Caroline, 32 ans : «jamais je n'aurais imaginé aller un jour aux restos du coeur»

Alors que le Secours catholique publie son rapport sur l'État de la pauvreté en France, Caroline, propriétaire d'un salon de coiffure dans la Drôme, raconte son basculement dans la précarité.
L'histoire de Caroline pourrait ressembler à celle de nombreux Français. Une vie familiale relativement tranquille, un salaire convenable et l'envie de se lancer dans un projet professionnel. Puis les coups durs, les petits accidents de la vie. On se met à compter les sous, à arbitrer les dépenses et à chercher de l'aide pour ne pas tomber dans la précarité. «Quand on a travaillé toute sa vie, on ne s'imagine pas que ça puisse arriver», dit cette femme de 32 ans. Elle vient de sortir du travail et donne le bain à ses enfants. Au bout du fil, Caroline est un peu pressée, elle parle vite mais prend quand même le temps de nous raconter ce qui l'a amené à pousser les portes du Secours Catholique en mai dernier.
Tout a commencé en 2011 lorsqu'elle a ouvert son salon de coiffure à Valence, dans la Drôme. Elle qui travaillait dans la coiffure depuis longtemps rêvait d'avoir sa propre clientèle. Mariée, mère d'un petit garçon, la jeune femme s'investit sans compter dans ce projet, contracte des prêts, effectue de nombreux travaux. «Je partais de rien. Je n'avais pas de clients et n'arrivais pas à me dégager un salaire», retrace-t-elle. «Mais mon mari était là et assurait les dépenses courantes, donc tout allait bien».
«La Caf m'a conseillé d'arrêter de travailler»
La situation se complique trois mois plus tard, quand le couple se sépare. «Je me suis retrouvée toute seule avec mon fils, sans revenu et sans pension alimentaire», se souvient-elle. Sa mère prend le relais et l'aide financièrement pour payer les loyers et les factures. Entre-temps, son comptable commet des erreurs de trésorerie et lui fait perdre beaucoup d'argent, ajoute-t-elle. «Et j'ai dû refaire un emprunt supplémentaire pour Figaro.fr

ça devait être du provisoire
 
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