"Bruxelles, la bombe sociale !"

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Bruxelles, la bombe sociale !

BEATRICE DELVAUX

jeudi 19 avril 2012, 10:25


Il y a quelques années déjà, une querelle avait enflammé la Flandre et les Bruxellois francophones au sujet de Bruxelles. Des tirs à la kalachnikov avaient éclaté à Molenbeek et Laeken. La presse et les hommes politiques flamands avaient dénoncé un « Bruxelles Chicago « . La presse francophone et les hommes politiques bruxellois avaient rétorqué en évoquant un « faits divers « . La polémique avait fusé, aucun des deux camps n'étant en mesure de raisonner, d'apporter des solutions. Ecoeuré par ce champ de bataille politique stérile, nourri par un sentiment d'urgence pour leur ville, Le Soir avait publié une opinion commune avec un quotidien flamand, en lançant un cri d'alarme : "Il ne s'agit ni d'un simple faits divers, ni de Chicago. Cessons de nous combattre, Flamands et Francophones à Bruxelles. Coopérons car il y a urgence : plus que des tirs à la kalachnikov, c'est une bombe sociale qui nous menace car elle est sur le point d'exploser. »

Nous sommes plusieurs années plus tard et que dire ? Le constat est identique. Le dernier accord institutionnel en accordant des moyens supplémentaires à Bruxelles et en imposant une certaine réforme du mode de gestion de la Région et des communes dans la capitale belge, va dans le bon sens. Mais c'est trop peu, trop timide. On et manque d'une idée forte, d'une union sacrée et d'une audace. L'arrêt pendant près d'une semaine de la STIB était inacceptable dans sa durée mais il était terriblement révélateur du sentiment d'abandon que ressentent ces agents confrontés à la hausse de l'incivilité et de la violence urbaine. A leur manière, ils envoyaient un signal d'alarme.

Hélas, à Bruxelles trop souvent, les hommes politiques francophones minimisent, occultent, attaquent ceux qui posent les questions, les accusant de naïveté ou de. vouloir faire le jeu des Flamands. C'est idiot et surtout, irresponsable. Car ils ne font en fait que reporter le problème, l'enfouir et au minimum, d'empêcher le débat. Ce qui vaut pour la sécurité ou la précarité bruxelloise vaut aussi hélas pour l'intégration ou l'islamisme à Bruxelles. La réaction de Philippe Moureaux au reportage récent de la RTBF sur l'extrémisme islamique dans la capitale, est ainsi extrêmement choquante : en jetant l'anathème sur celui qui interroge sans excès, qui ouvre le débat avec des arguments, il refuse de confronter les vrais problèmes. En agissant de la sorte, on ne sauve pas ceux qu'on croit protéger : on les condamne. C'est cette menace-là, de l'omerta et du déni, qui pèse sur l'avenir des Bruxellois, jeunes ou non, immigrés ou non, chômeurs ou travailleurs.

Car la bombe sociale, elle, n'est pas dégoupillée. Tic, tac, tic, tac. Le boum démographique est galopant – en dix ans la population bruxelloise a cru de 16,6 % – le chômage endémique est affolant – 20 % dans la Région mais 32,6 % des jeunes de moins de 25 ans, voire 40 % à Molenbeek. Et face à cela, un enchevêtrement, une superposition d'institutions qui ont du mal à prouver leur efficacité. Ces chiffres plaident pour une stratégie d'attaque. Urgente.


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