Canicule et médicaments

mam80

la rose et le réséda
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la plupart des médicaments supportent bien la chaleur

En revanche, il est parfois nécessaire d'adapter les posologies, notamment pour les traitements qui deviennent toxiques en cas de déshydratation.

L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) vient de publier une mise au point sur le bon usage des médicaments en cas de vague de chaleur.
Le document rappelle aux professionnels de santé qu'il n'est pas justifié d'envisager systématiquement une diminution ou un arrêt des molécules pouvant interagir avec l'adaptation de l'organisme à la chaleur.
Les décisions doivent se prendre au cas par cas.
Ce document rappelle au corps médical que certaines molécules sont susceptibles d'aggraver un « syndrome d'épuisement-déshydratation » ou un coup de chaleur, d'induire une hyperthermie, voire d'aggraver indirectement les effets de la chaleur.

Néanmoins, quelques recommandations doivent être connues de tous.
La première est de ne prendre aucun médicament sans avis médical, y compris ceux délivrés sans ordonnance.
Il est notamment précisé qu'il faut éviter les anti-inflammatoires non stéroïdiens (aspirine, AINS classiques, inhibiteurs de la COX-2), particulièrement toxiques pour les reins en cas de déshydratation.
Si la fièvre monte, il ne faut pas recourir au paracétamol (il est inefficace pour traiter le coup de chaleur et il peut aggraver un éventuel problème hépatique).
Quant aux diurétiques, leur posologie doit être adaptée aux apports en eau et en sel.

Les risques liés à la chaleur
D'autre part, une étude réalisée à partir des données de l'Assurance maladie prouve le danger de certains médicaments psychotropes (agissant sur l'activité cérébrale) chez les patients de plus de 70 ans.

Elle a consisté à comparer de façon rétrospective le nombre de personnes décédées pendant la vague de chaleur de 2003 et à celui des personnes décédées au cours des jours précédant cet épisode dramatique.
Elle montre que la prise d'un antidépresseur ou d'un neuroleptique est associée à une augmentation du risque de décès chez le sujet âgé pendant une vague de chaleur. Mais un autre travail indique que l'élévation du nombre de décès associés aux médicaments, observée pendant l'été 2003, n'a pas été retrouvée pendant l'été 2006. « Cette différence pourrait être la conséquence de la prise de conscience générale des risques liés à la chaleur et de la mise en place de mesures sanitaires suite à l'épisode caniculaire de 2003 », peut-on lire. C'est rassurant.

Enfin, en absence de mention spécifique sur leur conditionnement, il suffit de garder les médicaments à température ambiante. Sinon, il est précisé qu'ils doivent être conservés entre + 2 et + 8 °C ou à une température inférieure à 25 ou à 30 °C.
Dans le dernier cas, l'ANSM précise que le dépassement ponctuel (quelques jours à quelques semaines) de ces températures n'a pas de conséquence sur leur stabilité ou leur qualité. « En effet, pour pouvoir bénéficier de ces conditions de conservation, il aura été démontré qu'après exposition de plusieurs semaines à une température constante régulée et contrôlée de 40 °C, les médicaments ne se dégradent pas. »

Les traitements stockés dans des conditions normales au domicile des patients ou dans les pharmacies ne subissent jamais une température aussi élevée en permanence pendant un temps aussi long. Nous non plus. Et c'est heureux.
http://www.lepoint.fr/editos-du-poi...php#xtor=EPR-6-[Newsletter-Matinale]-20150701

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