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Défilé nocturne sur les champs-elysées : les policiers ont-ils le droit de manifester ?
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[QUOTE="mam80, post: 14813003, member: 228134"] (...) <En France, près de huit policiers sur dix sont syndiqués. Pourtant, la défiance envers les syndicats n'a jamais été aussi grande. Nous avons recontacté Gaël*, gardien de la paix « sur le terrain » en Seine-Saint-Denis et syndiqué. Après qu'il s'est exprimé sur les moyens de la police, nous lui avons demandé son avis sur les syndicats. Le Point.fr : Comment expliquez-vous cette méfiance vis-à-vis des syndicats policiers ? Gaël : Après douze années passées dans la police, j'ai réalisé, comme beaucoup de mes collègues, que les principaux syndicats (Alliance, Unsa, Unité SGP) ne travaillent pas dans notre intérêt. Surtout pas dans celui de la police « d'en bas ». Les syndicats s'occupent d'eux. On voit, au travers des nombreux tracts avec lesquels ils nous inondent, qu'ils sont surtout préoccupés par leur propre conflit, c'est-à-dire accuser tel ou tel syndicat d'avoir trahi un autre, avoir signé telle ou telle réforme pour les policiers. C'est un jeu, c'est du théâtre, de la politique. Les syndicats font la pluie et le beau temps. Ces querelles de chapelles entre syndicats vous divisent-elles ? Nos syndicats nous ont tous trahis à un moment donné. Je n'ai pas souvenir que les syndicats de policiers soient un jour parvenus à améliorer nos conditions de travail. Alors, il y a d'un côté les policiers déçus et de l'autre ceux qui ne veulent pas se mettre à dos les syndicats pour éviter que leur carrière soit « bloquée ». Alors, oui, il y a des désaccords. Environ huit policiers sur dix sont syndiqués. Et pourtant, les syndicats peinent à mobiliser depuis le début de la grogne. Comment expliquez-vous ce paradoxe ? Entrer dans un syndicat est un moyen, sinon le moyen, d'avancer dans sa carrière. Ils font la pluie et le beau temps. Deux de mes collègues ont passé il y a quelques années le même examen pour le grade supérieur. Le premier a échoué et pas l'autre. De fait, l'administration a considéré que le premier était apte à commander et pas le second. L'année suivante, le policier qui avait raté son test a pourtant pris son grade grâce à la reconnaissance de son expérience. Celui qui a réussi a dû attendre quatre ans avant d'avoir son grade, via l'administration. Devinez lequel était syndiqué... C'est un exemple parmi tant d'autres. Notre administration a laissé le champ libre aux syndicats. J'ai vu des délégués syndicaux faire pression pour que des policiers ne fassent pas de recours auprès de l'administration lorsque ces derniers souhaitaient en savoir plus sur leur mutation. Étrange, ce syndicalisme qui déconseille aux siens de défendre leurs intérêts... .../... [/QUOTE]
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