Crise au mali : pourquoi les accords d'alger ne font pas l'unamité chez les protagonistes ?

Bien des médias algériens en cheville ou en connivence avec le pouvoir en place ont crié à la victoire de la diplomatie du MAE Algérien....Mais qu'en est-il dans les faits ?

Le Journal algérien El Watan du 02.03.2015 parle lui d'un accord partiel ( voir le copier coller de l'article ci-dessous)

Pour la diplomatie marocaine....les choses sont claires : c'est la France qui est derrière et c'est elle qui fait pression sur les protagonistes pour qu'ils signent....et c'est pourquoi selon le MAE marocain, Salahdine Mezouar, ces pourparlers n'ont que très peu de chance d'aboutir sur la durée....car les Africains supportent de moins les interventions politiques de l'ancien colonisateur dans la destinée de leur pays.

Le Maroc a raison lorsqu'il précise que les terroristes ne s'arrêtent pas aux frontières....et les récents exemples avec l'EI sont là pour le prouver....Avoir ou pas de frontières communes avec un pays (proche ou pas) n'a jamais empêcher un conflit de s'exporter à des Kms de son lieu de naissance.

Interview de Salahdine Mezouar : http://www.bladi.info/threads/mali-france-sallie-lalgerie-maroc.395125/

En attendant, tous les protagonistes n'ont pas encore signés ces accords dont la puissante Azzawad qui a à plusieurs reprises demander à ce que le Maroc participe à ces pourparlers.

Bref, le temps nous dira ce qu'il adviendra de tout ce raffut fait dans certains médias algériens.

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Un accord partiellement paraphé en attendant la paix.

Dans une déclaration lue hier matin à Alger, la médiation a bel et bien expliqué que cet accord de paix n’avait pas la prétention
de résoudre tous les problèmes posés par la crise dans l’immédiat. Mais ce texte, selon elle, met en place une «nouvelle gouvernance
basée sur la libre administration» et contribuera à la lutte contre le terrorisme.

La médiation internationale pilotée par l’Algérie, chargée de plancher depuis juillet dernier sur une solution pacifique et négociée à la crise malienne qui dure depuis 2012, voulait la conclusion d’un accord de paix entre les parties en conflit au bout du cinquième round des négociations.

C’est désormais chose faite ou, du moins, à moitié faite puisque l’un des principaux protagonistes de la crise, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) qui regroupe trois importants groupes armés, n’a pas encore apposé sa signature sur le texte de l’accord censé ramener la paix dans ce pays du Sahel. Officiellement, les représentants de la CMA ont demandé «une pause afin de mobiliser le maximum de soutien à cet acte fondateur».

En attendant, donc, que la Coordination des mouvements de l’Azawad consulte sa base et revienne donner son OK, le gouvernement malien, les mouvements politico-militaires du nord du Mali engagés dans la plateforme d’Alger — le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA, dissident), la Coordination pour le peuple de l’Azawad et la Coordination des mouvements et fronts patriotiques de résistance — et l’équipe de la médiation internationale ont paraphé, hier matin à Alger, l’accord de paix et de réconciliation au Mali. Il est à mentionner que le document ne sera formellement «signé» au Mali que dans les semaines à venir.

Commentant le refus des représentants de la CMA d’apporter leur caution, dans l’immédiat, à ce texte qui a nécessité près de sept mois d’âpres négociations, Ramtane Lamamra, le ministre algérien des Affaires étrangères, s’est montré plutôt compréhensif. «Je sais que la décision difficile qu’ils ont à prendre n’exprime pas, de leur part, une quelconque inhibition mais serait plutôt, les connaissant bien, synonyme d’ambition à mobiliser le maximum de soutien à cet acte fondateur de la paix», a-t-il déclaré à la clôture de la cérémonie de paraphe de l’accord.


La CMA face à un dilemme

Est-il possible maintenant que les leaders de la CMA changent d’avis en cours de route et décident de remettre en cause les termes de l’accord auquel ils ont participé à donner forme ? Ramtane Lamamra est persuadé du contraire. «Je sais que la pause qu’ils ont réclamé et qu’ils sont en droit d’obtenir n’est point une manière de se désolidariser de ce travail commun que nous avons mené ensemble, avec foi, persévérance et respect mutuel», a assuré M. Lamamra.

Peu disert comme à son habitude, le secrétaire général du MNLA, Bilal Agh Cherif, qui se trouve être également le représentant du CMA s’est pour, sa part, contenté de dire que les membre de la CMA ont accueilli le document d’accord «sérieusement», soulignant qu’il était nécessaire maintenant de leur accorder du temps pour bien l’examiner.

Il a expliqué, en outre, qu’«il est nécessaire que la population de l’Azawad s’exprime par rapport à cet accord et qu’elle donne son avis définitif car jusqu’à maintenant le temps n’avait pas permis de le faire». Bilal Agh Cherif réussira-t-il maintenant à convaincre la population de l’Azawad de soutenir l’accord de paix négocié à Alger avec Bamako ? A dire vrai, les choses ne s’annoncent pas simples pour lui et ses compagnons.

Ce texte, croit-on savoir, est encore loin de satisfaire les Azawadiens. A ce propos, des échos en provenance du terrain soutiennent que la population est notamment mécontente du fait que texte ne parle ni d’autonomie et ni de fédéralisme comme elle l’avait souhaité. Des médias ont rapporté que des manifestations ont même eu lieu samedi après-midi dans plusieurs localités du nord du Mali.

Le texte proposé par la médiation aurait été ainsi brûlé à côté de l’arbre dit «de la Liberté», une place située près de l’aéroport de Kidal. Dans le même temps, les responsables de la CMA subissent de très fortes pressions de la part des principaux partenaires du Mali qui les pressent de cautionner l’accord de paix. Il n’y a pas de doute, le MNLA, le MAA et le HCUA (qui composent la CMA) sont pris entre deux feux. Ceci pour dire que rien n’est encore vraiment acquis.


Ce que dit l’accord de paix d’Alger

L’accord de paix et de réconciliation au Mali, paraphé hier à Alger, appelle à «reconstruire l’unité nationale du pays sur des bases novatrices, qui respectent son intégrité territoriale, tiennent compte de sa diversité ethnique et culturelle».

Comme l’exigeait Bamako, l’accord ne parle pas d’autonomie ni même de fédéralisme, et insiste sur l’unité territoriale, l’intégrité territoriale de l’Etat du Mali, ainsi que sur son caractère républicain et laïc.

En revanche, il cite l’appellation d’Azawad, par laquelle les groupes rebelles à dominante touareg désignent cette région, comme une «réalité humaine», en réponse aux revendications des groupes armés du nord.

Il prévoit la création d’Assemblées régionales élues au suffrage universel direct, dotées de pouvoirs importants dans un délai de 18 mois, ainsi qu’une «plus grande représentation des populations du Nord au sein des institutions nationales».

Sur la question de la sécurité, il stipule une refonte de l’armée notamment par l’intégration de combattants des mouvements armés du Nord. En outre, une Commission d’enquête internationale devra faire la lumière sur tous les crimes de guerre, contre l’humanité, de génocide et autres violations graves des droits de l’homme pendant le conflit, selon ce document. Z. C.


SOURCE :http://www.elwatan.com/internationa...n-attendant-la-paix-02-03-2015-288737_112.php
 
Tant qu'on n'a pas compris que le future réside en une paix durable qui s'appuie sur le respect des caractéristiques et des spécificités des peuples et la reconnaissance du droit à leur autonomie, nous ne feront qu'édifier la terreur et les guerres. Les Azawad doivent avoir leur autonomie.

 
Mali : après l’attaque d’Anéfis, la CMA interrompt sa participation au suivi des accords d’Alger

Le 15 août, la Gatia avait attaqué la localité d'Anéfis contrôlée par les rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad. Conséquence : la CMA suspend sa participation au processus de pacification.

Cette attaque ne sera pas sans conséquence. Selon les informations recueillies par Jeune Afrique, la Minusma n’a plus aucun doute : c’est bien la Gatia, milice imghad pro-Bamako qui, le 15 août, a attaqué la ville d’Anefis, contrôlée par les rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).

C’était la première fois que le cessez-le-feu conclu au mois de juin à Bamako se trouvait rompu. « Au cours des jours précédents, les hommes du Gatia se sont positionnés dans la ville d’Amassine, à 90 km de Kidal, puis ont foncé en direction d’Anefis, qui est une position stratégique. Pour nous, aucun doute, c’est le Gatia qui a attaqué le premier », glisse une source au sein du service de renseignements de la Minusma. Ce qui est moins clair, c’est la raison de cette offensive.

Le CMA pose ses conditions pour revenir à la table de la médiation

S’agit-il de monter sur Kidal, dernière place occupée par les rebelles touaregs et objectif inavoué de la milice soutenue par l’armée malienne ? Ou est-ce un épisode de la lutte engagée entre les différents groupes armés pour le contrôle de la « route des trafics » ? « Cette dernière hypothèse est la plus probable », estime notre source.

C’est en tout cas cette attaque qui a poussé la CMA à quitter momentanément lundi la médiation du suivi des accords de paix d’Alger. Le représentant de la CMA, dépêché à Bamako, n’a cependant pas exclu un retour de la médiation à la table des négociations. À condition, a-t-il fait savoir, que la Gatia quitte Anéfis, que le gouvernement cesse « de soutenir ces groupes armés » et que l’attaque soit abordée en priorité par le Comité de suivi des accords d’Alger.

Depuis, les tractations se multiplient. Selon RFI, les groupes armés pro-Bamako auraient accepté de quitter Anéfis, si « la localité passe sous le contrôle de la mission de l’ONU et de l’armée malienne », a fait savoir un responsable de La Plateforme, coalition des formations armées soutenant le gouvernement. Une condition loin de satisfaire la CMA, qui a déjà fait part de son scepticisme quant à cette option.

http://www.jeuneafrique.com/259317/...nterrompt-participation-suivi-accords-dalger/
 
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