Les autorités aériennes clouent le co-avionnage au sol : l'ubair de l'aviation épinglé

mam80

la rose et le réséda
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Alors que le marché connaissaît un essor, les autorités vont obliger les start-up du co-avionnage à se targuer de contraintes similaires à celles des compagnies aériennes et pilotes professionnels. Leurs jours sont très probablement comptés.

Le parallèle avec l'application UberPop peut paraître édifiant.

Tant par le développement massif des start-up incitant au coavionnage entre particuliers, mais aussi par la réticence des autorités à ce sujet.
Depuis quelques mois, de nouveaux acteurs de l'économie de partage bouleversent le «cercle privé de l'aviation».

Le temps d'un vol, particuliers et pilotes d'avion partagent les frais du voyage et remplissent par la même occasion les sièges vides.

Reste que cette pratique, qui peut être définie comme le BlaBlaCar des airs, n'est pas du goût de tout le monde. Et notamment de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) qui a lancé une réflexion globale sur la question du co-avionnage, début septembre. Les incertitudes sécuritaires sont notamment mises en avant.

La fédération française d'aéronautique s'inquiétait, elle, «d'un travail aérien déguisé ou d'une mission de transport public».

La loi stipulant qu'un pilote privé ne peut être rémunéré par ses passagers. Mais autorise tout de même qu'une participation aux frais de transport puisse être exigée par ce dernier, selon le voyage et le nombre de passagers installés dans l'avion.

L'Union syndicale du personnel navigant technique (USPNT) avait tout de même envoyé une lettre à Ségolène Royal, la ministre de tutelle des Transports, pour dénoncer des «pratiques illégales».

L'Ubair de l'aviation épinglé

La direction générale de l'Aviation civile, rattachée au Ministère de l'Écologie, du développement durable et de l'énergie remettra dans les prochains jours un rapport au secrétaire d'État aux Transports, Alain Vidalies, affirmant que dans l'état actuel, «le marché du co-avionnage ne remplit pas toutes les règles nécessaires, et plus particulièrement sécuritaires».

La DGAC va ordonner à chaque site Internet porteur de ce mode de transport de se prémunir d'un certificat de transport aérien (CTA), comme il l'est déjà demandé aux pilotes professionnels ainsi qu'aux compagnies aériennes, selon Les Echos.

Des incertitudes concernant la maintenance des avions et la formation des pilotes ont notamment été soulevées par l'organisme. «La pratique n'entre pas dans le cadre réglementaire public», affirme aujourd'hui la DGAC, qui pointe également un problème «lié à la concurrence déloyale», estimant que «la mise en relation entre un prestataire et un client pose problème».

Si l'instauration de ce certificat n'a pas encore été annoncée officiellement, celui-ci ne réjouit pas les entrepreneurs des start-up de co-avionnage.

Le coût de cette licence s'élève à près de 200.000 euros. Ce que les jeunes pousses du secteur ne peuvent débourser.

«Dès que cela touche à l'aéronautique, les gens amplifient les peurs»

Pierre-Olivier Tran, co-fondateur du site Off We Fly

Le chemin est donc semé de turbulences pour ceux qui s'étaient investis personnellement dans l'objectif de libéraliser ce marché.

«S'il est impossible de voler sans ce certificat, nous n'aurons d'autres choix que d'arrêter notre offre», ;) prévient Pierre-Olivier Tran, l'un des co-fondateurs du site Off We Fly.

Il regrette notamment qu'un accord moins contraignant n'ait été trouvé, et ce malgré plusieurs réunions de travail avec la DGAC. «Nous nous sommes rencontrés cinq fois entre le mois de septembre et décembre. Nous avons apporté des réponses aux incertitudes des autorités, tant d'un point de vue d'assurance que sécuritaire.

Ils ont malgré tout décidé l'instauration de ce certificat». Cette nouvelle réglementation présage la mort prochaine de ce marché, alors qu'il ne s'amplifie que depuis quelques mois. Un coup de massue pour ces entrepreneurs qui estiment que l'avion suscite des craintes accrues au sein de la population. «Dès que cela touche à l'aéronautique, les gens amplifient les peurs, alors que notre modèle est similaire à celui que propose BlaBlaCar», affirme Pierre-Olivier Tran.

Cette décision reflète les arrêtés décidés par les autorités États-uniennes en 2014, l'Aviation civile américaine interdisant les sites de co-avionnage, ceux-ci s'apparentant à des prestations commerciales.

http://www.lefigaro.fr/societes/201...-aeriennes-clouent-le-co-avionnage-au-sol.php

mam
 
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