Bakou : les jeux sont faits 1ers jeux européens

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la rose et le réséda
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Les premiers Jeux européens ont débuté hier à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan.

Les premiers Jeux européens ont débuté hier à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan.

Six mille athlètes, venus de tout le Vieux continent, vont donc participer pendant les quinze jours qui viennent, en même temps qu’à des épreuves sportives de haut niveau, à la vaste opération publicitaire, conçue, réalisée et financée par le président Ilham Alyiev, chef d’État depuis seulement douze ans comme l’avait été avant lui son père, président de la République d’Azerbaidjan de 1967 à 2003, donc aussi bien au bon vieux temps de Brejnev qu’après l’éclatement de l’Union soviétique.

Chez les Alyiev, on est dictateur de père en fils, voir en femme et en filles et l’Azerbaïdjan figure depuis des années dans le peloton de tête des pays dont les droits de l’homme sont le moindre souci.

Élections truquées, opposants persécutés, emprisonnés ou éliminés, culte du chef providentiel, rien n’y manque de ce qui fait le charme si particulier des régimes totalitaires.

Il en aurait fallu davantage pour dissuader le Comité olympique européen de retenir la candidature de M. Alyiev à l’organisation des premiers Jeux européens, miniature des Jeux olympiques calquée sur les Jeux asiatiques et les Jeux panaméricains.

Fermement décidé à fermer les yeux, à se boucher les oreilles et à se pincer le nez, le C.O.E. s’est borné à constater que les principes fondamentaux de la Charte olympique seraient respectés le temps et dans le cadre de cette manifestation.

Il est vrai que si l’on exigeait des pays hôtes des grandes compétitions sportives qu’il se conforment à un minimum de critères de la démocratie, Pékin n’aurait pas plus accueilli les J.O. que Doha la Coupe du monde de football de 2018 ou Moscou celle de 2022.

Dictateur à Bakou, M. Alyiev n’est pas un dictateur low cost.

Heureux bénéficiaire et gestionnaire d’une rente pétrolière exploitée depuis un siècle, l’hôte des Jeux européens a dépensé sans compter pour obtenir la sélection de son pays.
Non seulement il multiplie depuis des années d’innombrables actions de mécénat mais il a financé avec un faste impressionnant la réalisation des infrastructures sportives et hôtelières indispensables au succès de sa grande entreprise.
Saura-t-on un jour le montant du budget et les destinataires des dépenses qui lui ont assuré le vote des membres du Comité olympique européen et ont abouti au choix d’un pays asiatique pour accueillir ces premiers Jeux européens ? Avant que l’on ait exploré les gouffres mystérieux de l’UEFA ? Après ? Quand les poules auront des dents ? Jamais ?

Qu’en aurait pensé Pierre de Coubertin ?

L’article 2 de la Charte rédigée par le fondateur des J.O. de l’époque moderne stipule :

« L’olympisme se veut créateur d’un style de vie fondé sur la joie dans l’effort, la valeur éducative de son exemple et le respect des principes éthiques fondamentaux universels ».

C’est donc sous l’invocation de ce texte que vont concourir jusqu’au 28 de ce mois, sous les yeux et les encouragements d’un potentat oriental, dans des compétitions que l’on espère régulières, quelques milliers de jeunes gens particulièrement performants dont la plupart ne devraient pas être dopés.

Et maintenant, que le meilleur gagne !

Dominique Jamet

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