Coup de gueule d'une diabétique en sursis
Lola a 31 ans. Et un diabète de type 1. Elle tempête contre le projet de loi de financement de la sécurité sociale, qui prévoit de diminuer le remboursement des bandelettes de glycémie.
Le projet de financement de la sécurité sociale prévoit un remboursement limité à une bandelette de test de la glycémie par jour. Les diabétiques de type 1 en ont besion de quatre.
Lola la parisienne s'injecte de l'insuline pour vivre. Afin de savoir combien d'unités elle doit s'administrer, elle surveille son taux de glycémie. Si elle a trop de sucre dans le sang, hop, une petite injection. Si elle n'en a pas assez, hop, un petit morceau de sucre (ou un kinder, mais ne le répétez pas). Lola joue au funambule. Plus sa glycémie est bonne (comprise entre 0,80 g/ml et 1,40 g/ml), plus elle sourit et peut continuer à avancer sur son fil d'équilibriste.
Elle sait que son médecin sera fier d'elle. Ce sont des minutes gagnées sur son espérance de vie. La crainte des complications de la maladie, qu'on lui a tellement serinées pendant son adolescence, s'éloigne un peu plus. Non, elle n'aura peut-être pas à se couper des orteils dans vingt ans, ni à se mettre sous dialyse parce que ses reins ne répondent plus, encore moins à revêtir des lunettes noires parce que sa vision s'amoindrit. Du moins, si elle continue à prendre le temps de vérifier consciencieusement sa glycémie.
Elle a déjà expérimenté le fait de ne plus regarder son taux de sucre. D'abord, ça a mis le bordel dans sa vie. Elle ne savait plus ni quand, ni combien d'unités s'injecter. Ensuite, son diabétologue, fin psychologue, lui est tombé dessus à bras raccourcis: "Comment? Vous ne faites qu'un contrôle par jour? Mais vous êtes folle! Vous connaissez les complications du diabète?". Oui, oui, elle les connaît, merci.
Une seule bandelette remboursée par jour
En revanche, le gouvernement actuel ne semble pas aussi bien informé qu'elle sur la question. Son projet de loi de financement de la sécurité sociale prévoit que le remboursement des bandelettes qui servent à la glycémie soit limité à une seule bandelette par jour. Il ne prend pas non plus en compte les recommandations de la Haute autorité de santé, une instance pourtant publique.
Christiane Venière, la présidente de l'Association française des diabétiques (AFD) nous les rappelle dans un communiqué: "les tests d'autosurveillance glycémique doivent être au minimum de quatre par jour pour les diabétiques de type 1 et de type 2 insulino-traités, au minimum de quatre par jour pour les femmes enceintes atteintes de diabète gestationnel et, pour les diabétiques de type 2 non insulino-traités, suivant leur traitement, de deux par jour à deux par semaine."
Lola a 31 ans. Et un diabète de type 1. Elle tempête contre le projet de loi de financement de la sécurité sociale, qui prévoit de diminuer le remboursement des bandelettes de glycémie.
Le projet de financement de la sécurité sociale prévoit un remboursement limité à une bandelette de test de la glycémie par jour. Les diabétiques de type 1 en ont besion de quatre.
Lola la parisienne s'injecte de l'insuline pour vivre. Afin de savoir combien d'unités elle doit s'administrer, elle surveille son taux de glycémie. Si elle a trop de sucre dans le sang, hop, une petite injection. Si elle n'en a pas assez, hop, un petit morceau de sucre (ou un kinder, mais ne le répétez pas). Lola joue au funambule. Plus sa glycémie est bonne (comprise entre 0,80 g/ml et 1,40 g/ml), plus elle sourit et peut continuer à avancer sur son fil d'équilibriste.
Elle sait que son médecin sera fier d'elle. Ce sont des minutes gagnées sur son espérance de vie. La crainte des complications de la maladie, qu'on lui a tellement serinées pendant son adolescence, s'éloigne un peu plus. Non, elle n'aura peut-être pas à se couper des orteils dans vingt ans, ni à se mettre sous dialyse parce que ses reins ne répondent plus, encore moins à revêtir des lunettes noires parce que sa vision s'amoindrit. Du moins, si elle continue à prendre le temps de vérifier consciencieusement sa glycémie.
Elle a déjà expérimenté le fait de ne plus regarder son taux de sucre. D'abord, ça a mis le bordel dans sa vie. Elle ne savait plus ni quand, ni combien d'unités s'injecter. Ensuite, son diabétologue, fin psychologue, lui est tombé dessus à bras raccourcis: "Comment? Vous ne faites qu'un contrôle par jour? Mais vous êtes folle! Vous connaissez les complications du diabète?". Oui, oui, elle les connaît, merci.
Une seule bandelette remboursée par jour
En revanche, le gouvernement actuel ne semble pas aussi bien informé qu'elle sur la question. Son projet de loi de financement de la sécurité sociale prévoit que le remboursement des bandelettes qui servent à la glycémie soit limité à une seule bandelette par jour. Il ne prend pas non plus en compte les recommandations de la Haute autorité de santé, une instance pourtant publique.
Christiane Venière, la présidente de l'Association française des diabétiques (AFD) nous les rappelle dans un communiqué: "les tests d'autosurveillance glycémique doivent être au minimum de quatre par jour pour les diabétiques de type 1 et de type 2 insulino-traités, au minimum de quatre par jour pour les femmes enceintes atteintes de diabète gestationnel et, pour les diabétiques de type 2 non insulino-traités, suivant leur traitement, de deux par jour à deux par semaine."