Quelle tristesse... Toutes les condoléances aux familles et aux Indonésiens.
Effectivement, ce serait bien que ça s'arrête. La responsabilité de Daesh (enfin d'une de ses filiales) semble avérée... et ils disposent là-aussi de réseaux implantés.
L'État islamique à la conquête de l'Asie du Sud-Est
L'État islamique a revendiqué les attaques qui ont fait sept morts jeudi à Jakarta. Ces attentats contribuent à son implantation en Asie du Sud-Est.
● En Asie du Sud-Est, l'État Islamique s'appuie sur des filières djihadistes déjà existantes
La tradition du djihad n'est pas nouvelle en Indonésie, au pays le plus peuplé de musulmans au monde. Selon Alain Rodier, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), et spécialiste du terrorisme: les attaques de Jakarta sont celles d'acteurs locaux, membres de groupes terroristes ayant prêté allégeance à l'État islamique. Il existe deux groupes très influents, Jemmah Islamiyah en Indonésie, et Abu Sayyaf aux Philippines. Ce dernier a prêté allégeance à Abu Bakr al-Baghdadi en juillet dernier. «C'est une région lointaine et les gens ont les yeux rivés sur le Proche et le Moyen-Orient, mais il y a bien une mouvance islamiste radicale très ancrée en Extrême-Orient», note Alain Rodier. Bachir Abu Bakar, le fondateur du groupeJemmah Islamiyah a également prêté allégeance au groupe État islamique (EI), depuis la cellule où il est emprisonné. Avec quelques fidèles, ils sont parvenus à poster une vidéo sur Youtube, très largement diffusée en Indonésie. «C'est pour ça que les combattants du califat (en Syrie et en Irak), n'ont pas besoin d'envoyer de missionnaires dans cette région, il existe un terreau de combattants déjà existant, prêts à agir sous la bannière de l'Etat islamique», explique Alain Rodier avant d'ajouter: «ceux-ci mêmes, qui se trouvaient être des activistes d'Al-Qaïda hier encore. Ils se tournent simplement vers ceux qui peuvent diffuser leur message le plus largement». Dès lors, si l'EI venait à disparaître, l'insurrection d'obédience djihadiste sud asiatique continuerait d'exister.
● Un centre névralgique pour le recrutement
Si peu de djihadistes syriens et irakiens ne se rendent en Asie du Sud-Est, beaucoup en revanche, ont fait le chemin inverse. Selon le site Indonésien Rappler, plus de 500 Indonésiens, dont des femmes et des enfants, et 50 malaisiens avaient rejoint l'EI, mi 2015. Un phénomène qui pourrait s'amplifier puisque 22 groupes et groupuscules djihadistes d'Asie du Sud-Est ont prêtés allégeance au Calife autoproclamé, Abu Bakr al-Baghdadi l'année dernière. «Même s'il existe des volontaires pour se rendre en terre sainte, les contingents restent limités», indique Alain Rodier. «C'est loin, et beaucoup préfèrent rester sur place», ajoute l'expert.