Conservation du sperme pour 2 000 DH l’année

La biologie de la reproduction et les banques de sperme au Maroc offrent des possibilités de conservation à 2000 DH l’année.
Toute chimiothérapie anticancéreuse altère la spermatogenèse et expose à l’infertilité.
Le devoir du médecin est d’informer à l’avance son patient sur ce risque.

[Conservation du sperme pour 2 000 DH l’année]

«Il est inadmissible que le médecin traitant n’informe pas de façon systématique du risque d’infertilité auquel est exposé tout candidat à une chimiothérapie anticancéreuse, particulièrement chez les jeunes, atteints de cancers guérissables, tel un hodgkin ou un séminome du testicule», déplore le Pr Mohammed Faik, chef du service d’urologie à l’hôpital Ibn Sina de Rabat.

«Car, précise-t-il, plus de 90% des malades atteints de cancers, ayant bénéficié de médicaments antimitotiques, pour stopper le développement des cellules malignes, auront une altération aussi bien qualitative que quantitative de leurs spermatozoïdes».

Par ailleurs, la chirurgie des cancers génitaux et pelviens oblige parfois à supprimer les organes génitaux (castration) ou lèse les plexus nerveux responsables chez l’homme de l’érection et de l’éjaculation. Et afin de leur offrir des chances de procréer, une fois le cancer guéri, la médecine actuelle propose des techniques de conservation du sperme, indique le Dr Bahaa Benamer, spécialiste dans la biologie de la reproduction à Rabat.

Grâce à une technique bien maîtrisée, indique-t-elle, on prélève l’éjaculat contenant le sperme, on lui fait subir un bilan infectieux et on le congèle dans l’azote liquide à une température qui peut atteindre -196°.

Des études européennes ont montré que grâce aux techniques modernes on peut assurer la conservation du sperme dans de bonnes conditions, pendant plus de 20 ans. Le coût de préservation de ce capital spermatique, proposé par les banques de spermes, essentiellement basées à Rabat et Casablanca, est de 2000 DH l’an. Ainsi, la fertilité chez l’homme est préservée par une cryoconservation du sperme prélevé avant traitement. Il est donc possible de conserver le sperme et de l’utiliser ensuite, la fécondation étant facilitée par les techniques de procréation médicalement assistée comme la fécondation in vitro et l’injection intracytoplasmique.

Ainsi, à tous les sujets jeunes ayant un cancer, une cryoconservation du sperme doit être proposée. Chez la femme, la chimiothérapie provoque une insuffisance ovarienne qui se traduit par une irrégularité du cycle menstruel ou un arrêt des règles, voire une ménopause précoce. Et lorsqu’il est réalisable, le prélèvement d’ovocytes, leur fécondation et la cryoconservation des embryons préservent l’avenir gravidique de la femme avec un taux de grossesse de 15 à 25%.

La cryoconservation des ovocytes, proposée aux femmes seules, suivie d’une fécondation in vitro ultérieure a encore un faible taux de succès, récemment amélioré par le recours à la micro-injection d’un spermatozoïde dans le cytoplasme ovocytaire.

La cryoconservation de tissu ovarien, prélevé par cœolioscopie, restaure les fonctions ovariennes et les premiers cas de grossesse ont été rapportés. Elle pourrait être proposée aux femmes devant recevoir un traitement qui détruit le stock folliculaire, comme une irradiation abdomino-pelvienne ou corporelle totale ou une chimiothérapie à hautes doses.

LaVieEco
 
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