Bariza Khiari: «L'islam est devenu un enjeu politique»
Par: Maral Amiri
Bariza Khiari, sénatrice socialiste de Paris, est co-initiatrice de l'Appel intitulé « Musulmans citoyens pour les droits des femmes »
Pourquoi avoir initié cet Appel ?
En général, quand une femme est victime de violences, conjugales ou non, le drame relève de la rubrique des faits divers ou d'un phénomène de société. Mais quand il arrive, (cas de figure bien rare) que cette femme, ou son agresseur soit de confession musulmane, ce drame privé entre alors dans la rubrique du conflit des civilisations. Il est alors présenté comme l'illustration de l'incompatibilité entre l'islam et la modernité.
Nous devons donc déconstruire les préjugés. Cet appel concerne le droits des femmes, de toutes les femmes. Les droites françaises veulent nous faire croire que les inégalités homme/femme trouvent leur source dans une prétendue "servitude volontaire" propre à l'islam. Ces droites là préfèrent ethniciser les problèmes plutôt que d'y voir les conséquences de leur politique de désengagement de l'Etat. Les services publics sont le patrimoine de ceux qui n'en n'ont pas. C'est pourquoi il faut aider les femmes à concilier vie privée et vie familiale en ouvrant des places en crèches, en militant pour des salaires équivalents à postes équivalents, et en dénonçant le plafond de verre sur lequel viennent se percuter les carrières professionnelles des femmes.
Pourquoi maintenant ?
Après l'effondrement du bloc soviétique, le péril rouge est devenu le péril vert (ndlr: couleur de l'islam). Les attentats du 11 septembre ont fourni un nouvel ennemi sur mesure: les musulmans. L'islam est devenu un enjeu politique.
Depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, nous assistons à la mise en place d'un véritable "racisme d'Etat". Le candidat Sarkozy a d'abord accusé les musulmans d"égorger les moutons dans leur baignoire"; par la suite, il a créé un Ministère de l'Identité Nationale et a cautionné le funeste débat du même nom. Pour continuer à alimenter le climat de peur et de division de la société française, le gouvernement a lancé des fausses polémiques autour de la burqa, des minarets et de la nourriture hallal...
L'annonce du prochain débat sur la laïcité s'inscrit dans cette séquence. Il ne faut pas s'y tromper. Il ne s'agira pas d'un débat sur l'islam, mais d'un débat contre l'islam.
Au final, on ne peut que se féliciter de la réaction des français de sensibilité musulmane. Alors qu'ils sont l'objet de toutes les diabolisations et stigmatisations, ils ont répondu à ces provocations avec mesure et sens des responsabilités.
Par: Maral Amiri
Bariza Khiari, sénatrice socialiste de Paris, est co-initiatrice de l'Appel intitulé « Musulmans citoyens pour les droits des femmes »
Pourquoi avoir initié cet Appel ?
En général, quand une femme est victime de violences, conjugales ou non, le drame relève de la rubrique des faits divers ou d'un phénomène de société. Mais quand il arrive, (cas de figure bien rare) que cette femme, ou son agresseur soit de confession musulmane, ce drame privé entre alors dans la rubrique du conflit des civilisations. Il est alors présenté comme l'illustration de l'incompatibilité entre l'islam et la modernité.
Nous devons donc déconstruire les préjugés. Cet appel concerne le droits des femmes, de toutes les femmes. Les droites françaises veulent nous faire croire que les inégalités homme/femme trouvent leur source dans une prétendue "servitude volontaire" propre à l'islam. Ces droites là préfèrent ethniciser les problèmes plutôt que d'y voir les conséquences de leur politique de désengagement de l'Etat. Les services publics sont le patrimoine de ceux qui n'en n'ont pas. C'est pourquoi il faut aider les femmes à concilier vie privée et vie familiale en ouvrant des places en crèches, en militant pour des salaires équivalents à postes équivalents, et en dénonçant le plafond de verre sur lequel viennent se percuter les carrières professionnelles des femmes.
Pourquoi maintenant ?
Après l'effondrement du bloc soviétique, le péril rouge est devenu le péril vert (ndlr: couleur de l'islam). Les attentats du 11 septembre ont fourni un nouvel ennemi sur mesure: les musulmans. L'islam est devenu un enjeu politique.
Depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, nous assistons à la mise en place d'un véritable "racisme d'Etat". Le candidat Sarkozy a d'abord accusé les musulmans d"égorger les moutons dans leur baignoire"; par la suite, il a créé un Ministère de l'Identité Nationale et a cautionné le funeste débat du même nom. Pour continuer à alimenter le climat de peur et de division de la société française, le gouvernement a lancé des fausses polémiques autour de la burqa, des minarets et de la nourriture hallal...
L'annonce du prochain débat sur la laïcité s'inscrit dans cette séquence. Il ne faut pas s'y tromper. Il ne s'agira pas d'un débat sur l'islam, mais d'un débat contre l'islam.
Au final, on ne peut que se féliciter de la réaction des français de sensibilité musulmane. Alors qu'ils sont l'objet de toutes les diabolisations et stigmatisations, ils ont répondu à ces provocations avec mesure et sens des responsabilités.