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En Autriche, des bénévoles juifs de l'association Shalom Alaikum surmontent les préjugés religieux en venant en aide aux migrants musulmans venus du Moyen-Orient. Une démarche à rebours des préjugés.
De notre correspondant à Vienne
Ils sont juifs et viennent en aide aux migrants musulmans. Chaque jour, des bénévoles de l'association autrichienne Shalom Alaikum combattent les préjugés religieux pour accueillir des migrants venus du Moyen-Orient. Objectif : tendre la main aux nouveaux arrivants et tenter de construire un monde de paix et de bonne entente entre juifs et musulmans en Europe.
La démarche fait grincer des dents
L’association n’est pas représentative de l’ensemble de la communauté juive en Autriche. En effet, l’arrivée de centaine de milliers de musulmans est généralement vue d’un très mauvais œil. L’Autriche est un petit pays de 8,5 millions d’habitants et la communauté juive y est désormais très réduite. Elle compte à peine 15 000 personnes.
Là-bas, les bénévoles font profil bas. On peut dire qu’ils fuient même toute publicité. Ils savent qu’ils peuvent être la cible d’extrémistes. Car en Autriche comme en Allemagne, l’heure est à la peur. Et à la colère aussi. Les chefs de la communauté juive veulent limiter l’afflux de migrants. « Ces derniers viennent de cultures où la haine des juifs et l’intolérance sont solidement installées », a par exemple mis en garde cet automne Josef Schuster, le président du Conseil central des juifs d’Allemagne, dans une interview au quotidien Die Welt.
Or, l’association et ses bénévoles sont clairement présentés comme juifs, ces derniers présentent d’ailleurs parfois des signes extérieurs de judaïté. Ils font shabbat. Un jour, une bénévole que nous suivions alors vient apporter des plateaux repas qu’elle était allée chercher dans une école juive de Vienne. Elle les a donnés à des Syriens en transit à la gare de Vienne. Ce jour-là, les Syriens étaient des sunnites. Ils étaient ravis car les plateaux repas sont cashers et ils savaient que la manière de préparer la viande notamment est très semblable. Ils ont été à la fois heureux et étonnés que des juifs leur viennent en aide. Les Irakiens aussi.
De l’espoir dans un climat d’angoisse
Tout n'est pas simple. Ainsi, alors des kamikazes du stade de France ont cherché à se faire passer pour des migrants pour gagner l’Europe, il y a eu plusieurs arrestations de jihadistes en Autriche qui s’étaient mêlés aux flots de migrants. Cela a eu des répercussions au sein de l'association, il y a eu des discussions au sein du groupe. Les bénévoles disent qu’ils ne veulent pas être considérés comme des naïfs, des doux rêveurs. Ils savent que le groupe État islamique est bien présent malheureusement dans les camps de réfugiés en Autriche et en Allemagne. Pourtant, ils continuent d'argumenter en faveur des demanderus d'asile : pour l’immense majorité d'entre eux, ce sont de vrais réfugiés qui demandent une protection.
Ces damnés du Moyen-Orient rappellent beaucoup de mauvais souvenirs aux bénévoles. Leurs parents et leurs grands-parents ont dû fuir le nazisme. Aujourd’hui, ils estiment que leur devoir, en tant que juifs, est de venir en aide à ces migrants. Une initiative extrêmement courageuse. Les échanges œcuméniques entre juifs et musulmans donnent d’ailleurs d’espoir en ces temps très troublés. Ils méritent d’être salués et relevés alors que la parole autour des réfugiés et du terrorisme est très souvent emprunte d’inquiétude et d’angoisse
http://rfi.my/1Odirvf
De notre correspondant à Vienne
Ils sont juifs et viennent en aide aux migrants musulmans. Chaque jour, des bénévoles de l'association autrichienne Shalom Alaikum combattent les préjugés religieux pour accueillir des migrants venus du Moyen-Orient. Objectif : tendre la main aux nouveaux arrivants et tenter de construire un monde de paix et de bonne entente entre juifs et musulmans en Europe.
La démarche fait grincer des dents
L’association n’est pas représentative de l’ensemble de la communauté juive en Autriche. En effet, l’arrivée de centaine de milliers de musulmans est généralement vue d’un très mauvais œil. L’Autriche est un petit pays de 8,5 millions d’habitants et la communauté juive y est désormais très réduite. Elle compte à peine 15 000 personnes.
Là-bas, les bénévoles font profil bas. On peut dire qu’ils fuient même toute publicité. Ils savent qu’ils peuvent être la cible d’extrémistes. Car en Autriche comme en Allemagne, l’heure est à la peur. Et à la colère aussi. Les chefs de la communauté juive veulent limiter l’afflux de migrants. « Ces derniers viennent de cultures où la haine des juifs et l’intolérance sont solidement installées », a par exemple mis en garde cet automne Josef Schuster, le président du Conseil central des juifs d’Allemagne, dans une interview au quotidien Die Welt.
Or, l’association et ses bénévoles sont clairement présentés comme juifs, ces derniers présentent d’ailleurs parfois des signes extérieurs de judaïté. Ils font shabbat. Un jour, une bénévole que nous suivions alors vient apporter des plateaux repas qu’elle était allée chercher dans une école juive de Vienne. Elle les a donnés à des Syriens en transit à la gare de Vienne. Ce jour-là, les Syriens étaient des sunnites. Ils étaient ravis car les plateaux repas sont cashers et ils savaient que la manière de préparer la viande notamment est très semblable. Ils ont été à la fois heureux et étonnés que des juifs leur viennent en aide. Les Irakiens aussi.
De l’espoir dans un climat d’angoisse
Tout n'est pas simple. Ainsi, alors des kamikazes du stade de France ont cherché à se faire passer pour des migrants pour gagner l’Europe, il y a eu plusieurs arrestations de jihadistes en Autriche qui s’étaient mêlés aux flots de migrants. Cela a eu des répercussions au sein de l'association, il y a eu des discussions au sein du groupe. Les bénévoles disent qu’ils ne veulent pas être considérés comme des naïfs, des doux rêveurs. Ils savent que le groupe État islamique est bien présent malheureusement dans les camps de réfugiés en Autriche et en Allemagne. Pourtant, ils continuent d'argumenter en faveur des demanderus d'asile : pour l’immense majorité d'entre eux, ce sont de vrais réfugiés qui demandent une protection.
Ces damnés du Moyen-Orient rappellent beaucoup de mauvais souvenirs aux bénévoles. Leurs parents et leurs grands-parents ont dû fuir le nazisme. Aujourd’hui, ils estiment que leur devoir, en tant que juifs, est de venir en aide à ces migrants. Une initiative extrêmement courageuse. Les échanges œcuméniques entre juifs et musulmans donnent d’ailleurs d’espoir en ces temps très troublés. Ils méritent d’être salués et relevés alors que la parole autour des réfugiés et du terrorisme est très souvent emprunte d’inquiétude et d’angoisse
http://rfi.my/1Odirvf
