Un conseiller d’Hamid Karzai, poursuivi pour différents trafics, était aussi un espion.
Le principal conseiller d’Hamid Karzai, déjà mêlé à un scandale autour d’un vaste réseau de corruption, était aussi un agent de renseignement payé par la CIA. Mohamed Zia Salehi, chef du Conseil de sécurité national, figurait depuis des années sur les comptes de la Central Intelligence Agency.
Arrêté en juillet, il est resté six heures au poste, le temps pour le président mal élu d’exiger sa libération. Des procureurs afghans avaient fait la preuve de sa responsabilité dans des trafics d’opium qui se montent à des milliards de dollars. L’implication de la CIA dans un tel trafic n’est pas une première.
Salehi était l’un des dirigeants de New Ansari, qui écoulait l’argent tiré de l’opium par les seigneurs de guerre, les hommes politiques, les talibans, vers les Émirats arabes unis, où ils possèdent des résidences luxueuses. Selon un officiel américain anonyme cité dans le New York Times d’hier, le montant de ces opérations s’élèverait à 2,5 millions de dollars (2 millions d’euros). Ce trafic n’est pas une révélation pour la population afghane, qui sait que les talibans recrutent et arment leurs hommes grâce au trafic.
Le gouvernement afghan affirme que toutes les opérations de Salehi étaient parfaitement légales. Le scandale a été couvert par le président Karzai, qui projette de nouveaux textes de loi réduisant les pouvoirs d’enquête des procureurs chargés de la lutte anticorruption, lesquels craignent maintenant pour leur vie et celle de leur famille.
L’affaire, qui fait grand bruit aux États-Unis, met une fois de plus la Maison-Blanche dans l’embarras, à la veille des élections du midterm. Obama n’avait-il pas fait de la fin de la corruption l’une des priorités affichées pour justifier l’occupation et la guerre ?
Jacques Coubard
http://humanite.fr/26_08_2010-corruption-et-cia-en-afghanistan-452140
Le principal conseiller d’Hamid Karzai, déjà mêlé à un scandale autour d’un vaste réseau de corruption, était aussi un agent de renseignement payé par la CIA. Mohamed Zia Salehi, chef du Conseil de sécurité national, figurait depuis des années sur les comptes de la Central Intelligence Agency.
Arrêté en juillet, il est resté six heures au poste, le temps pour le président mal élu d’exiger sa libération. Des procureurs afghans avaient fait la preuve de sa responsabilité dans des trafics d’opium qui se montent à des milliards de dollars. L’implication de la CIA dans un tel trafic n’est pas une première.
Salehi était l’un des dirigeants de New Ansari, qui écoulait l’argent tiré de l’opium par les seigneurs de guerre, les hommes politiques, les talibans, vers les Émirats arabes unis, où ils possèdent des résidences luxueuses. Selon un officiel américain anonyme cité dans le New York Times d’hier, le montant de ces opérations s’élèverait à 2,5 millions de dollars (2 millions d’euros). Ce trafic n’est pas une révélation pour la population afghane, qui sait que les talibans recrutent et arment leurs hommes grâce au trafic.
Le gouvernement afghan affirme que toutes les opérations de Salehi étaient parfaitement légales. Le scandale a été couvert par le président Karzai, qui projette de nouveaux textes de loi réduisant les pouvoirs d’enquête des procureurs chargés de la lutte anticorruption, lesquels craignent maintenant pour leur vie et celle de leur famille.
L’affaire, qui fait grand bruit aux États-Unis, met une fois de plus la Maison-Blanche dans l’embarras, à la veille des élections du midterm. Obama n’avait-il pas fait de la fin de la corruption l’une des priorités affichées pour justifier l’occupation et la guerre ?
Jacques Coubard
http://humanite.fr/26_08_2010-corruption-et-cia-en-afghanistan-452140
