Centres d'appels : pas question de raccrocher

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Casablanca d'antan
VIB
Alors que la polémique sur les délocalisations des centres d'appels rebondit en France, les employés du secteur dans le royaume chérifien peinent à recruter.

Au printemps, les employés de la plateforme d'appels de l'opérateur Free lançaient une grève illimitée pour dénoncer leurs conditions de travail. Une mobilisation sociale qui tombait mal pour la société française, en plein lancement de sa nouvelle offre de téléphonie. Le bras de fer a duré de longues semaines sans que l'image de l'opérateur de téléphonie en soit durablement affectée. Du moins dans l'Hexagone. Et pour cause : si les images d'employés mécontents n'ont pas fait le tour des chaînes de télévision, c'est parce que le piquet de grève était établi au bas d'une tour du quartier de Sidi Maarouf, à quelques dizaines de mètres de la rocade sud de Casablanca. Et à deux heures et demie de Paris, par avion.

Selon des opérateurs du secteur, le Maroc capte la moitié de l'activité française des centres d'appels. Fin juillet, la polémique sur ces services a rebondi après [LINK=/component/content/article/309-autres/11992-centres-dappels-5000-emplois-menaces-au-maroc.html]une nouvelle affaire de délocalisation[/LINK]. Un marché du Syndicat des transports d'Île-de-France (Stif) a été remporté par un prestataire de centres d'appels installé au Maroc. Webhelp, l'entreprise française à qui ce marché a échappé, a déposé un référé. Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, s'est saisi de l'affaire et a demandé que le marché soit repris. Le Stif, quant à lui, se réfugie derrière le respect des procédures.

Nouvelle image

De l'autre côté de la Méditerranée, de pareilles annonces politiques ont tout de suite été répercutées dans le secteur. Patron d'Outsourcia, Youssef Chraibi comprend la polémique française mais refuse l'équation qui veut que « tout ce qui serait produit au Maroc détruirait forcément des emplois en France ». Amel, 22 ans, travaille depuis deux ans dans un petit centre d'appels. Quarante heures par semaine, elle est au téléphone. Au bout du fil, des clients français à qui elle propose des produits d'assurances, des services financiers. « J'ai choisi ce job un peu par hasard, pendant mes études, que j'envisage toujours de poursuivre en master. Mais, en attendant, je m'y plais. On y fait des rencontres. » Dans les plateaux, comprenez les espaces de bureaux ouverts, cohabitent plusieurs « tribus ». Des quadragénaires pères de famille ont pour voisins des étudiants en quête d'un premier boulot. Des filles voilées côtoient de jeunes coquettes, minijupe, brushing et sac griffé. Un melting-pot porté à l'écran par une sitcom marocaine au nom évocateur : Cool Center.

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