Le crucifix dans les écoles en question

Une offensive des élus de droite au Parlement européen pour défendre la présence de crucifix dans les écoles, à partir du cas de l'Italie, provoque une certaine zizanie parmi les eurodéputés, appelés à se prononcer demain sur ce dossier. La question a été soulevée par un député de la Ligue du nord italienne, Mario Borghezio.

Ulcéré par une récente décision de la Cour européenne des droits de l'homme condamnant la présence de crucifix dans les écoles italiennes, l'élu a déposé un projet de résolution - sans caractère contraignant - au nom de son groupe souverainiste. Ce texte affirme que "la question des crucifix dans les écoles reste de la responsabilité exclusive des Etats membres et de leurs régions".

Dans la foulée, les conservateurs du Parti populaire européen (PPE), dont sont membres les élus du parti de Silvio Berlusconi et ceux du parti du président français Nicolas Sarkozy (UMP), ont également rédigé un texte. Ils y défendent "la liberté des Etats membres (de l'UE) d'afficher des symboles religieux dans les lieux publics, lorsque ces symboles appartiennent à la tradition et constituent l'identité de leur peuple".

Ce texte a toutefois provoqué l'embarras de la délégation française au PPE, au moment où se tient en France un débat controversé sur l'identité nationale. Selon une source proche de ce groupe, les élus français, attachés à la défense de la laïcité du pays, devraient s'abstenir lors du vote prévu demain.

Quant au groupe socialiste, il avait lui aussi préparé un texte, certes plus modéré, mais qui reconnaissait "la liberté des Etats membres d'afficher publiquement tout symbole religieux". Il a finalement été retiré.

En l'état, cette résolution, approuvée par les élus de gauche italiens, n'avait aucune chance d'être votée par les socialistes français, eux aussi très attachés au respect de la laïcité. "Une telle phrase allait au-delà de ce que nous pouvions accepter", a confié la socialiste française Catherine Trautmann. "De toute façon, nous étions contre le principe d'une telle résolution: nous n'avons pas à juger ou commenter une décision de la Cour européenne des droits de l'homme", a-t-elle ajouté.
 
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