Lors de l'émission On n'est pas couché, Caroline Forest s'est vivement emportée à l'égard d'Aymeric Caron lorsque celui-ci a évoqué le procès de Rabia Bentot, qui l'accuse de diffamation. Caroline Fourest affirme sur le plateau avoir gagné en appel affirmation démentie dès le lendemain. Son combat intellectuel consiste cependant à dénoncer l'intégrisme islamiste en France, et la complaisance de la gauche à leur égard. C'est dans cette perspective que le procès de Rabia Bentot devient symbolique : son agression a suscité une vague de dénonciation de l'islamophobie, arme ultime de la gauche complaisante qu'elle dénonce.
Dans le même ordre d'idée, la toile s'est emparée d'une rumeur suite au suicide d'Aïcha. Selon une grande partie des internautes, l'adolescente de 14 ans se serait donné la mort à cause des harcèlements qu'elle aurait subi pour ses "mœurs légères", version que rien ne confirme à ce jour.
Atlantico : Si ce que Caroline Fourest dénonce fait sens actuellement, cela la légitime-t-elle pour autant à recourir au mensonge ?
Vincent Tournier : On est sur des sujets sensibles, où la vérité est difficile à établir, où la part d’interprétation est importante. Les faits que vous évoquez ont une forte résonnance parce qu’ils renvoient à des questions qui traversent le débat actuel, mais aussi parce que des militants s’en emparent. Pour certains, l’islamophobie est très présente, pour d’autres elle est au contraire exagérée. Lorsque les faits ne sont pas clairs, comme c’est le cas pour la jeune Rabia Bentot, chacun tire l’interprétation dans le sens qui l’intéresse. De même, le suicide d’Aïcha provoque des réactions parce qu’il se déroule sur fond de rivalités entre Noirs et Maghrébins, sujet sur lequel la société française est mal à l’aise. C’est une réalité difficile à prendre en compte parce ces deux populations sont supposées être des victimes (et non des auteurs) du racisme et de la violence.
On est donc sur des sujets sensibles, qui peuvent être surexploités ou au contraire sous-exploités. Il est frappant, par exemple, de voir avec quelle désinvolture les médias français ont parlé du récent attentat au Texas contre l’exposition sur les caricatures de Mahomet. Si l’on s’en tient aux médias, on pourrait presque parler d’un non-événement, alors que les faits sont pourtant incontestables. Inversement, certains faits ont beau ne pas être établis, ils provoquent des réactions démesurées. La récente polémique autour de Robert Ménard le montre bien. Le maire de Béziers a-t-il réellement constitué un fichier nominatif faisant apparaître la religion des enfants ? C’est ce qu’il a laissé entendre, mais hormis quelques personnes à la mairie de Bézier, dont Robert Ménard lui-même, personne ne le sait. Mais cela n’a pas empêché les plus hautes autorités de l’Etat de faire de grandes déclarations solennelles en dramatisant à l’extrême (le retour "aux heures les plus sombres de notre histoire"). On a même vu, dès le lendemain de l’affaire, le journal Le Monde publier une tribune de deux militants associatifs qui demandent la tête du maire ("Robert Ménard doit être déchu de ses fonctions", Le Monde, 5 mai). Les faits leur donneront peut-être raison, mais pour l’instant, un minimum de prudence devrait s’imposer.
Read more at Clash avec Aymeric Caron : raison ou pas sur le fond, Caroline Fourest peut-elle s’en tirer sans explication sur son mensonge sur les faits ? | Atlantico.fr
Dans le même ordre d'idée, la toile s'est emparée d'une rumeur suite au suicide d'Aïcha. Selon une grande partie des internautes, l'adolescente de 14 ans se serait donné la mort à cause des harcèlements qu'elle aurait subi pour ses "mœurs légères", version que rien ne confirme à ce jour.
Atlantico : Si ce que Caroline Fourest dénonce fait sens actuellement, cela la légitime-t-elle pour autant à recourir au mensonge ?
Vincent Tournier : On est sur des sujets sensibles, où la vérité est difficile à établir, où la part d’interprétation est importante. Les faits que vous évoquez ont une forte résonnance parce qu’ils renvoient à des questions qui traversent le débat actuel, mais aussi parce que des militants s’en emparent. Pour certains, l’islamophobie est très présente, pour d’autres elle est au contraire exagérée. Lorsque les faits ne sont pas clairs, comme c’est le cas pour la jeune Rabia Bentot, chacun tire l’interprétation dans le sens qui l’intéresse. De même, le suicide d’Aïcha provoque des réactions parce qu’il se déroule sur fond de rivalités entre Noirs et Maghrébins, sujet sur lequel la société française est mal à l’aise. C’est une réalité difficile à prendre en compte parce ces deux populations sont supposées être des victimes (et non des auteurs) du racisme et de la violence.
On est donc sur des sujets sensibles, qui peuvent être surexploités ou au contraire sous-exploités. Il est frappant, par exemple, de voir avec quelle désinvolture les médias français ont parlé du récent attentat au Texas contre l’exposition sur les caricatures de Mahomet. Si l’on s’en tient aux médias, on pourrait presque parler d’un non-événement, alors que les faits sont pourtant incontestables. Inversement, certains faits ont beau ne pas être établis, ils provoquent des réactions démesurées. La récente polémique autour de Robert Ménard le montre bien. Le maire de Béziers a-t-il réellement constitué un fichier nominatif faisant apparaître la religion des enfants ? C’est ce qu’il a laissé entendre, mais hormis quelques personnes à la mairie de Bézier, dont Robert Ménard lui-même, personne ne le sait. Mais cela n’a pas empêché les plus hautes autorités de l’Etat de faire de grandes déclarations solennelles en dramatisant à l’extrême (le retour "aux heures les plus sombres de notre histoire"). On a même vu, dès le lendemain de l’affaire, le journal Le Monde publier une tribune de deux militants associatifs qui demandent la tête du maire ("Robert Ménard doit être déchu de ses fonctions", Le Monde, 5 mai). Les faits leur donneront peut-être raison, mais pour l’instant, un minimum de prudence devrait s’imposer.
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