La classe politique française à côté de ses pompes

Au moment où plusieurs peuples de l’autre côté de la méditerranée se soulèvent qu’entendons-nous parici en France et même en Europe en général ? Attention aux flux migratoires, on risque l’envahissement etc. La France et l’Europe constituent un espace prospère et c’est la pauvre Tunisie qui doit assumer toute seule le flux de population fuyant les troubles. Mais cela n’émeut pas outre mesure notre classe politique.
Le minimum de soutien et de réconfort qu’on était en droit d’attendre avec un tant soit peu d’optimisme ne vient pas. La classe politique française dans sa majorité est restée frileuse et même sourde. Les donneurs de leçons de démocratie et ceux qui se gargarisent avec le droit de l’hommisme n’ont rientrouvé à dire et se trouvent tout d’un coup muets.
Les rendez-vous électoraux sont l’occasion de manipuler l’opinion publique, de taper toujourssur les mêmes : les arabo-musulmans. Les Lepen associent l’insécurité à l’immigration et toute la classe politique et même les médias ne remettent même plus en cause cette corrélation stupide et porteuse de haine. Chirac avait déjà utilisé cette ficelle pour se faire élire, son fils Sarkozy a supplanté le père et a franchi toutes les abjections dans cette matière. Après avoir dressé les français les uns contre les autres, il sème la haine et la discorde avec des lois issues de faits divers, il a lancé des débats sur l’identité nationale, créant même un ministère inique à cet effet. Il poursuit, avec des types comme Copé, une sorte de Sarko en pire (oui, oui ça existe) la cabbale orchestrée contre les arabo-musulmans. Ils prennent certains détours pour légiférer avec des lois de circonstance puisque cela peut devenir payant à terme lors des prochaines échéances électorales. Sachez messieurs que vos compatriotes d’origine arabo-musulmanes ne sont pas dupes et comprennent très bien vos manœuvres ! Nous étions en attente d’un soutien à défaut d’un accompagnement pour la libération et la démocratisation en marche, mais qu’avons-nous vu ? Une ministre qui propose davantage de force pour mater le peuple qui se soulève contre ses tortionnaires. Hugo doit se retourner dans sa tombe. Elle justifie la force à défaut de fortifier la justice, aurait pu dire Blaise Pascal. Les français que vous stigmatisez de la sorte ont une mémoire et sont au fait de vos gesticulations. Cela est répugnant, je peux vous le dire sans détour. Certaines personnalités politiques ont compris la gravité et le jusqu’auboutisme de ces énergumènes qui sont prêts à tout pour se faire élire ou réélire. Je peux citer M. Hervé DeCharrette par exemple, mais il reste minoritaire. La gauche n’a pas brillé par ses orateurs, ses prises de position. Nous avons même entendu et vu M. Delanoë supporter le régime de Ben Ali jusqu’à la dernière minute. Où est passée la Franceporteuse d’idéaux et de révolution ? Où sont les étendards de la liberté, del’égalité et de la fraternité ?
Le seul étendard quenous voyons de l’autre côté de la méditerranée, d’où je viens, est un doigtmenaçant et des sourcils froncés qui expriment la peur et la haine. La peurd’être envahi et la haine de notre culture d’origine. Comment voulez-vouspercevoir la France et l’Europe en général avec une telle réponse ? L’Europe et la France en particulier qui a des liens historiques avec cette partie du globe, est en dessous de tout ce que l’on peut attendre. Elle est devenue frileuse, repliée sur elle-même, ne sachant plus quelle diplomatie mettre en place.
(à suivre)
 
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