Mercredi 15 commence l'examen du bac, avec l'incontournable épreuve de philosophie. Épreuve redoutée, mais pas redoutable, assure Brighelli.
Par Jean-Paul Brighelli
: aucun correcteur ne vous sanctionnera pour une opinion, tant que vous la défendez avec éloquence et pertinence – si possible en vous couvrant de l'autorité d'auteurs plus philosophes que vous.
N'oubliez pas que, pour le moment, vous n'êtes pas une autorité philosophique reconnue, d'ailleurs, le « moi » est haïssable (ne dites pas « je », ce n'en sera que plus personnel).
Apprenez donc par cœur quelques phrases bien senties empruntées aux maîtres et autres autorités de la pensée – Platon, Aristote, Nietzsche, François Hollande.
Évitez les seconds couteaux, Black M ou Najat Vallaud-Belkacem, qui ont encore leurs preuves à faire pour devenir des phares de la pensée.
Ou alors, comme répulsif. Il est toujours utile d'avoir en référence un auteur de niveau zéro – qui sert en quelque sorte de tare pour peser (l'autre sens de penser) les idées. Ainsi, si vous aviez à parler laïcité, prenez donc l'avis de l'Observatoire de la laïcité et des bisounours réunis, qui vient de paraître. Degré zéro et hilarité garantis.
Soignez l'intro
Vous savez que l'habit fait le moine, et que la première impression est toujours la bonne : soignez donc particulièrement l'introduction. Trouvez une phrase d'accroche, un exemple significatif – mais si vous n'en trouvez pas, n'en faites pas une affaire et commencez in medias res, « dans le vif du sujet », pardonnez-moi de pratiquer encore une langue que les nouveaux programmes du collège proscrivent. Raison de plus d'en user si vous pouvez, ce sont autant de clins d'œil adressés au correcteur, à qui vous faites ainsi un signe de connivence culturelle – une notion essentielle : bien sûr vous n'en êtes pas encore à penser, bien sûr votre culture est embryonnaire, et votre orthographe trop inventive, mais vous devez convaincre le philosophe qui vous lit que vous appartenez au même monde culturel.
En écrivant si possible en français : mais à l'impossible nul n'est tenu, des centaines d'heures de français ont été économisées sur votre dos par les gouvernements successifs des vingt dernières années, et celui-ci n'est pas en reste.
En rédigeant si possible sans trop de fautes – mais, rassurez-vous, les correcteurs ont reçu des consignes de leur ministre pour faire preuve de mansuétude, parce que vous avez vécu des grèves multiples et peut-être essuyé quelques orages. Que les installations de Paris Plage soient submergées est un traumatisme suffisant pour que vous partiez avec 5 points de plus.
Une bonne intro (franchement, c'est la moitié de la note) comportera l'énonciation du sujet, son questionnement, sa problématisation et l'énoncé d'un plan.
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Par Jean-Paul Brighelli
: aucun correcteur ne vous sanctionnera pour une opinion, tant que vous la défendez avec éloquence et pertinence – si possible en vous couvrant de l'autorité d'auteurs plus philosophes que vous.
N'oubliez pas que, pour le moment, vous n'êtes pas une autorité philosophique reconnue, d'ailleurs, le « moi » est haïssable (ne dites pas « je », ce n'en sera que plus personnel).
Apprenez donc par cœur quelques phrases bien senties empruntées aux maîtres et autres autorités de la pensée – Platon, Aristote, Nietzsche, François Hollande.
Évitez les seconds couteaux, Black M ou Najat Vallaud-Belkacem, qui ont encore leurs preuves à faire pour devenir des phares de la pensée.
Ou alors, comme répulsif. Il est toujours utile d'avoir en référence un auteur de niveau zéro – qui sert en quelque sorte de tare pour peser (l'autre sens de penser) les idées. Ainsi, si vous aviez à parler laïcité, prenez donc l'avis de l'Observatoire de la laïcité et des bisounours réunis, qui vient de paraître. Degré zéro et hilarité garantis.
Soignez l'intro
Vous savez que l'habit fait le moine, et que la première impression est toujours la bonne : soignez donc particulièrement l'introduction. Trouvez une phrase d'accroche, un exemple significatif – mais si vous n'en trouvez pas, n'en faites pas une affaire et commencez in medias res, « dans le vif du sujet », pardonnez-moi de pratiquer encore une langue que les nouveaux programmes du collège proscrivent. Raison de plus d'en user si vous pouvez, ce sont autant de clins d'œil adressés au correcteur, à qui vous faites ainsi un signe de connivence culturelle – une notion essentielle : bien sûr vous n'en êtes pas encore à penser, bien sûr votre culture est embryonnaire, et votre orthographe trop inventive, mais vous devez convaincre le philosophe qui vous lit que vous appartenez au même monde culturel.
En écrivant si possible en français : mais à l'impossible nul n'est tenu, des centaines d'heures de français ont été économisées sur votre dos par les gouvernements successifs des vingt dernières années, et celui-ci n'est pas en reste.
En rédigeant si possible sans trop de fautes – mais, rassurez-vous, les correcteurs ont reçu des consignes de leur ministre pour faire preuve de mansuétude, parce que vous avez vécu des grèves multiples et peut-être essuyé quelques orages. Que les installations de Paris Plage soient submergées est un traumatisme suffisant pour que vous partiez avec 5 points de plus.
Une bonne intro (franchement, c'est la moitié de la note) comportera l'énonciation du sujet, son questionnement, sa problématisation et l'énoncé d'un plan.
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