Corruption en tunisie Wikileaks Cable

SS E C R E T TUNIS 000679

SIPDIS

STATE FOR NEA/MAG (HARRIS)
STATE PASS USTR (BURKHEAD)
USDOC FOR ITA/MAC/ONE (NATHAN MASON), ADVOCACY CTR
(REITZE), AND CLDP (TEJTEL AND MCMANUS)
CASABLANCA FOR FCS (ORTIZ)
CAIRO FOR FINANCIAL ATTACHE (SEVERENS)
LONDON AND PARIS FOR NEA WATCHER

E.O. 12958: DECL: 06/23/2018
TAGS: ECON KCOR PGOV EINV EFIN SOCI TS
SUBJECT: CORRUPTION IN TUNISIA: WHAT'S YOURS IS MINE

REF: A. TUNIS 615
¶B. TUNIS 568
¶C. TUNIS 365
¶D. TUNIS 169
¶E. TUNIS 113
¶F. 07 TUNIS 1489
¶G. 07 TUNIS 1443
¶H. 07 TUNIS 1433
¶I. 06 TUNIS 2848
¶J. 06 TUNIS 1673
¶K. 06 TUNIS 1672
¶L. 06 TUNIS 1630
¶M. 06 TUNIS 1622
¶N. 01 TUNIS 2971

Classified By: Ambassador Robert F. Godec for Reasons 1.4 (b) and (d).

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Summary
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¶1. (S) According to Transparency International's annual
survey and Embassy contacts' observations, corruption in
Tunisia is getting worse. Whether it's cash, services, land,
property, or yes, even your yacht, President Ben Ali's family
is rumored to covet it and reportedly gets what it wants.
Beyond the stories of the First Family's shady dealings,
Tunisians report encountering low-level corruption as well in
interactions with the police, customs, and a variety of
government ministries. The economic impact is clear, with
Tunisian investors -- fearing the long-arm of "the Family" --
forgoing new investments, keeping domestic investment rates
low and unemployment high (Refs G, H). These persistent
rumors of corruption, coupled with rising inflation and
continued unemployment, have helped to fuel frustration with
the GOT and have contributed to recent protests in
southwestern Tunisia (Ref A). With those at the top believed
to be the worst offenders, and likely to remain in power,
there are no checks in the system. End Summary.
 
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The Sky's the Limit
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¶2. (C) According to Transparency International's 2007 index,
the perception is that corruption in Tunisia is getting
worse. Tunisia's ranking on the index dropped from 43 in
2005 to 61 in 2007 (out of 179 countries) with a score of 4.2
(with 1 the most corrupt and 10 the least corrupt). Although
corruption is hard to verify and even more difficult to
quantify, our contacts all agree that the situation is headed
in the wrong direction. When asked whether he thought
corruption was better, worse, or the same, XXXXXXXXXXXX
exclaimed in exasperation, "Of course it's getting worse!"
He stated that corruption could not but increase as the culprits
looked for more and more opportunities. Joking about Tunisia's
rising inflation, he said that even the cost of bribes was up. "A
traffic stop used to cost you 20 dinars and now it's up to 40
or 50!"

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All in the Family
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¶3. (S) President Ben Ali's extended family is often cited as
the nexus of Tunisian corruption. Often referred to as a
quasi-mafia, an oblique mention of "the Family" is enough to
indicate which family you mean. Seemingly half of the
Tunisian business community can claim a Ben Ali connection
through marriage, and many of these relations are reported to
have made the most of their lineage. Ben Ali's wife, Leila
Ben Ali, and her extended family -- the Trabelsis -- provoke
the greatest ire from Tunisians. Along with the numerous
allegations of Trabelsi corruption are often barbs about
their lack of education, low social status, and conspicuous
consumption. While some of the complaints about the Trabelsi
clan seem to emanate from a disdain for their nouveau riche
inclinations, Tunisians also argue that the Trabelsis strong
arm tactics and flagrant abuse of the system make them easy
to hate. Leila's brother Belhassen Trabelsi is the most
notorious family member and is rumored to have been involved
in a wide-range of corrupt schemes from the recent Banque de
Tunisie board shakeup (Ref B) to property expropriation and
extortion of bribes. Leaving the question of their
progenitor aside, Belhassen Trabelsi's holdings are extensive
and include an airline, several hotels, one of Tunisia's two
private radio stations, car assembly plants, Ford
distribution, a real estate development company, and the list
goes on. (See Ref K for a more extensive list of his
holdings.) Yet, Belhassen is only one of Leila's ten known
siblings, each with their own children. Among this large
extended family, Leila's brother Moncef and nephew Imed are
also particularly important economic actors.
 
A la Une > Documents WikiLeaks

WikiLeaks : les américains pointent le régime "sclérosé" de la Tunisie
| 07.12.10 | 22h31 • Mis à jour le 14.01.11 | 19h19




Le président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali à Tunis, le 12 novembre 2009.AP/HASSENE DRIDI

La Tunisie n'a pas grand-chose à se reprocher en matière de droits de l'homme. Il y a bien eu "quelques problèmes", mais le gouvernement y remédie, puisque "des dizaines" d'officiers de police ont été jugés pour "corruption ou autres délits". Malheureusement, "certaines ambassades", à Tunis, et "des organisations de défense des droits de l'homme" ont pris prétexte de la lutte antiterroriste menée par le gouvernement pour multiplier les critiques. Ça n'est pas une "attitude amicale"… Le télégramme américain qui résume la rencontre, au printemps 2008 à Tunis, entre le président Zine El-Abidine Ben Ali et le sous-secrétaire d'Etat américain chargé des affaires du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord, David Welch, ne dit rien de la réponse du diplomate.


Mais d'autres mémos, obtenus par WikiLeaks et révélés par Le Monde, permettent de se faire une idée précise du régime tunisien vu par les diplomates américains. Dans un câble daté de juin 2008, sous le titre "Ce qui est à vous est à moi", l'ambassade décrit la corruption organisée par l'entourage familial du chef de l'Etat – "la Famille" – qualifié de "quasi-mafia".

Plus d'une dizaine d'exemples sont cités. Ici, c'est l'épouse du président qui se voit accorder gratuitement par l'Etat un terrain, qui sera viabilisé tout aussi gratuitement, pour construire un établissement scolaire privé, revendu depuis. Là c'est un gendre qui récupère "un immense manoir tape-à-l'œil" construit sur un terrain exproprié par l'Etat, officiellement pour les besoins de l'Agence de l'eau.

Plus loin, c'est un autre gendre qui acquiert 17 % de la Banque du Sud à la veille de sa privatisation, et qui revendra ses actions "avec un confortable bénéfice" à un consortium bancaire hispano-marocain, lui assurant ainsi le contrôle majoritaire qu'elle souhaitait…

"
 
LE PRÉSIDENT PREND DE L'ÂGE"

A l'été 2009, un autre mémo élargit le champ de vision et, non sans avoir salué la robuste croissance économique (5 % en moyenne depuis dix ans) et le statut avancé de la femme, recense les "gros problèmes" du pays. "Le président Ben Ali prend de l'âge, son régime est sclérosé, et il n'y a pas de successeur avéré, peut-on lire. Beaucoup de Tunisiens sont frustrés par le manque de liberté politique et en colère contre la corruption de la famille de la première dame, le taux de chômage élevé et les disparités régionales. L'extrémisme reste une menace. Confronté à ces problèmes, le gouvernement n'accepte ni critique ni conseil, qu'il vienne de l'intérieur ou de l'extérieur. A l'inverse, il ne cherche qu'à imposer un contrôle plus strict, souvent en s'appuyant sur la police. Résultat : la Tunisie est à la peine et notre relation [avec elle] également."

Pour les diplomates, travailler en Tunisie est devenu très difficile. Les contrôles, "mis en place par le ministre des affaires étrangères", les contraignent à avoir une permission écrite avant tout contact avec un officiel. Une demande de réunion doit être accompagnée d'une note diplomatique. "Beaucoup restent sans réponse", précise un mémo.

PRIVILÉGIER LA DISCRÉTION

Maintenir des contacts avec les militants de la société civile est une gageure. Et les Tunisiens invités à des réceptions par l'ambassade font l'objet d'intimidations par des policiers en civil postés à proximité.

Quelle devrait être la politique de l'administration Obama en Tunisie ? Poursuivre les contacts avec l'opposition et la société civile. Continuer à critiquer "l'absence de démocratie et le peu de respect pour les droits de l'homme", le faire "de façon très claire, le plus souvent possible, et à très haut niveau", mais, à rebours de l'administration Bush, en privilégiant la discrétion.

Les Etats-Unis, ajoute le télégramme, devraient aussi demander aux pays européens d'intensifier leurs efforts pour "persuader le gouvernement tunisien d'accélérer les réformes politiques".

L'Allemagne et la Grande-Bretagne sont acquis à cette idée, mais "des pays-clés comme la France et l'Italie hésitent à faire pression" sur la Tunisie.

Jean-Pierre Tuquoi
 
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