Décès de zoulikha nasri, conseillère du roi mohammed vi

Zoulikha Nasri, conseillère du roi Mohammed VI, est décédée ce matin à l'hôpital militaire de Rabat à l'âge de 70 ans, suite à un accident vasculaire cérébral (AVC).
D'après des sources citées par Alyaoum24, Zoulikha Nasri est décédée moins d'une heure après son transfert à l'hôpital.
L'inhumation de la défunte aura lieu cet après-midi après la prière d'Al Asr au cimetière Achouhada de Rabat.
Après avoir fait des études en France, Nasri retourne ensuite au Maroc pour intégrer le ministère marocain des Finances.
En (...)

- Société / Zoulikha Nasri, Décès, Mohammed VI, Fondation Mohammed V

Décès de Zoulikha Nasri, conseillère du roi Mohammed VI
 

Scoco

Mrdi Mémtou Amro Maytkhes
Modérateur
Portrait-enquête. Zoulikha Nasri, la dame de fer

Œil du “roi des pauvres” sur le front social, la conseillère royale a désormais aussi l’oreille du monarque sur les dossiers économiques. Inflexible quand elle a reçu des ordres du patron, c’est l’employée modèle du règne.
(NB: Dossier publié dans TelQuel en février 2012)


Le 22 septembre au palais de Rabat, assise à droite de Mohammed VI, la conseillère royale écoute la présentation du plan solaire par Mustapha Bakkoury, président du directoire de l’Agence marocaine de l’énergie solaire, et Amina Benkhadra, ministre de l’Energie. Zoulikha Nasri est vêtue sobrement, son choix s’est porté sur des couleurs sombres. Elle est fidèle à son image passe-partout. Les caméras de la TVM et de 2M la filment comme si elle assistait à une énième activité royale. Elle a pourtant le premier rôle aujourd’hui. Mohammed VI vient de l’adouber de manière quasi officielle “Madame Soleil” du Maroc, en lui confiant un chantier de règne de 70 milliards de dirhams, dont avait la charge Abdelaziz Meziane Belfkih, emporté par un cancer en 2010. Quelques jours plus tard, à Tanger, Zoulikha Nasri est de nouveau aux côtés du roi lorsque Nicolas Sarkozy pose la première traverse du TGV marocain. Le projet pharaonique de 33 milliards de dirhams relevait aussi du défunt conseiller royal. Et de deux. Zoulikha Nasri quitte Tanger son sac à main alourdi d’un nouveau dossier orphelin suite à la mort de Meziane Belfkih. On s’interrogeait sur le successeur du tout-puissant conseiller royal chargé des affaires économiques au Palais. On le tenait peut-être enfin en la personne de Zoulikha Nasri. La Madame Social de M6 allait-elle devenir aussi sa Madame Economie ? C’est un peu plus compliqué que cela. Zoulikha Nasri ne faisait qu’assurer l’intérim après que Driss Jettou a décliné poliment le portefeuille de Meziane Belfkih offert par Mohammed VI. En attendant de trouver la perle rare, le roi lui aurait donc demandé de parer aux urgences : “Mohammed VI ne lui a pas confié tous les dossiers de Meziane Belfkih, mais seulement les projets prioritaires car il sait qu’elle se plie en quatre pour atteindre ses objectifs”, précise ainsi un proche de la conseillère royale.


Zorro est arrivé

“Mohammed VI a l’habitude de l’appeler à la rescousse. C’est sa dame des missions difficiles. Dès qu’il lui téléphone, elle met tout de suite la machine en branle”, ajoute notre source. Zoulikha Nasri en a pris l’habitude, elle est toujours sur le pied de guerre depuis le début du nouveau règne, prête à enfiler sa cape de Zorro. Elle peut agir de manière conjoncturelle, comme en 2005, quand Mohammed VI lui a demandé de coordonner la réunion de crise sur la grippe aviaire avec les ministres concernés. Ou intervenir plus en profondeur quand le problème est structurel, comme c’est le cas pour le logement social. “Le roi avait considéré que le ministre de l’Habitat, Taoufiq Hejira, avait failli à sa mission. Il a tenté de relancer le programme Villes sans bidonvilles en refilant le dossier au ministère de l’Intérieur mais sans plus de succès”, explique un haut cadre du ministère de l’Habitat. Zoulikha Nasri a dû, à la demande de M6, mettre à nouveau le bleu de chauffe et entrer en ligne.
Elle préside depuis juin 2011 une commission chargée de surveiller à la loupe les réalisations de logements sociaux. Technicienne jusqu’au bout des ongles, elle est chargée de mettre de l’huile dans les rouages entre la pléthore d’administrations dont dépendent le logement social et les promoteurs du secteur. Dans cette jungle de paperasse, elle s’en tient à la recette qui a fait sa réputation : ordres du jour précis, réunions courtes et maîtrise de ses dossiers. “Elle a imposé aux promoteurs l’obligation de lui adresser des rapports réguliers. Elle leur tient un seul discours : l’Etat vous a accordé des exonérations fiscales, à vous de faire votre boulot !”, relève un acteur du secteur de l’immobilier.
Zoulikha Nasri est tatillonne sur les détails, attachée au respect des procédures et aux choses promises par écrit. Les promoteurs immobiliers, qui ont l’obligation de planter de la verdure pour chaque appartement construit, en savent désormais quelque chose. “Où est l’arbre ?”, leur demande-t-elle souvent en auscultant les plans.
Le roi lui a demandé de contrôler, alors elle contrôle. Ainsi, en 2006, Zoulikha Nasri expulse une soixantaine d’étudiantes de Dar Taliba à Fès. La conseillère justifie sa décision par le fait que “les conditions d’accès n’ont pas été respectées et les responsables de l’établissement ont précipité les choses. Ils ont fait profiter des chambres leurs proches et des personnes qui ne correspondent pas aux profils recherchés”.
Le règlement c’est le règlement, pour elle qui vit avec une obligation permanente de résultat. “Elle est capable d’engueuler ses collaborateurs quand ça n’avance pas assez vite, quand ça ne fonctionne pas comme cela devrait, quand ça ne répond pas aux exigences du monarque”, précise une relation de travail de la conseillère royale.

Le bon soldat

Zoulikha Nasri est un bon commandant qui ne déroge pas d’un iota aux ordres du chef d’état-major. “Meziane Belfkih s’accordait une marge de manœuvre et prenait des initiatives. Rien de tel chez elle. Elle a toujours appliqué les instructions royales au pied de la lettre”, constate Noureddine Ayouch, qui la côtoie au sein de la Fondation Mohammed V. Dans le dictionnaire du sérail, on traduit cela par une absence d’ambition politique et personnelle. “C’est la raison pour laquelle Mohammed VI lui accorde toute sa confiance”, ajoute Ayouch. C’est aussi sa meilleure armure contre les coups de couteau dans le dos qui agrémentent la vie des proches collaborateurs du roi. “Fouad Ali El Himma et Mounir Majidi ne la considèrent pas comme une menace. Elle n’est fâchée avec aucun des deux”, constate un connaisseur des arcanes du Pouvoir.
Zoulikha Nasri garantit la paix des ménages à Mohammed VI. La conseillère royale n’a jamais participé au combat des chefs que se livrent El Himma et Majidi pour se tailler encore plus de pouvoir. Elle n’entretient aucune cour, n’a pas d’affidés, aucune armée placée à tous les étages de l’establishment. Zoulikha Nasri se place en dehors de la mêlée, contrairement à Meziane Belfkih, connu pour son réseautage intensif au sein de l’appareil de l’Etat et faiseur de walis et de ministres. “Les autres conseillers royaux la jalousent, mais la respectent”, estime un proche de Zoulikha Nasri.
Elle aurait de toutes les manières une arme imparable contre les coups fourrés et les chausse-trappes. D’El Himma à Majidi en passant par les conseillers royaux, tous ont conscience qu’“elle est intouchable car le roi l’aime trop”, précise notre témoin.

L’œil de M6

“Elle sait ce qu’il veut, devine ses réactions”, constate Noureddine Ayouch. Zoulikha Nasri aurait développé une empathie avec Mohammed VI, qu’elle a appris à connaître alors qu’il n’était que prince héritier en 1999. Castée par Hassan II en tant que secrétaire d’Etat à l’Entraide nationale en 1997, puis conseillère royale en 1998, Zoulikha Nasri a posé les jalons de la future Fondation Mohammed V en organisant la Semaine de la solidarité sous le règne du roi défunt. Une fois la Fondation lancée, elle n’a plus quitté d’un pas le “roi des pauvres”, un coup à ses côtés pour l’inauguration d’un dispensaire, un autre pour la pose de la première pierre d’un centre de formation. Toujours sur la photo, quelques pas en retrait, mais omniprésente. Elle a l’œil à tout… “Dès qu’il y a un problème, la Fondation est avertie soit par lettre anonyme soit signée. Bref, l’information arrive toujours et nous faisons le reste”, expliquait-elle dans une interview à L’Economiste en 2005. “Elle signale ensuite les couacs au roi”, précise Noureddine Ayouch. Et là, le roi pique ses fameuses colères. Cela peut-être dans l’intimité d’un bureau, avec pour seul témoin Zoulikha Nasri, qui lui présente le dernier brief sur un projet inauguré par lui et qui ne fonctionne pas comme prévu. Ou prendre une forme médiatique comme dans le cas de l’orphelinat de Aïn Chock en avril 2005. Zoulikha Nasri reçoit un CD de photos envoyées par les pensionnaires de l’institution qui veulent dénoncer leurs conditions de vie inhumaines. Elle montre les clichés à Mohammed VI qui programme dans la foulée une visite à l’orphelinat. Zoulikha Nasri a bien briefé le souverain qui, sachant ce que l’on veut lui cacher et où le trouver, quitte le parcours balisé de la visite pour constater de visu l’ampleur des dégâts.
La conseillère royale a aussi été plus d’une fois l’éclaireur de Mohammed VI auprès de la société civile, son premier contact. En décembre 2001, elle rend visite à Assia El Ouadie qui se bat pour la formation et la rééducation des mineurs détenus. Mohammed VI a entendu parler du travail de cette dernière et a décidé d’investir dans la cause. Assia El Ouadie, qui veut acheter et aménager un local pour les jeunes détenus, fait visiter le lieu prévu à la conseillère. Zoulikha en prend bien note. 48 heures plus tard, les plans étaient prêts. Quelques jours plus tard, Mohammed VI visitait aussi l’association d’Assia El Ouadie. Moins d’un an après, Zoulikha Nasri prenait la tête d’une deuxième entité royale, la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus. “Elle a donné un coup de fouet, pas un coup de main”, s’enthousiasme Assia El Ouadie. “C’est Basri en positif”, compare Nouredine Ayouch.

Trop de zèle tue le zèle

“Elle est en adoration devant Mohammed VI. Trop même !”, juge un proche. Et du coup à cheval sur le protocole. Lors de la mise en place de la Fondation Mohammed V, Zoulikha Nasri a glissé à l’oreille de plusieurs des nouveaux nommés : “Il faudra lui embrasser la main”. Elle aime son roi, sans que l’on puisse distinguer ce qui tient de la hiba et de l’affection pour un Mohammed VI qu’elle fréquente au quotidien.
En tout cas, elle prend soin de toute la petite famille. à la demande du souverain, Zoulikha Nasri a chaperonné les princesses lors de leurs séjours à l’étranger et leur a servi de marraine, les guidant et les conseillant quand elles ont hérité de fondations royales. “Sa Majesté a dit. Cela se fera !”, assène-t-elle parfois, le doigt un peu trop sur le pli de son tailleur.
Quitte à risquer l’incident diplomatique, comme en 2005, quand Zoulikha Nasri réquisitionne les Oudayas pour y tenir le dîner de gala de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus. La date, coïncidant avec le Festival des Oudayas financé par l’Union Européenne, vaut à la conseillère les remontrances de plusieurs ambassadeurs. “Elle en a reçu plusieurs dans son bureau mais n’en a pas démordu. Le dîner devait avoir lieu coûte que coûte et à l’endroit prévu”, raconte un témoin de la réunion de crise. Certains diplomates ont jugé l’attitude de Zoulikha Nasri cavalière, teintée d’arrogance. La conseillère royale endossait en fait une erreur de planning du ministère de la Culture, département de tutelle des Oudayas. Mais elle avait lancé la machine, pas question de revenir en arrière.

http://telquel.ma/2015/12/16/portrait-enquete-zoulikha-nasri-la-dame-de-fer_538
 
Portrait-enquête. Zoulikha Nasri, la dame de fer

Œil du “roi des pauvres” sur le front social, la conseillère royale a désormais aussi l’oreille du monarque sur les dossiers économiques. Inflexible quand elle a reçu des ordres du patron, c’est l’employée modèle du règne.
(NB: Dossier publié dans TelQuel en février 2012)


Le 22 septembre au palais de Rabat, assise à droite de Mohammed VI, la conseillère royale écoute la présentation du plan solaire par Mustapha Bakkoury, président du directoire de l’Agence marocaine de l’énergie solaire, et Amina Benkhadra, ministre de l’Energie. Zoulikha Nasri est vêtue sobrement, son choix s’est porté sur des couleurs sombres. Elle est fidèle à son image passe-partout. Les caméras de la TVM et de 2M la filment comme si elle assistait à une énième activité royale. Elle a pourtant le premier rôle aujourd’hui. Mohammed VI vient de l’adouber de manière quasi officielle “Madame Soleil” du Maroc, en lui confiant un chantier de règne de 70 milliards de dirhams, dont avait la charge Abdelaziz Meziane Belfkih, emporté par un cancer en 2010. Quelques jours plus tard, à Tanger, Zoulikha Nasri est de nouveau aux côtés du roi lorsque Nicolas Sarkozy pose la première traverse du TGV marocain. Le projet pharaonique de 33 milliards de dirhams relevait aussi du défunt conseiller royal. Et de deux. Zoulikha Nasri quitte Tanger son sac à main alourdi d’un nouveau dossier orphelin suite à la mort de Meziane Belfkih. On s’interrogeait sur le successeur du tout-puissant conseiller royal chargé des affaires économiques au Palais. On le tenait peut-être enfin en la personne de Zoulikha Nasri. La Madame Social de M6 allait-elle devenir aussi sa Madame Economie ? C’est un peu plus compliqué que cela. Zoulikha Nasri ne faisait qu’assurer l’intérim après que Driss Jettou a décliné poliment le portefeuille de Meziane Belfkih offert par Mohammed VI. En attendant de trouver la perle rare, le roi lui aurait donc demandé de parer aux urgences : “Mohammed VI ne lui a pas confié tous les dossiers de Meziane Belfkih, mais seulement les projets prioritaires car il sait qu’elle se plie en quatre pour atteindre ses objectifs”, précise ainsi un proche de la conseillère royale.


Zorro est arrivé

“Mohammed VI a l’habitude de l’appeler à la rescousse. C’est sa dame des missions difficiles. Dès qu’il lui téléphone, elle met tout de suite la machine en branle”, ajoute notre source. Zoulikha Nasri en a pris l’habitude, elle est toujours sur le pied de guerre depuis le début du nouveau règne, prête à enfiler sa cape de Zorro. Elle peut agir de manière conjoncturelle, comme en 2005, quand Mohammed VI lui a demandé de coordonner la réunion de crise sur la grippe aviaire avec les ministres concernés. Ou intervenir plus en profondeur quand le problème est structurel, comme c’est le cas pour le logement social. “Le roi avait considéré que le ministre de l’Habitat, Taoufiq Hejira, avait failli à sa mission. Il a tenté de relancer le programme Villes sans bidonvilles en refilant le dossier au ministère de l’Intérieur mais sans plus de succès”, explique un haut cadre du ministère de l’Habitat. Zoulikha Nasri a dû, à la demande de M6, mettre à nouveau le bleu de chauffe et entrer en ligne.
Elle préside depuis juin 2011 une commission chargée de surveiller à la loupe les réalisations de logements sociaux. Technicienne jusqu’au bout des ongles, elle est chargée de mettre de l’huile dans les rouages entre la pléthore d’administrations dont dépendent le logement social et les promoteurs du secteur. Dans cette jungle de paperasse, elle s’en tient à la recette qui a fait sa réputation : ordres du jour précis, réunions courtes et maîtrise de ses dossiers. “Elle a imposé aux promoteurs l’obligation de lui adresser des rapports réguliers. Elle leur tient un seul discours : l’Etat vous a accordé des exonérations fiscales, à vous de faire votre boulot !”, relève un acteur du secteur de l’immobilier.
Zoulikha Nasri est tatillonne sur les détails, attachée au respect des procédures et aux choses promises par écrit. Les promoteurs immobiliers, qui ont l’obligation de planter de la verdure pour chaque appartement construit, en savent désormais quelque chose. “Où est l’arbre ?”, leur demande-t-elle souvent en auscultant les plans.
Le roi lui a demandé de contrôler, alors elle contrôle. Ainsi, en 2006, Zoulikha Nasri expulse une soixantaine d’étudiantes de Dar Taliba à Fès. La conseillère justifie sa décision par le fait que “les conditions d’accès n’ont pas été respectées et les responsables de l’établissement ont précipité les choses. Ils ont fait profiter des chambres leurs proches et des personnes qui ne correspondent pas aux profils recherchés”.
Le règlement c’est le règlement, pour elle qui vit avec une obligation permanente de résultat. “Elle est capable d’engueuler ses collaborateurs quand ça n’avance pas assez vite, quand ça ne fonctionne pas comme cela devrait, quand ça ne répond pas aux exigences du monarque”, précise une relation de travail de la conseillère royale.

Le bon soldat

Zoulikha Nasri est un bon commandant qui ne déroge pas d’un iota aux ordres du chef d’état-major. “Meziane Belfkih s’accordait une marge de manœuvre et prenait des initiatives. Rien de tel chez elle. Elle a toujours appliqué les instructions royales au pied de la lettre”, constate Noureddine Ayouch, qui la côtoie au sein de la Fondation Mohammed V. Dans le dictionnaire du sérail, on traduit cela par une absence d’ambition politique et personnelle. “C’est la raison pour laquelle Mohammed VI lui accorde toute sa confiance”, ajoute Ayouch. C’est aussi sa meilleure armure contre les coups de couteau dans le dos qui agrémentent la vie des proches collaborateurs du roi. “Fouad Ali El Himma et Mounir Majidi ne la considèrent pas comme une menace. Elle n’est fâchée avec aucun des deux”, constate un connaisseur des arcanes du Pouvoir.
Zoulikha Nasri garantit la paix des ménages à Mohammed VI. La conseillère royale n’a jamais participé au combat des chefs que se livrent El Himma et Majidi pour se tailler encore plus de pouvoir. Elle n’entretient aucune cour, n’a pas d’affidés, aucune armée placée à tous les étages de l’establishment. Zoulikha Nasri se place en dehors de la mêlée, contrairement à Meziane Belfkih, connu pour son réseautage intensif au sein de l’appareil de l’Etat et faiseur de walis et de ministres. “Les autres conseillers royaux la jalousent, mais la respectent”, estime un proche de Zoulikha Nasri.
Elle aurait de toutes les manières une arme imparable contre les coups fourrés et les chausse-trappes. D’El Himma à Majidi en passant par les conseillers royaux, tous ont conscience qu’“elle est intouchable car le roi l’aime trop”, précise notre témoin.

L’œil de M6

“Elle sait ce qu’il veut, devine ses réactions”, constate Noureddine Ayouch. Zoulikha Nasri aurait développé une empathie avec Mohammed VI, qu’elle a appris à connaître alors qu’il n’était que prince héritier en 1999. Castée par Hassan II en tant que secrétaire d’Etat à l’Entraide nationale en 1997, puis conseillère royale en 1998, Zoulikha Nasri a posé les jalons de la future Fondation Mohammed V en organisant la Semaine de la solidarité sous le règne du roi défunt. Une fois la Fondation lancée, elle n’a plus quitté d’un pas le “roi des pauvres”, un coup à ses côtés pour l’inauguration d’un dispensaire, un autre pour la pose de la première pierre d’un centre de formation. Toujours sur la photo, quelques pas en retrait, mais omniprésente. Elle a l’œil à tout… “Dès qu’il y a un problème, la Fondation est avertie soit par lettre anonyme soit signée. Bref, l’information arrive toujours et nous faisons le reste”, expliquait-elle dans une interview à L’Economiste en 2005. “Elle signale ensuite les couacs au roi”, précise Noureddine Ayouch. Et là, le roi pique ses fameuses colères. Cela peut-être dans l’intimité d’un bureau, avec pour seul témoin Zoulikha Nasri, qui lui présente le dernier brief sur un projet inauguré par lui et qui ne fonctionne pas comme prévu. Ou prendre une forme médiatique comme dans le cas de l’orphelinat de Aïn Chock en avril 2005. Zoulikha Nasri reçoit un CD de photos envoyées par les pensionnaires de l’institution qui veulent dénoncer leurs conditions de vie inhumaines. Elle montre les clichés à Mohammed VI qui programme dans la foulée une visite à l’orphelinat. Zoulikha Nasri a bien briefé le souverain qui, sachant ce que l’on veut lui cacher et où le trouver, quitte le parcours balisé de la visite pour constater de visu l’ampleur des dégâts.
La conseillère royale a aussi été plus d’une fois l’éclaireur de Mohammed VI auprès de la société civile, son premier contact. En décembre 2001, elle rend visite à Assia El Ouadie qui se bat pour la formation et la rééducation des mineurs détenus. Mohammed VI a entendu parler du travail de cette dernière et a décidé d’investir dans la cause. Assia El Ouadie, qui veut acheter et aménager un local pour les jeunes détenus, fait visiter le lieu prévu à la conseillère. Zoulikha en prend bien note. 48 heures plus tard, les plans étaient prêts. Quelques jours plus tard, Mohammed VI visitait aussi l’association d’Assia El Ouadie. Moins d’un an après, Zoulikha Nasri prenait la tête d’une deuxième entité royale, la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus. “Elle a donné un coup de fouet, pas un coup de main”, s’enthousiasme Assia El Ouadie. “C’est Basri en positif”, compare Nouredine Ayouch.

Trop de zèle tue le zèle

“Elle est en adoration devant Mohammed VI. Trop même !”, juge un proche. Et du coup à cheval sur le protocole. Lors de la mise en place de la Fondation Mohammed V, Zoulikha Nasri a glissé à l’oreille de plusieurs des nouveaux nommés : “Il faudra lui embrasser la main”. Elle aime son roi, sans que l’on puisse distinguer ce qui tient de la hiba et de l’affection pour un Mohammed VI qu’elle fréquente au quotidien.
En tout cas, elle prend soin de toute la petite famille. à la demande du souverain, Zoulikha Nasri a chaperonné les princesses lors de leurs séjours à l’étranger et leur a servi de marraine, les guidant et les conseillant quand elles ont hérité de fondations royales. “Sa Majesté a dit. Cela se fera !”, assène-t-elle parfois, le doigt un peu trop sur le pli de son tailleur.
Quitte à risquer l’incident diplomatique, comme en 2005, quand Zoulikha Nasri réquisitionne les Oudayas pour y tenir le dîner de gala de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus. La date, coïncidant avec le Festival des Oudayas financé par l’Union Européenne, vaut à la conseillère les remontrances de plusieurs ambassadeurs. “Elle en a reçu plusieurs dans son bureau mais n’en a pas démordu. Le dîner devait avoir lieu coûte que coûte et à l’endroit prévu”, raconte un témoin de la réunion de crise. Certains diplomates ont jugé l’attitude de Zoulikha Nasri cavalière, teintée d’arrogance. La conseillère royale endossait en fait une erreur de planning du ministère de la Culture, département de tutelle des Oudayas. Mais elle avait lancé la machine, pas question de revenir en arrière.

http://telquel.ma/2015/12/16/portrait-enquete-zoulikha-nasri-la-dame-de-fer_538

Et tu veux que telquel écrive quoi? la vérité?
 
Portrait-enquête. Zoulikha Nasri, la dame de fer

Œil du “roi des pauvres” sur le front social, la conseillère royale a désormais aussi l’oreille du monarque sur les dossiers économiques. Inflexible quand elle a reçu des ordres du patron, c’est l’employée modèle du règne.
(NB: Dossier publié dans TelQuel en février 2012)


Le 22 septembre au palais de Rabat, assise à droite de Mohammed VI, la conseillère royale écoute la présentation du plan solaire par Mustapha Bakkoury, président du directoire de l’Agence marocaine de l’énergie solaire, et Amina Benkhadra, ministre de l’Energie. Zoulikha Nasri est vêtue sobrement, son choix s’est porté sur des couleurs sombres. Elle est fidèle à son image passe-partout. Les caméras de la TVM et de 2M la filment comme si elle assistait à une énième activité royale. Elle a pourtant le premier rôle aujourd’hui. Mohammed VI vient de l’adouber de manière quasi officielle “Madame Soleil” du Maroc, en lui confiant un chantier de règne de 70 milliards de dirhams, dont avait la charge Abdelaziz Meziane Belfkih, emporté par un cancer en 2010. Quelques jours plus tard, à Tanger, Zoulikha Nasri est de nouveau aux côtés du roi lorsque Nicolas Sarkozy pose la première traverse du TGV marocain. Le projet pharaonique de 33 milliards de dirhams relevait aussi du défunt conseiller royal. Et de deux. Zoulikha Nasri quitte Tanger son sac à main alourdi d’un nouveau dossier orphelin suite à la mort de Meziane Belfkih. On s’interrogeait sur le successeur du tout-puissant conseiller royal chargé des affaires économiques au Palais. On le tenait peut-être enfin en la personne de Zoulikha Nasri. La Madame Social de M6 allait-elle devenir aussi sa Madame Economie ? C’est un peu plus compliqué que cela. Zoulikha Nasri ne faisait qu’assurer l’intérim après que Driss Jettou a décliné poliment le portefeuille de Meziane Belfkih offert par Mohammed VI. En attendant de trouver la perle rare, le roi lui aurait donc demandé de parer aux urgences : “Mohammed VI ne lui a pas confié tous les dossiers de Meziane Belfkih, mais seulement les projets prioritaires car il sait qu’elle se plie en quatre pour atteindre ses objectifs”, précise ainsi un proche de la conseillère royale.


Zorro est arrivé

“Mohammed VI a l’habitude de l’appeler à la rescousse. C’est sa dame des missions difficiles. Dès qu’il lui téléphone, elle met tout de suite la machine en branle”, ajoute notre source. Zoulikha Nasri en a pris l’habitude, elle est toujours sur le pied de guerre depuis le début du nouveau règne, prête à enfiler sa cape de Zorro. Elle peut agir de manière conjoncturelle, comme en 2005, quand Mohammed VI lui a demandé de coordonner la réunion de crise sur la grippe aviaire avec les ministres concernés. Ou intervenir plus en profondeur quand le problème est structurel, comme c’est le cas pour le logement social. “Le roi avait considéré que le ministre de l’Habitat, Taoufiq Hejira, avait failli à sa mission. Il a tenté de relancer le programme Villes sans bidonvilles en refilant le dossier au ministère de l’Intérieur mais sans plus de succès”, explique un haut cadre du ministère de l’Habitat. Zoulikha Nasri a dû, à la demande de M6, mettre à nouveau le bleu de chauffe et entrer en ligne.
Elle préside depuis juin 2011 une commission chargée de surveiller à la loupe les réalisations de logements sociaux. Technicienne jusqu’au bout des ongles, elle est chargée de mettre de l’huile dans les rouages entre la pléthore d’administrations dont dépendent le logement social et les promoteurs du secteur. Dans cette jungle de paperasse, elle s’en tient à la recette qui a fait sa réputation : ordres du jour précis, réunions courtes et maîtrise de ses dossiers. “Elle a imposé aux promoteurs l’obligation de lui adresser des rapports réguliers. Elle leur tient un seul discours : l’Etat vous a accordé des exonérations fiscales, à vous de faire votre boulot !”, relève un acteur du secteur de l’immobilier.
Zoulikha Nasri est tatillonne sur les détails, attachée au respect des procédures et aux choses promises par écrit. Les promoteurs immobiliers, qui ont l’obligation de planter de la verdure pour chaque appartement construit, en savent désormais quelque chose. “Où est l’arbre ?”, leur demande-t-elle souvent en auscultant les plans.
Le roi lui a demandé de contrôler, alors elle contrôle. Ainsi, en 2006, Zoulikha Nasri expulse une soixantaine d’étudiantes de Dar Taliba à Fès. La conseillère justifie sa décision par le fait que “les conditions d’accès n’ont pas été respectées et les responsables de l’établissement ont précipité les choses. Ils ont fait profiter des chambres leurs proches et des personnes qui ne correspondent pas aux profils recherchés”.
Le règlement c’est le règlement, pour elle qui vit avec une obligation permanente de résultat. “Elle est capable d’engueuler ses collaborateurs quand ça n’avance pas assez vite, quand ça ne fonctionne pas comme cela devrait, quand ça ne répond pas aux exigences du monarque”, précise une relation de travail de la conseillère royale.

Le bon soldat

Zoulikha Nasri est un bon commandant qui ne déroge pas d’un iota aux ordres du chef d’état-major. “Meziane Belfkih s’accordait une marge de manœuvre et prenait des initiatives. Rien de tel chez elle. Elle a toujours appliqué les instructions royales au pied de la lettre”, constate Noureddine Ayouch, qui la côtoie au sein de la Fondation Mohammed V. Dans le dictionnaire du sérail, on traduit cela par une absence d’ambition politique et personnelle. “C’est la raison pour laquelle Mohammed VI lui accorde toute sa confiance”, ajoute Ayouch. C’est aussi sa meilleure armure contre les coups de couteau dans le dos qui agrémentent la vie des proches collaborateurs du roi. “Fouad Ali El Himma et Mounir Majidi ne la considèrent pas comme une menace. Elle n’est fâchée avec aucun des deux”, constate un connaisseur des arcanes du Pouvoir.
Zoulikha Nasri garantit la paix des ménages à Mohammed VI. La conseillère royale n’a jamais participé au combat des chefs que se livrent El Himma et Majidi pour se tailler encore plus de pouvoir. Elle n’entretient aucune cour, n’a pas d’affidés, aucune armée placée à tous les étages de l’establishment. Zoulikha Nasri se place en dehors de la mêlée, contrairement à Meziane Belfkih, connu pour son réseautage intensif au sein de l’appareil de l’Etat et faiseur de walis et de ministres. “Les autres conseillers royaux la jalousent, mais la respectent”, estime un proche de Zoulikha Nasri.
Elle aurait de toutes les manières une arme imparable contre les coups fourrés et les chausse-trappes. D’El Himma à Majidi en passant par les conseillers royaux, tous ont conscience qu’“elle est intouchable car le roi l’aime trop”, précise notre témoin.

L’œil de M6

“Elle sait ce qu’il veut, devine ses réactions”, constate Noureddine Ayouch. Zoulikha Nasri aurait développé une empathie avec Mohammed VI, qu’elle a appris à connaître alors qu’il n’était que prince héritier en 1999. Castée par Hassan II en tant que secrétaire d’Etat à l’Entraide nationale en 1997, puis conseillère royale en 1998, Zoulikha Nasri a posé les jalons de la future Fondation Mohammed V en organisant la Semaine de la solidarité sous le règne du roi défunt. Une fois la Fondation lancée, elle n’a plus quitté d’un pas le “roi des pauvres”, un coup à ses côtés pour l’inauguration d’un dispensaire, un autre pour la pose de la première pierre d’un centre de formation. Toujours sur la photo, quelques pas en retrait, mais omniprésente. Elle a l’œil à tout… “Dès qu’il y a un problème, la Fondation est avertie soit par lettre anonyme soit signée. Bref, l’information arrive toujours et nous faisons le reste”, expliquait-elle dans une interview à L’Economiste en 2005. “Elle signale ensuite les couacs au roi”, précise Noureddine Ayouch. Et là, le roi pique ses fameuses colères. Cela peut-être dans l’intimité d’un bureau, avec pour seul témoin Zoulikha Nasri, qui lui présente le dernier brief sur un projet inauguré par lui et qui ne fonctionne pas comme prévu. Ou prendre une forme médiatique comme dans le cas de l’orphelinat de Aïn Chock en avril 2005. Zoulikha Nasri reçoit un CD de photos envoyées par les pensionnaires de l’institution qui veulent dénoncer leurs conditions de vie inhumaines. Elle montre les clichés à Mohammed VI qui programme dans la foulée une visite à l’orphelinat. Zoulikha Nasri a bien briefé le souverain qui, sachant ce que l’on veut lui cacher et où le trouver, quitte le parcours balisé de la visite pour constater de visu l’ampleur des dégâts.
La conseillère royale a aussi été plus d’une fois l’éclaireur de Mohammed VI auprès de la société civile, son premier contact. En décembre 2001, elle rend visite à Assia El Ouadie qui se bat pour la formation et la rééducation des mineurs détenus. Mohammed VI a entendu parler du travail de cette dernière et a décidé d’investir dans la cause. Assia El Ouadie, qui veut acheter et aménager un local pour les jeunes détenus, fait visiter le lieu prévu à la conseillère. Zoulikha en prend bien note. 48 heures plus tard, les plans étaient prêts. Quelques jours plus tard, Mohammed VI visitait aussi l’association d’Assia El Ouadie. Moins d’un an après, Zoulikha Nasri prenait la tête d’une deuxième entité royale, la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus. “Elle a donné un coup de fouet, pas un coup de main”, s’enthousiasme Assia El Ouadie. “C’est Basri en positif”, compare Nouredine Ayouch.

Trop de zèle tue le zèle

“Elle est en adoration devant Mohammed VI. Trop même !”, juge un proche. Et du coup à cheval sur le protocole. Lors de la mise en place de la Fondation Mohammed V, Zoulikha Nasri a glissé à l’oreille de plusieurs des nouveaux nommés : “Il faudra lui embrasser la main”. Elle aime son roi, sans que l’on puisse distinguer ce qui tient de la hiba et de l’affection pour un Mohammed VI qu’elle fréquente au quotidien.
En tout cas, elle prend soin de toute la petite famille. à la demande du souverain, Zoulikha Nasri a chaperonné les princesses lors de leurs séjours à l’étranger et leur a servi de marraine, les guidant et les conseillant quand elles ont hérité de fondations royales. “Sa Majesté a dit. Cela se fera !”, assène-t-elle parfois, le doigt un peu trop sur le pli de son tailleur.
Quitte à risquer l’incident diplomatique, comme en 2005, quand Zoulikha Nasri réquisitionne les Oudayas pour y tenir le dîner de gala de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus. La date, coïncidant avec le Festival des Oudayas financé par l’Union Européenne, vaut à la conseillère les remontrances de plusieurs ambassadeurs. “Elle en a reçu plusieurs dans son bureau mais n’en a pas démordu. Le dîner devait avoir lieu coûte que coûte et à l’endroit prévu”, raconte un témoin de la réunion de crise. Certains diplomates ont jugé l’attitude de Zoulikha Nasri cavalière, teintée d’arrogance. La conseillère royale endossait en fait une erreur de planning du ministère de la Culture, département de tutelle des Oudayas. Mais elle avait lancé la machine, pas question de revenir en arrière.

http://telquel.ma/2015/12/16/portrait-enquete-zoulikha-nasri-la-dame-de-fer_538
En résumé, une servile qu'on fait passer pour une dame de fer.
 

Southpaw

Rebel without a Cause
Moi ce que je veux comprendre c est koi la translation du nom ZOULIKHA.
Ca veut dire koi?
Ils interdisent les noms amazighs
Sobhan allah
Ca veut koi dire Zoulikha?
Un nom comme zoulikha est legal alors que les noms Amazigh sont illegal.
Madomta fil maghrib la tasta3jib.
Apart ca allah irhamha.
 
Même si tu la connais .Une fois morte on ne medit pas c'est tout !!! si t'es pas d'accord libre à toi c'etait une remarque constructive rien d'autre a bon entendeur
 
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