La bce récuse à nouveau le risque de déflation en zone euro

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La BCE récuse à nouveau le risque de déflation en zone Euro

Une baisse généralisée des prix n’est pas à prévoir, écrit l’institution dans son bulletin mensuel. Une reprise de l’inflation est plutôt à attendre, selon leur scénario.

Le risque de déflation n’existe pas pour l’ensemble de la zone euro en dépit d’une inflation très modérée ces temps-ci. La Banque centrale européenne a une nouvelle fois saisi l’occasion de le souligner hier par le biais de son rapport mensuel. Dans un encart dédié à ce sujet, il est écrit qu’« en comparaison à des phases claires de déflation dans des économies développées, le risque de déflation en zone Euro est à l’heure actuelle réduit ». La pression sur les prix va certes demeurer faible sur une longue période. Mais il n’y a pas d’indices suggérant qu’une baisse généralisée des prix frappant un large échantillon de produits va se produire, ni aujourd’hui ni en anticipant cela à terme. Au contraire, les prix vont commencer à remonter graduellement dans le sillage d’une reprise économique attendue en zone euro.

La faible inflation qui persiste pour l’heure de manière inhabituelle s’explique par un recul mondial des prix sur des produits d’énergie et les denrées alimentaires, selon les banquiers centraux. L’euro fort est un autre facteur à la baisse, car les marchandises importées sont de fait moins chères. La BCE a dernièrement relativisé l’inflation de 0,5% enregistrée en mai, pointant le fait que les taux négatifs sur les prix étaient justifiées dans les pays en difficultés de la zone euro, comme la Grèce et le Portugal, pour leur redonner de la compétitivité. La BCE partage de ce fait l’analyse de la Bundesbank.

Forte baisses des dépôts bancaires dans les banques centrales en Europe

En même temps, la perspective d’une inflation réduite trop longtemps a déjà obligé la BCE à employer les grands moyens, en décidant une série de mesures correctives. Jeudi dernier, elle a ramené son taux de refinancement à son plus bas historique, à 0,15%, et dans le bas de la fourchette de ses taux directeurs, elle a placé en territoire négatif (-0,10%) le taux rémunérant les liquidités placées à la BCE. Une mesure qui a eu un effet immédiat, puisque les dépôts bancaires dans les banques centrales de l'Eurosystème sont passés à 13,6 milliards d’euros, soit une baisse de 25,4 milliards d’euros. C’est le niveau le plus bas depuis fin 2011. Reste à savoir si ces liquidités vont être réinjectées dans l’économie sous forme de crédit, ce qui pourrait relancer l’inflation. La BCE a d’autres idées en tête pour ce faire, en songeant à racheter des crédits bancaires parqués dans des instruments négociables, en d’autres termes titrisés.

Fait remarquable, la Bundesbank, pourtant rétive, n’a pas bronché et a adopté à l’unisson du conseil de la BCE un paquet de mesures souvent inédites. « Nous avons fait le nécessaire pour favoriser une relance (de l’inflation). L’important est maintenant de voir la croissance revenir en zone euro », déclarait cette semaine Jens Weidmann, président de la Buba, au quotidien « Börsen Zeitung ».

L’étude publiée hier par la BCE rappelle que des pays développés ont connu depuis 1950 des phases de chute de prix, y compris dans la zone euro en 2009. Mais cela n’avait rien à voir avec une « vraie » déflation avec les conséquences négatives induites au plan économique. Ce phénomène a été observé sur une période prolongée uniquement au Japon (1995 à 2013) et à Hong-Kong (1999 à 2004).

http://www.lesechos.fr/monde/europe...-risque-de-deflation-en-zone-euro-1012116.php
 
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