La communauté juive marocaine privée de viande casher

madalena

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Les chevillards israélites au chômage depuis deux semaines


Les chevillards juifs marocains sont au chômage malgré eux. Ils ont été contraints d’arrêter momentanément leur travail suite à une décision du ministère de l’Agriculture leur interdisant d’abattre rituellement leurs bêtes dans les tueries de Mohammedia et de le faire dans les abattoirs de Casablanca. Un changement de lieu qui ne semble pas de tout repos.

« Cette décision a été prise, il y a deux semaines, sans être motivée alors qu’on égorgeait nos bêtes à Mohammedia depuis plus de 12 ans sans problèmes », nous a précisé un chevillard juif de Casablanca en sollicitant l’anonymat. Même son de cloche de la part d’autres chevillards qui ne semblent pas, eux aussi, connaître les motivations d’une telle décision : « On a entendu dire que le ministère veut lutter contre l’abattage clandestin mais on n’est pas sûrs. On a entendu également certains faire référence au décret 2.12.612 relatif au contrôle de la salubrité des viandes foraines mais là aussi on n’est pas sûrs vu l’improvisation qui caractérise l’application de ce décret », nous a expliqué un autre chevillard juif qui a également requis l’anonymat.

Mais, il n’y a pas que cette décision qui suscite la stupéfaction. Les conditions d’abattage dans les abattoirs de Casablanca provoquent également l’ire des chevillards juifs qui ont été appelés à exercer leur métier dans des conditions jugées inappropriées. « Les autorités locales nous ont promis de faire le nécessaire, mais elles n’ont pas tenu leurs engagements. En effet, le dimanche, censé avoir été consacré à notre communauté, connaît l’affluence de beaucoup de monde, ce qui provoque un mélange de carcasses et retarde le processus de distribution de viandes casher à l’ensemble des villes marocaines », nous a-t-il indiqué.

Une situation qui a commencé à produire ses effets puisque les boucheries casher souffrent aujourd’hui d’une pénurie de viandes rouges. « Depuis plus d’une semaine, on ne vend que du poulet. Notre stock en viandes rouges est épuisé depuis longtemps », nous a indiqué Ben David de la Boucherie Raphael sise au Boulevard d’Anfa à Casablanca. Pour plusieurs chevillards de la capitale économique, la décision du ministère de l’Agriculture est absurde. Ils estiment qu’elle a été prise à la hâte et sans prendre compte des problèmes des abattoirs de Casablanca.

« La situation dans ces abattoirs n’est un secret pour personne. Difficulté au niveau de la gestion, de la salubrité, des prix et la liste est longue. « Ajoutez le problème des chevillards juifs marocains à ces problèmes, c’est compliquer la situation davantage », nous a déclaré une source bien informée.
Du côté des autorités locales, c’est silence radio. Certaines sources nous ont affirmé que le wali serait arrivé à une solution provisoire qui consiste à autoriser les seuls chevillards juifs marocains à égorger leurs bêtes le dimanche. Une information qui ne nous a pas été confirmée par les autorités compétentes.

http://www.libe.ma/La-communaute-juive-marocaine-privee-de-viande-casher_a45358.html
 
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