Ada Colau veut réguler le flux de visiteurs et faciliter la coexistence avec les habitants
Barcelone ne sera pas Venise. La maire de la ville, Ada Colau, élue avec le soutien de Podemos, se lance dans la bataille et dévoile les grandes lignes d'un « plan stratégique de tourisme 2020 », avec, à la clef, une série de mesures pour empêcher la ville de se vider de ses habitants et de couler, comme la cité des Doges, sous l'afflux de visiteurs.
Le plan inclut des actions d'urbanisme pour rénover les espaces publics affectés et restaurer la vie des quartiers, ainsi qu'une nouvelle gestion des flux de touristes pour libérer les zones saturées, autour de la Sagrada Familia ou dans les ruelles du Barrio Gótico notamment. Il prévoit aussi de taxer plus lourdement les activités ou logements touristiques et de mettre à contribution les « habitants de passage ».
Ces mesures s'ajoutent au tout nouveau plan d'urbanisme qui va réduire la pression hôtelière sur le centre-ville en y interdisant toute nouvelle licence et en reportant les éventuels projets vers la périphérie. La mairie va par ailleurs continuer à traquer les locations pirates et maintenir son bras de fer avec les plates-formes de logement en ligne, comme Airbnb, menacées d'amendes allant jusqu'à 600.000 euros pour publier des offres sans licence municipale.
Pendant sa campagne électorale, Ada Colau en avait fait son cheval de bataille. Elle allait rendre la ville à ceux qui y vivent, et retrouver la convivialité piétinée par les hordes de touristes, entre ceux qui arpentent le centre historique en suivant le guide et ceux qui ne viennent que pour un week-end de fiesta et beuverie. Mais maintenant qu'elle est aux commandes, le défi est difficile à relever. Il aura fallu attendre dix-huit mois pour connaître son projet. Le sujet est épineux, car le tourisme (14 % du PIB local) a un impact direct sur 22 % de l'activité de la ville, selon les calculs des hôteliers qui l'accusent de vouloir ruiner Barcelone après avoir sciemment fait fuir des chaînes comme Four Seasons et Hyatt qui projetaient d'ouvrir à Barcelone.
Du côté de la mairie, on ne lâche pas pour autant. La régulation est urgente. La ville, qui compte 1,6 million d'habitants, vient encore de pulvériser ses records en 2016, en recevant près de 40 millions de visiteurs, dont la moitié ont dormi sur place, alors que les autres n'ont fait que passer la journée. C'est une invasion en règle et la lassitude des habitants se transforme peu à peu en exaspération. La pression touristique est devenue pour eux la deuxième préoccupation, après le chômage. « Barcelone n'est pas à vendre », scandaient les manifestants, il y a quelques jours, en descendant la Rambla entre les grappes de touristes.
Barcelone ne sera pas Venise. La maire de la ville, Ada Colau, élue avec le soutien de Podemos, se lance dans la bataille et dévoile les grandes lignes d'un « plan stratégique de tourisme 2020 », avec, à la clef, une série de mesures pour empêcher la ville de se vider de ses habitants et de couler, comme la cité des Doges, sous l'afflux de visiteurs.
Le plan inclut des actions d'urbanisme pour rénover les espaces publics affectés et restaurer la vie des quartiers, ainsi qu'une nouvelle gestion des flux de touristes pour libérer les zones saturées, autour de la Sagrada Familia ou dans les ruelles du Barrio Gótico notamment. Il prévoit aussi de taxer plus lourdement les activités ou logements touristiques et de mettre à contribution les « habitants de passage ».
Ces mesures s'ajoutent au tout nouveau plan d'urbanisme qui va réduire la pression hôtelière sur le centre-ville en y interdisant toute nouvelle licence et en reportant les éventuels projets vers la périphérie. La mairie va par ailleurs continuer à traquer les locations pirates et maintenir son bras de fer avec les plates-formes de logement en ligne, comme Airbnb, menacées d'amendes allant jusqu'à 600.000 euros pour publier des offres sans licence municipale.
Pendant sa campagne électorale, Ada Colau en avait fait son cheval de bataille. Elle allait rendre la ville à ceux qui y vivent, et retrouver la convivialité piétinée par les hordes de touristes, entre ceux qui arpentent le centre historique en suivant le guide et ceux qui ne viennent que pour un week-end de fiesta et beuverie. Mais maintenant qu'elle est aux commandes, le défi est difficile à relever. Il aura fallu attendre dix-huit mois pour connaître son projet. Le sujet est épineux, car le tourisme (14 % du PIB local) a un impact direct sur 22 % de l'activité de la ville, selon les calculs des hôteliers qui l'accusent de vouloir ruiner Barcelone après avoir sciemment fait fuir des chaînes comme Four Seasons et Hyatt qui projetaient d'ouvrir à Barcelone.
Du côté de la mairie, on ne lâche pas pour autant. La régulation est urgente. La ville, qui compte 1,6 million d'habitants, vient encore de pulvériser ses records en 2016, en recevant près de 40 millions de visiteurs, dont la moitié ont dormi sur place, alors que les autres n'ont fait que passer la journée. C'est une invasion en règle et la lassitude des habitants se transforme peu à peu en exaspération. La pression touristique est devenue pour eux la deuxième préoccupation, après le chômage. « Barcelone n'est pas à vendre », scandaient les manifestants, il y a quelques jours, en descendant la Rambla entre les grappes de touristes.