Burkina faso : exhumation du corps de thomas sankara et de ses 12 compagnons

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Lundi 25 mai 2015 - L'exhumation des restes de Thomas Sankara Rechercher Thomas Sankara et de ses douze compagnons, tués lors du coup d'État de 1987, a débuté lundi à Ouagadougou, a constaté KOACI sur place.

"Les travaux ont bel et bien débutés" a lancé un officier de gendarmerie à la nuée de journalistes attroupée à l'entrée du cimetière de Dagnoen dont l'accès leur a été refusée.

Trois médecins légistes, deux Burkinabé et un Français, sont chargés de conduire cette opération qui permettra ensuite grâce aux test ADN d'identifier si les corps ensevelis dans ces tombes appartiennent aux personnes indiquées.

Le corps de Thomas Sankara Rechercher Thomas Sankara et ses compagnons ont été enterrés à la hâte lors du coup d'État qui porta au pouvoir Blaise Compaoré.

A l'intérieur du cimetière, sont dressées cinq tentes aux différentes couleurs. Une dizaine de véhicules, dont deux des pompes funèbres et deux cars de la police scientifique, sont également visibles de l'extérieur.

Tout comme les journalistes, des centaines de personnes ont fait le déplacement mais ont également été tenu éloignés du cimetière par un important dispositif sécuritaire dressé par les forces de l'ordre.

Tandis qu'un marché spontané, de vente d'articles dédié au père de la révolution burkinabé, se dressait et des tractations pour permettre aux journalistes de suivre les travaux se menaient, les représentants des victimes ont pu accéder au cimetière, en raison de cinq personnes par famille.

A leurs côtés se trouvaient l'avocat de la famille Sankara, Me Benewende Sankara et le commissaire du Gouvernement Sita Sankara.

Boa, Ouagadougou
 

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Sankara visionnaire ? En se présentant, le 4 octobre 1984, à la tribune des Nations unies, le jeune capitaine burkinabè était loin d'imaginer que, 30 ans plus tard, la plupart des thèmes de son discours resteraient d'actualité. Y compris son implacable réquisitoire contre les grandes puissances, qui reste aujourd'hui encore ancré dans les consciences de la jeunesse africaine. Le fougueux révolutionnaire sera assassiné lors d’un coup d’État trois ans plus tard, le 15 octobre 1987.


 

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EXHUMATION DES RESTES DE THOMAS SANKARA : Communiquer pour éviter les suspicions

28 ans après la disparition tragique du chef de la Révolution burkinabè, Thomas Sankara, ses présumés restes ont été exhumés hier, mardi 26 mai 2015. La veille, l’on avait procédé à l’exhumation des restes de deux de ses 12 compagnons d’infortune, Noufou et Amadé Sawadogo, qui étaient à l’époque des faits, des soldats en charge de la sécurité de l’illustre disparu. Les témoins oculaires de ces opérations d’exhumation pouvaient se compter sur le bout des doigts. Les nombreux journalistes de la presse nationale et internationale, tout comme la foultitude de Burkinabè qui ont fait le déplacement du cimetière de Dagnoën, en ont été tenus éloignés. Si pour les partisans de Thomas Sankara et autres badauds, l’on peut comprendre que des mesures draconiennes aient été prises pour les tenir loin des tombes, l’on peut avoir du mal, en revanche, à s’expliquer que les journalistes aient été logés à la même enseigne. Ce d’autant plus qu’ils sont censés informer les Burkinabè de bout en bout, qui, légitimement, ont besoin de tout savoir en temps réel sur le plus grand dossier politico-judiciaire de l’histoire politique de leur pays. Au-delà du Burkina, c’est toute l’Afrique qui trépigne d’impatience de connaître le moindre détail sur l’exhumation des restes de celui à qui bien des Africains continuent de vouer un véritable culte et ce 28 ans après sa mort. Qui mieux que la presse, peut témoigner de ce grand moment à la fois chargé de fortes émotions et d’espoirs ? Pour toutes ces raisons, des mesures auraient dû être prises pour que les journalises venus des quatre coins du monde pour couvrir l’événement, puissent le faire dans les meilleures conditions.

Mais l’on peut, dans le même temps, comprendre pourquoi les autorités judiciaires n’ont pas permis aux gratte-papiers et autres paparazzi d’arriver sur les lieux des fouilles.

D’abord, pour des raisons évidentes liées à l’éthique, l’on peut admettre que les restes de Thomas Sankara soient exhumés dans la discrétion. En effet, si l’on avait permis que les chasseurs d’images aient accès aux tombes, l’on aurait couru le risque de voir diffuser des éléments susceptibles de porter atteinte à la dignité des disparus et de heurter la sensibilité de certaines personnes, notamment celles des parents des victimes.

Tel que les choses se passent, des gens croiront que si la presse a été tenue très loin des exhumations, c’est parce que l’on veut leur cacher la vérité

Ensuite, le travail qui se mène actuellement sur les tombes, est un travail technique et scientifique qui nécessite un cadre sécurisé et serein, à l’effet de permettre aux acteurs du domaine de bien jouer leur partition dans le processus qui doit conduire à la manifestation de la vérité.

Enfin, les exhumations des restes de Thomas Sankara et de ses compagnons se font dans le cadre d’une instruction judiciaire. De ce point de vue, les choses doivent se passer sous le sceau du secret, de sorte à favoriser l’atteinte de la vérité. Dans cette perspective, le fait d’admettre un grand monde à l’endroit des investigations est beaucoup risqué. Non seulement, la sécurité des lieux pourrait ne pas être assurée comme il le faut par les forces de l’ordre, mais aussi des indices importants pourraient être soustraits par des individus qui n’ont pas intérêt à ce que toute la vérité soit connue dans le dossier Thomas Sankara. Car s’il est vrai que Thomas Sankara a de nombreux partisans qui veulent que toute la lumière soit faite hic et nunc sur sa mort, il est vrai aussi que le défunt et illustre président du Faso a des détracteurs qui pourraient n’avoir aucun scrupule à organiser un capharnaüm sur les lieux des fouilles pour que l’opération échoue.

Cela dit, entre le droit légitime des Burkinabè à être informés de bout en bout sur les opérations d’exhumation des restes de Thomas Sankara et de ses compagnons et les mesures qui doivent être observées dans le cadre d’une instruction judiciaire digne de ce nom, les autorités de la justice doivent trouver une formule qui rassurerait au quotidien le peuple burkinabè. Elles doivent d’autant plus le faire que le dossier est à la fois judiciaire et politique et que les Burkinabè attendent depuis 28 ans pour en connaître les tenants et les aboutissants. D’où l’intérêt qu’il suscite au pays et au-delà, en Afrique et dans le monde. C’est pourquoi il faut communiquer pour éviter surtout les suspicions. Car, tel que les choses se passent, il pourrait se trouver des gens qui croiront dur comme fer que si la presse a été tenue très loin des exhumations, c’est parce que l’on veut leur cacher la vérité et ce malgré la présence des avocats et des ayants droit des victimes.

Pousdem PICKOU
http://lepays.bf/exhumation-des-restes-de-thomas-sankara-communiquer-pour-eviter-les-suspicions/
 
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