"les nouveaux chiffres de la radicalisation" (ou plutôt des signalements de radicalisation)

Source : Le Monde

Les nouveaux chiffres de la radicalisation
Lancé dans l’urgence par le ministère de l’intérieur en avril 2014 pour endiguer la multiplication des départs en Syrie, le plan national de lutte contre la radicalisation a atteint son rythme de croisière. Articulé autour d’une plate-forme téléphonique et des préfectures de département, ce dispositif permet aux services de l’Etat de faire remonter des situations ayant échappé aux services de renseignement.

Les données recueillies depuis près d’un an ont permis aux autorités d’affiner leur perception du radicalisme. Un concept que le ministère définit, dans un manuel de formation destiné aux agents de l’Etat, comme « tout discours utilisant des préceptes religieux présentés comme musulmans pour mener un jeune à l’autoexclusion et à l’exclusion de tous ceux qui ne sont pas comme lui ».

Selon les derniers chiffres officiels, que Le Monde a pu consulter, 3 142 personnes ont été signalées par leurs proches ou les services publics ces onze derniers mois, dont 9 % avaient déjà rejoint la Syrie. Tous les départements sont touchés, à l’exception de la Creuse. Un quart des signalements concerne des mineurs, 35 % des femmes et 40 % des convertis. Plus les individus sont jeunes, plus la proportion de femmes et de convertis augmente.

La suite et les infographies : Les nouveaux chiffres de la radicalisation
 
Je partage assez l'avis du préfet cité dans l'article du Monde :

« Le phénomène de radicalisation n’a rien à voir avec la religion, insiste le préfet Pierre N’Gahane, chargé du volet prévention du dispositif. Il ne s’agit pas de conversions à l’islam, mais au radicalisme, même pour les musulmans. La plupart des radicalisés ont en commun une situation d’échec, de rupture, une quête de sens ou d’identité. Ils auraient pu s’accrocher à n’importe quelle branche : une secte, le suicide, l’armée ou la drogue. La force du discours djihadiste est qu’il donne réponse à tout. Il s’agit d’un kit de solutions. Il nous revient de leur proposer une solution alternative. »
 
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