Publié le : Dimanche 30 Août 2015 - 11:59
Dernière mise à jour : Dimanche 30 Août 2015 - 12:06
Soupçonnés d'avoir fait chanter le royaume du Maroc, les deux journalistes, Catherine Graciet et Eric Laurent, semblent avoir été pris en flagrant délit. Le JDD a publié ce dimanche matin des enregistrements clandestins dans lesquels on peut entendre le journaliste réclamer trois millions d’euros. "Je veux trois. - Trois quoi, Trois mille?, interroge l’avocat du royaume du Maroc. - Non, trois millions. - Trois millions de dirhams? - Non, trois millions d’euros", aurait déclaré Eric Laurent lors de la première rencontre avec l’avocat du royaume chérifien qui a enregistré l’échange avec son téléphone, dans un palace parisien le 11 août dernier.
Suite à cette entrevue, le Maroc a donc décidé de porter plainte avant qu’une nouvelle rencontre se fasse entre les mêmes protagonistes, une nouvelle fois enregistrée à l’insu des journalistes. On y entend l’avocat résumer la situation: "vous et madame Graciet (êtes) disposés à renoncer à la publication de cet ouvrage, et de façon plus générale, (que) les informations sensibles que vous avez, vous étiez disposés à prendre l’engagement de les oublier". Ce à quoi le journaliste aurait répondu: "définitivement, exactement". A la demande de l'avocat, le journaliste aurait également assuré que sa coauteure, Catherine Graciet, savait pour "les trois millions", selon le JDD.
La troisième rencontre, en présence de Catherine Graciet, ne se serait pas passée comme les autres. Présente pour la première fois, la journaliste, méfiante, aurait fait changer le lieu de rendez-vous à la dernière minute et aurait demandé à l’avocat de ranger son téléphone, posé sur la table. Ils auraient alors demandé une avance pour preuve de bonne foi. L’avocat aurait accepté à condition qu’ils rédigent un document signé de leur main à tous les deux. Dans cette lettre que s’est procurée le JDD, les deux journalistes se sont donc engagés à "ne plus rien écrire sur le roi du Maroc, en contrepartie du versement de la somme de deux millions d’euros". L’avocat leur aurait ensuite remis une enveloppe de 40.000 euros chacun.
Grâce à ces différentes preuves à charge, les deux journalistes ont ensuite été arrêtés à l’issue de cette troisième rencontre puis mis en examen pour "chantage et extorsion de fonds". Ils ont ensuite été placés sous contrôle judiciaire dans la nuit de vendredi 28 à samedi 29 puis sont sur le point d’entamer une longue bataille juridique.
Face à ces accusations, l’avocat d’Eric Laurent, William Bourdon s'est exprimé. Selon lui, il "reconnaît et assume, pour des raisons qui tiennent à un contexte personnel difficile, avoir consenti à rechercher un accord financier dans des conditions totalement étrangères à un chantage ou une extorsion de fonds". Mais pour l’avocat, il s’agit d’une"opération politique" de Rabat contre deux journalistes critiques, "dont l'enquête est de nature à révéler de lourds secrets".
Auteur : La rédaction de FranceSoir.fr
Dernière mise à jour : Dimanche 30 Août 2015 - 12:06
Soupçonnés d'avoir fait chanter le royaume du Maroc, les deux journalistes, Catherine Graciet et Eric Laurent, semblent avoir été pris en flagrant délit. Le JDD a publié ce dimanche matin des enregistrements clandestins dans lesquels on peut entendre le journaliste réclamer trois millions d’euros. "Je veux trois. - Trois quoi, Trois mille?, interroge l’avocat du royaume du Maroc. - Non, trois millions. - Trois millions de dirhams? - Non, trois millions d’euros", aurait déclaré Eric Laurent lors de la première rencontre avec l’avocat du royaume chérifien qui a enregistré l’échange avec son téléphone, dans un palace parisien le 11 août dernier.
Suite à cette entrevue, le Maroc a donc décidé de porter plainte avant qu’une nouvelle rencontre se fasse entre les mêmes protagonistes, une nouvelle fois enregistrée à l’insu des journalistes. On y entend l’avocat résumer la situation: "vous et madame Graciet (êtes) disposés à renoncer à la publication de cet ouvrage, et de façon plus générale, (que) les informations sensibles que vous avez, vous étiez disposés à prendre l’engagement de les oublier". Ce à quoi le journaliste aurait répondu: "définitivement, exactement". A la demande de l'avocat, le journaliste aurait également assuré que sa coauteure, Catherine Graciet, savait pour "les trois millions", selon le JDD.
La troisième rencontre, en présence de Catherine Graciet, ne se serait pas passée comme les autres. Présente pour la première fois, la journaliste, méfiante, aurait fait changer le lieu de rendez-vous à la dernière minute et aurait demandé à l’avocat de ranger son téléphone, posé sur la table. Ils auraient alors demandé une avance pour preuve de bonne foi. L’avocat aurait accepté à condition qu’ils rédigent un document signé de leur main à tous les deux. Dans cette lettre que s’est procurée le JDD, les deux journalistes se sont donc engagés à "ne plus rien écrire sur le roi du Maroc, en contrepartie du versement de la somme de deux millions d’euros". L’avocat leur aurait ensuite remis une enveloppe de 40.000 euros chacun.
Grâce à ces différentes preuves à charge, les deux journalistes ont ensuite été arrêtés à l’issue de cette troisième rencontre puis mis en examen pour "chantage et extorsion de fonds". Ils ont ensuite été placés sous contrôle judiciaire dans la nuit de vendredi 28 à samedi 29 puis sont sur le point d’entamer une longue bataille juridique.
Face à ces accusations, l’avocat d’Eric Laurent, William Bourdon s'est exprimé. Selon lui, il "reconnaît et assume, pour des raisons qui tiennent à un contexte personnel difficile, avoir consenti à rechercher un accord financier dans des conditions totalement étrangères à un chantage ou une extorsion de fonds". Mais pour l’avocat, il s’agit d’une"opération politique" de Rabat contre deux journalistes critiques, "dont l'enquête est de nature à révéler de lourds secrets".
Auteur : La rédaction de FranceSoir.fr