Bonjour, il est souvent dit que l'évangile de marc, chapitre 8 versets 9 à 20 sont des ajouts potérieurs, et l'on en montre pour preuve le codex sinaïticus qui ne le contient pas.
Y a-t'il une autre explication qu'une falsification, par exemple la perte d'une page?
Merdci, car ce point me trouble...
Bonjour,
Il ne s'agit sans doute pas d'un ajout postérieur, mais plutôt d'une lacune. En effet, à l'époque, l'Ecriture canonique était encore en cours de "centralisation" et les copistes d'alors, se débrouillant au mieux avec le matériel dont ils disposaient, on pu omettre certains passages ici (dans le Codex Sinaiticus) et certains autres passages là-bas (par exemple dans le Codex Vaticanus).
Le Canon actuel est le résultat d'un long travail d'investigation et d'authentification mené par l'Eglise (selon des critères rigoureux), dans le but de rassembler en un seul corpus toutes les copies certifiées de la Bible et de l'Evangile. Il faut d'ailleurs admettre que ce travail, dont la précision remarquable est appréciée des historiens, a pris relativement peu de temps compte tenu des moyens de l'époque. En effet, si la clôture définitive du texte s'est opérée au IVe siècle, il faut savoir que le Canon de Marcion, datant du IIe siècle, comprenait déjà l'essentiel du Nouveau Testament tel que donné par le canon actuel.
Il faut d'ailleurs préciser que ces quelques lacunes initiales sont d'abord remarquables et passionnantes de par leur insignifiance ! Les variations sont en effet infimes d'un codex à l'autre, alors que le contexte aurait largement permis la dispersion et la dissolution de l'Evangile.
Enfin, je tiens à préciser en conclusion que nous, chrétiens, ne considérons pas le Nouveau Testament comme un texte révélé, mais comme un texte inspiré, ce qui fait une différence considérable ! Il s'agit en effet d'une compilation de témoignages humains, en tant que tels sujets à l'imperfection, inspirés par Dieu à propos d'une révélation non-scripturale mais charnelle dont nous ne cessons pas, quant à elle, de vénérer la sainteté, c'est à dire la personne et la parole de Jésus-Christ.