La Capitale des Roses

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Tayri nem tuder g-ul inu
« La Capitale des Roses » De M. Nadrani et A. Kounsi

Un témoignage en 417 pages sur la disparition forcée pendant presque 9 années (1976-1984) passées au Complexe (Centre général de la DST) de Rabat,à Agdz, à Kalâat-M'gouna et à Skoura

Cet écrit sur le monde des ténèbres est le souffle que sortent encore une fois les disparus de la Capitale des roses et qui permet d’étaler les quatre vérités vécues pendant la période de leur disparition forcée. Ils continuent donc inlassablement la lutte. Ils revendiquent à cor et à cri le droit de savoir réclamé par toutes et tous les épris de liberté et particulièrement par les familles qui ont souffert et qui souffrent toujours de la disparition de leurs bien-aimé(e)s.

Les disparus de la Capitale des roses mènent avec opiniâtreté le combat pour la réalisation de rêves qu'ils n'ont cessés de défendre avant et après leur disparition forcée seuls ou en coordination avec les démocrates au sein du pays ou à l'échelle internationale. Les disparus de la Capitale des roses avaient pris d'emblée après leur première rencontre, le 25 juin 1987, la décision de rompre irréversiblement avec ce silence complice et clamer leur indignation vis-à-vis des pratiques absolutistes encore en vigueur alors que la loi du silence planait au-dessus de tous les chefs. Fidèles aux idéaux pour lesquels ils ont frôlé la mort à maintes reprises et qui leur ont coûté énormément de sacrifices, les disparus de la Capitale des roses étaient au rendez-vous pour initier la structuration du Comité de Coordination des familles des disparus et des Victimes de la "disparition forcée" et contribué à la constitution du Forum Marocain pour la Vérité et la Justice dont ils assument des tâches de responsabilité au sein de ses instances dirigeantes depuis sa création.

Les disparus de la Capitale des roses agissent avec ténacité contre toutes les tentatives aspirant à tourner les pages du dossier desdites années de plomb sans la juste réparation des préjudices causés aux victimes.

Les Disparus de la Capitale des roses militent, sans relâche, pour qu’éclate au grand jour la vérité des dossiers des violations graves des droits humains des années dites de plomb par leurs communiqués, leurs déclarations à la presse nationale et internationale, les interviews avec les chaînes de télévisions, les visites des lieux secrets de détention lors de l’organisation des caravanes par les organisations des droits humains, l’organisation d’un sit-in devant le Complexe afin que ce lieu de détention illégale soit transformé en un musée pour la sauvegarde de la mémoire.

Au Complexe, nous étions quatorze jeunes kidnappés en tout avant que les services secrets n’isolent cinq braves militants pour les jeter dans les confins du désert.

Ahmed Saadani
 
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