Compte rendu de la précédente édition:
Bharati… Plein les yeux !
Comme plus d'une centaine de journalistes invités pour la circonstance, j'ai donc le plaisir d'assister au spectacle dont tout le monde parlait depuis quelques temps. Mon carrosse garé et les chevaux noués au panneau made in préfecture, je me rends d'un pas nonchalant vers un Palais de Congrès pris d'assaut par une foule indescriptible ! "Oh !" me dis-je, fi des mauvaises langues qui me disaient que jamais telle salle ils ne rempliraient… Et bien si ! elle est à l'image du hall : Bondée de 3700 spectateurs frémissants d'impatience ! Malgré tout, je n'ai aucun mal à atteindre le fauteuil magique du carré or, aidé en cela par une charmante ouvreuse dont le "service s'il vous plait!" me surprend un tant soit peu...
Remise de cette première émotion, je salue courtoisement mes proches voisins venus en nombre prouver que la corporation journalistique se porte plutôt pas mal. Ceci fait, je périscope (verbe créé pour Indeaparis.com, ne le cherchez pas ailleurs !) aux alentours et suis agréablement surprise de constater que tout le gotha indien est présent ce qui ne manque pas de me conforter d'avoir sorti mon plus joli bindi (oui, oui, le truc que l'on colle entre les deux yeux).
La lumière partie, nous sommes soudainement plongés dans cette subite obscurité qui ne manque jamais de nous faire frémir d'émotion pendant les quelques secondes qui précèdent les premiers rais de ces projecteurs hardis qui saluent d'enthousiasme le rideau qui s'efface…
Et là, quel rideau ! Premier tableau de folie. Tout commence dans la plus pure tradition de notre cher Bollywood avec le Nimbooda Nimbooda joyeux tiré du film "Hum Dil De Chuke Sanam" (j'ai donné mon cœur). Chanteurs, danseurs, musiciens, ils sont tous là, et d'emblée je comprends que Sahara India Pariwar, initiateur du projet n'ont pas mégoté, c'est déjà grandiose !
Le premier tableau terminé, le narrateur arrive sur scène. Il nous accompagnera tout au long de l'histoire passant tour à tour de l'hindi au français avec une précision saisissante pour nous compter l'histoire sur laquelle tout le spectacle repose. Si celle-ci n'est pas fondamentalement importante pour la réussite du spectacle, elle sert habilement de lien entre les différents tableaux et nous porte inéluctablement vers une fin des plus heureuse après 2h15, de chants, de danses, d'arts martiaux et de musiques fascinantes durant lesquels les plus grands hits du cinéma indien sont savamment distillés comme : Ichak dana beechak dana (Shree 420), Bole Churia (Kabi Kushi Kabhi Ghum), Dil to pagal hai (Dil to pagal hai) ou Pagri sambhal jatta le tout ponctué de clips vidéo sur l'Inde et de commentaires fréquents d'un narrateur indien au français parfait et à l'humour rafraichissant
Puis, c'est sur l'hymne national de l'Inde "Jana gana mana adhinayaka, jaya hé" que la lumière revient, me laissant encore toute émue, les yeux remplis de ces danseurs sur cordes venues du ciel, les oreilles bourdonnantes des sitars, tablas et tampura de cet orchestre au sommet de son art, et le cœur encore accroché dans les étoiles de la baie du Bengale.
J'ai bien du mal à m'extirper de ces sièges moelleux. La salle se vide lentement, et je pense à mes valeureux destriers, attendant dans le froid polaire le retour de leur cavalière, pour me motiver. Quel dommage de ne pouvoir fermer les yeux et s'endormir là, encore bercée de cette Inde mystérieuse et joyeuse qui a su, une fois encore, me transporter vers des rives où seule l'âme est conviée. Encore merci Bharati !
