marocaine. Le jour, il vend des fripes sur un trottoir de Tanger. Le soir, il se précipite dans un cybercafé pour alimenter son blog. Il y couche toutes les idées qui lui ont traversé la tête pendant la journée : la souffrance d'être pauvre au Maroc. Le roi, "descendant du prophète et personnage sacré" dont il convient de baiser la main "comme un esclave". Ou encore l'impossibilité de vivre sa sexualité en pays musulman… "Avec toute la culture générale que tu as accumulée, ça tombe bien que tu t'appelles Sokrat, comme le philosophe grec !" lui lance souvent son père. Sa mère, elle, pleure sous son hidjab et son niqab, désespérant de ramener son fils dans le droit chemin. Mais Sokrat n'en démord pas : "La mort de Dieu, c'est le début de ma liberté !" Sokrat, Rachid et Aziz sont athées. Ils n'ont jamais quitté le Maroc. Faute d'être compris par leurs familles ou leurs amis, ils se rabattent sur Internet. L'Arab Atheist Network est leur site favori. Ils y discutent avec des Tunisiens, des Jordaniens, des Saoudiens…. Leur modèle, c'est, disent-ils, la Turquie, mais "surtout pas la Tunisie, où la laïcité prônée n'a pas apporté la démocratie". Reste qu'Internet, cet "espace de liberté virtuelle", les frustre. Ils rongent leur frein face au décalage entre riches et pauvres au Maroc. Les uns, remarquent-ils avec envie, peuvent pratiquer "l'islam cool", aller à l'hôtel avec leurs petites amies. Les autres risquent de "se faire tuer" s'ils boivent une gorgée d'eau en public pendant le ramadan dans les quartiers populaires. "La haute classe a son paradis sur terre. Les pauvres n'ont rien, sinon l'islam et leurs rêves", soupire Sokrat, qui habite dans un gourbi. Pure coïncidence : à l'heure même où les "dé-jeûneurs" et leur Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (MALI) surgissaient au Maroc, Bezzzef ! ("c'est trop !") faisait irruption en Algérie, avec des objectifs similaires. Lancé par quatre jeunes journalistes et écrivains, Bezzzef ! s'inscrit dans la ligne de Kifaya ("ça suffit !"), mouvement de contestation né en Egypte en 2005. Il se présente comme "un cri d'exaspération, censé fédérer les colères de chacun". Dans sa ligne de mire : le verrouillage du champ politique en Algérie, l'état d'urgence reconduit autoritairement depuis presque vingt ans, mais aussi "ce conservatisme diffus qui imprègne toute la société algérienne et nous pourrit la vie", comme le résume Mustapha Benfodil, l'un des fondateurs du groupe. Le chahut est le moyen d'action des "bezzzefistes", l'humour leur arme et la rue leur terrain. A intervalles réguliers, ils lancent des actions ponctuelles, style commando, et s'évaporent avant que la police ait eu le temps d'intervenir, tout rassemblement étant interdit en raison de l'état d'urgence. Le 30 octobre 2009, ils ont ainsi décerné, sur la place de la Liberté de la presse, à Alger, le "prix Fawzi" de la censure, du nom d'un colonel de la sécurité militaire chargé de contrôler les journalistes. Le 12 novembre, ils défilaient devant l'Assemblée nationale pour marquer "le viol de la constitution", un an plus tôt, qui allait permettre à M. Bouteflika d'effectuer un troisième mandat. A chaque fois, les "bezzzefistes" filment leur action et la mettent aussitôt sur Facebook et YouTube, afin qu'elle ait, disent-ils, "un intérêt pédagogique". "Pas d'autorisation" est leur cri de guerre. "A cause de l'état d'urgence, les gens ont très peur de mener une action dans la rue. Nous voulons les aider à désacraliser l'espace public", explique Chawki Amari, autre membre fondateur de Bezzzef. Leur catalogue d'actions est vaste. Permettre aux femmes de s'attabler dans les cafés, ces bastions résolument masculins, ou défendre le droit de ne pas observer le ramadan, "cet enfer", en font partie. [/QUOTE]
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