Au moins 17 000 enfants gazaouis séparés de leur famille – ONU

Au moins 17 000 enfants gazaouis séparés de leur famille – ONU​

Il est "extrêmement difficile" de retrouver la trace de ses enfants car parfois "ils ne peuvent même pas dire leur nom" lorsqu'ils arrivent dans les hôpitaux, blessés ou en état de choc, dit l'UNICEF.​

(Crédit : Mohammed Abed/AFP)

Au moins 17 000 enfants sont « non accompagnés ou séparés » de leur famille dans la bande de Gaza, où la population s’agglutine à Rafah, dans le sud, véritable « usine à désespoir », a averti l’ONU vendredi.
« Au moins 17 000 enfants (…). Cela correspond à environ 1 % pour l’ensemble de la population déplacée [1,7 million] », a déclaré un porte-parole de l’UNICEF pour les Territoires palestiniens, Jonathan Crickx, aux journalistes à Genève.
S’exprimant en visioconférence depuis Jérusalem, il a indiqué qu’il était « extrêmement difficile » de retrouver la trace de ses enfants car parfois « ils ne peuvent même pas dire leur nom » lorsqu’ils arrivent dans les hôpitaux, blessés ou en état de choc.

Lors des conflits, les enfants qui se retrouvent sans leurs parents sont souvent pris en charge par d’autres proches. Mais actuellement à Gaza, où la population manque d’abri, « ces familles élargies ont elles-mêmes du mal à subvenir aux besoins de leurs propres enfants et de leur famille », a expliqué Crickx.

Selon l’UNICEF, plus d’un million d’enfants de la bande de Gaza, « presque la totalité », ont besoin d’une aide en termes de santé mentale, contre plus de 500 000 avant le début de cette guerre.

« Affaiblis et amaigris »

Plus de 1,3 million des habitants de la bande de Gaza, selon l’ONU, soit plus de la moitié des habitants, sont à présent réfugiés à Rafah, dans le sud, coincés contre la frontière fermée avec l’Égypte.

« La plupart vivent dans des abris de fortune, des tentes ou à l’air libre. Rafah est une usine à désespoir et nous craignons ce qui va se passer ensuite », a déclaré un porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), Jens Laerke, lors du point de presse à Genève.

« Khan Younès est également de plus en plus attaqué, et il est choquant d’entendre parler de violents combats à proximité des hôpitaux », a-t-il dit.

Le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans les territoires palestiniens, Richard Peeperkorn, a indiqué que sur les 36 hôpitaux à Gaza, 21 ne sont pas en état de marche, 13 le sont partiellement et 2 à peine.

L’OMS estime que 8 000 personnes ont besoin d’être évacuées de Gaza (6 000 en raison de blessures de guerre et 2 000 en raison d’autres problèmes de santé) et réclame des évacuations régulières. Jusqu’à présent près de 1 250 l’ont été.

L’OMS qui a été à nouveau confrontée cette semaine à des refus pour des convois prévus pour réapprovisionner des centres de santé est également préoccupée par la malnutrition. « Personne à Gaza n’est à l’abri de la famine, » selon Peeperkorn.

« Les gens sont visiblement affaiblis et amaigris par le manque de nourriture. Toutes les personnes à qui nous parlons ont faim », a déclaré le responsable de l’OMS à Gaza, Dr. Ahmed Dahir.


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