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Débat au sénat sur la syrie: leïla aïchi privée de parole
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[QUOTE="Jelis, post: 12087271, member: 260067"] (...) Le simple fait que la pétition n’a pas d’effet en Syrie ne veut pas dire qu’elle n’a pas d’effet tout court. Elle affaiblit et embrouille ce qui reste des sensibilités pacifistes, en soulignant que “notre” priorité doit être de vaines démonstrations de solidarité avec une rébellion qui est déjà appuyée militairement par l’Occident. Une fois cet état d’esprit acquis, il devient psychologiquement difficile de s’opposer aux interventions américaines dans les affaires intérieures de la Syrie, puisque une intervention est précisément ce que recherchent les révolutionnaires que nous devons “soutenir” (et qui, apparemment, n’ont pas remarqué, contrairement aux signataires de la pétition, que l’Occident vise à “réprimer et subvertir l’insurrection”). Bien sûr, les défenseurs de la pétition diront qu’ils ne “soutiennent” pas les extrémistes les plus violents en Syrie, mais qui exactement soutiennent-ils alors et comment ? Par ailleurs, la fausse impression que “les puissances mondiales ont abandonné le peuple syrien” (alors qu’en réalité, un flux constant d’armes et de djihadistes arrivent en Syrie) est due en partie au fait que les États-Unis ne sont pas assez fous que pour risquer une guerre mondiale, puisque la Russie semble déterminée à défendre la souveraineté de la Syrie. L’idée que nous puissions nous trouver au bord d’une guerre mondiale ne semble jamais venir à l’esprit des signataires. Les défenseurs de la pétition diront probablement que “nous” devons dénoncer à la fois l’impérialisme américain et les régimes oppressifs contre lesquels le “peuple” se révolte. Or, cela n’illustre que l’étendue de leurs illusions : pourquoi prétendre faire deux choses à la fois, lorsqu’on n’est pas plus capable de faire l’une que l’autre, même partiellement ? Si de telles pétitions sont pires que de ne rien faire, que devrait faire la gauche ? Avant tout, s’occuper de ses propres affaires, ce qui signifie lutter dans son propre pays. Ceci est bien plus difficile que d’exprimer une solidarité dénuée de sens avec des gens dans des pays lointains. Et lutter pour quoi ? Pour la paix à travers la démilitarisation de l’Occident, pour une politique de non-intervention et pour placer la diplomatie, non les menaces militaires, au centre des relations internationales. Incidemment, une politique de non-intervention est prônée par les libertariens et la droite paléo-conservatrice. Ce fait, plus l’invocation de l’entre-deux-guerres (la guerre civile espagnole, les accords de Munich), est constamment utilisée par la gauche pour donner à l’anti-interventionnisme une mauvaise réputation. Mais c’est stupide : Hitler n’est pas réellement en train de réapparaître constamment et il n’y a pas de menaces militaires graves à l’encontre de l’Occident. De plus, dans la situation présente, la réduction des coûts de l’Empire est une préoccupation parfaitement légitime pour les citoyens américains. En fait, il serait tout à fait possible de former une large coalition gauche-droite de gens opposés au militarisme et à l’interventionnisme. Il va de soi qu’au sein de cette coalition, les gens pourraient toujours s’opposer sur le mariage homosexuel mais, aussi importante que soit cette question, elle ne devrait peut-être pas nous empêcher de travailler ensemble sur des questions qui pourraient également sembler importantes pour certaines personnes, telles que la paix mondiale, la défense des Nations unies et du droit international ou le démantèlement de l’empire américain et ses bases militaires. En outre, il est probable qu’une majorité du public américain pourrait être gagnée à de telles positions si l’on mettait sur pied des campagnes prolongées et bien organisées pour le persuader. Mais bien sûr, l’esprit de la pétition va exactement à l’encontre de ceci, vers plus d’implication et d’interventions. De nombreux signataires pensent certainement qu’ils sont anti-impérialistes et pacifistes, et certains d’entre eux ont tenu un rôle important lorsqu’il s’agissait de s’opposer à des guerres américaines précédentes. Ils ne semblent néanmoins pas avoir remarqué que les tactiques de l’impérialisme ont changé depuis l’époque des mouvements de libération nationale. À présent que la décolonisation est complète (excepté en Palestine), les États-Unis ne s’attaquent pas aux mouvements de libération, mais aux gouvernements qu’ils considèrent comme trop indépendants. Et, pour ce faire, ils utilisent divers moyens qui sont similaires dans leurs tactiques aux mouvements révolutionnaires ou progressistes du passé : la lutte armée, la désobéissance civile, des O »N »G financées par des gouvernements, des révolutions colorées, etc. Le dernier exemple en date de ces tactiques est la tentative par les gouvernements occidentaux d’utiliser la communauté LGBT comme troupes d’assaut idéologiques contre la Russie et les Jeux olympiques d’hiver, dans un effort évident pour dévier l’attention publique du fait embarrassant que, dans l’affaire Snowden, c’est la Russie et non les États-Unis qui est du côté de la liberté. Il y a de quoi craindre que la gauche interventionniste humanitaire ne suive le courant dominant en faveur de cette nouvelle croisade. Pourtant, comme l’a signalé Gilad Atzmon, avec son style habituel légèrement provocateur, il est peu probable que cela aide les membres de la communauté LGBT en Russie, étant donné que ce type de soutien permet à leurs opposants de les désigner comme porteurs de l’influence étrangère. Il n’est pas bon pour quelque minorité que ce soit, dans n’importe quel endroit, d’être vue comme des agents d’une puissance étrangère, et surtout, d’un gouvernement aussi détesté pour son arrogance et son interventionnisme que la présente administration américaine. Et incidemment, les gens qui appellent au boycott des Jeux d’hiver en Russie n’ont pas émis d’objection au fait d’organiser les Jeux olympiques à Londres, ce que implique qu’à leurs yeux, prendre des mesures homophobes est un crime sérieux, tandis que mener des guerres en Afghanistan et en Irak ne sont que de simples peccadilles. Les personnes qui succombent aux illusions du romantisme révolutionnaire ou qui se rangent aux côtés du camp le plus faible en apparence, comme les rebelles syriens aujourd’hui, sans tenir compte du programme de celui-ci, sont bernées par les tactiques de l’impérialisme d’aujourd’hui. En revanche, ceux qui aspirent à un ordre mondial plus pacifique et plus juste et qui pensent qu’une condition préalable à cet ordre est l’affaiblissement de l’impérialisme américain s’aperçoivent facilement de ces pièges. Ces deux différentes visions du monde divisent à la fois la gauche et la droite : les interventionnistes progressistes et les néo-conservateurs d’un côté, les libertariens, les paléo-conservateurs et les militants de la gauche traditionnelle de l’autre, et cela pourrait exiger qu’apparaissent de nouvelles alliances inédites." Jean Bricmont Enseignant en physique à l’Université de Louvain en Belgique Auteur de L'impérialisme humanitaire [/QUOTE]
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