Décès de la moudjahida djamila bouazza

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
Alla y rahma El Moudjahida

La moudjahida Djamila Bouazza, une des figures marquantes de la Révolution algérienne, s'est éteinte vendredi à l'aube à laclinique El Azhar d'Alger, à l'âge de 78 ans, vient d'annoncer l'APS.

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Djamila Bouazza est née en 1938 et travaille au centre de chèques postaux d’Alger. C’est une jeune fille charmante, aux longs cheveux noirs, aux yeux marron clair. Ses amis étudiants ‘pieds noirs «l’appellent miss cha cha cha» et elle semble parfaitement intégrée aux mœurs de la société française. Que désire-t-elle, sinon vivre et mordre la vie à pleines dents ?

Cependant le climat de guerre et de terreur qui règne à Alger, le bruit des arrestations, des interrogatoires et les massacres de populations innocentes ne la laisse pas indifférente. Aussi, quand Djamila Bouhired essaie de la recruter, sa fibre patriotique l’incite à s’engager, sans réticence aucune, dans les rangs du FLN et devient un membre actif du réseau de bombes.

Le vingt six janvier 1957, elle reçoit pour mission de déposer une bombe dans le bar le Coq Hardi. La peur au ventre, la porteuse de l’engin de la mort, d’un pas assuré, s’avance. Grâce à un sourire féminin charmeur, sans doute, à un coup d’œil complice, elle arrive à tromper la vigilance des militaires, échappe à la fouille minutieuse et parvient à passer à travers les mailles serrées du barrage. «Pour franchir les chevaux de frise, qui ceinturaient la Casbah, les voiles enveloppants du hayek algérien servaient à des dissimulations : tantôt ce rôle était dévolu au sac de plage, porté par des minettes à l’allure européenne.»
L’engin préparé par Taleb Abderahman provoque d’énormes dégâts : c’est l’attentat le plus meurtrier. Pour les Algériens, Djamila Bouazza est une héroïne, pour les Français, c’est une terroriste qu’il faut, absolument, abattre, Maitre Vergès avance avec conviction que: « cette militante a accompli, sous l’ordre de ses chefs, une action de guerre.»

Une autre militante avoue, avoir déposé une bombe, elle dit : «oui j’en ai reçu l’ordre, comme le lieutenant aviateur qui va bombarder un douar. La bombe est un moyen de guerre, le terrorisme découle du colonialisme»

En avril 1957, elle est blessée dans une fusillade et capturée par les militaires français. Accusée d’attentat à la bombe, durant la ‘ Bataille d’Alger’ elle est traduite en justice devant le tribunal militaire permanent des forces armées d’Alger.

Son procès libère un flot de haine qui influe sur les juges eux-mêmes. Condamnée à mort, son exécution est différée par une campagne savamment orchestrée par Maitre Vergès et Georges Arnaud qui signent un manifeste, publié aux Editions de Minuit, suivi de l’ouvrage d’Henri Alleg. Ces deux écrits alertent l’opinion française et éveillent leur conscience sur les mauvais traitements infligés, par l’armée française, aux indépendantistes algériens. Cette stratégie médiatique soulève un cri d’indignation, lui apporte un soutien indéfectible et lui évite la guillotine. Elle sera graciée, après les accords d’Evian, en 1962.

Extrait de " La guerre d’Algérie : les trois Djamila et Maître Jacques Vergés" par Meriem Mahmoudi

 
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