L'actuel président de la Région Languedoc-Roussillon collectionne les polémiques. Dernière en date, à propos de Laurent Fabius: "il a une tronche pas catholique". Une phrase lâchée à L'Express, qui décrit Frêche comme grossier, autocrate, mais aussi fin stratège. Portrait.
Il est grossier, cynique, autocrate, démagogue... Mais il est aussi un intellectuel brillant, fin stratège, qui restera comme un grand maire de Montpellier. Le président sortant de la région, de nouveau en campagne, est un homme plus complexe qu'il n'y paraît.
Georges Frêche a le génie des scènes hallucinantes. Le 5 octobre 2009, alors que s'ouvre le conseil municipal de Montpellier, il avise le premier adjoint, Serge Fleurence: "Salut, traître. Je vais te couper les ******** et tu ne t'en rendras même pas compte." Il apostrophe un autre élu, le Pr Jacques Touchon, ancien doyen de la faculté de médecine: "Toi, je vais te saigner comme un poulet." Les interpellés? Deux proches d'Hélène Mandroux, la maire PS que Frêche a mise en place en 2004, mais qu'il ne supporte plus et qu'il a entrepris d'isoler.
Ainsi se donne à voir l'homme le plus puissant du Languedoc-Roussillon, patron (divers gauche) du conseil régional et de la communauté d'agglomération de Montpellier. Ce potentat fustigé pour avoir traité des harkis de "sous-hommes" et déploré le trop grand nombre de Blacks dans l'équipe de France de football, mis à la porte du Parti socialiste en janvier 2007, a pourtant de bonnes chances d'être réélu à la tête de la région, avec la bénédiction contrainte de Martine Aubry. Un sondage Sofres commandé par le PS et publié le 20 janvier dans Midi libre laisse présager sa victoire.
Intellectuel sanguin et retors, Frêche entend savourer, le soir du 21 mars, un moment d'extrême félicité: la confirmation par les électeurs qu'il reste ici le plus fort et le plus malin. Lui en est depuis toujours convaincu: sa maman institutrice a élevé ce fils unique comme un petit dieu, exigeant de lui qu'il soit toujours le premier de la classe. Etre partout le chef: cette ambition vient de loin.
"Fabius a une tronche pas catholique"
A 71 ans, Georges Frêche reste un insatiable du pouvoir. Son atout: une personnalité kaléidoscopique qui ne se limite pas à l'image du sale gosse prenant un vif plaisir à transgresser les codes de la bienséance, à faire sonner ses quatre vérités urbi et orbi, quitte à s'offusquer de l'effet boomerang de ses incartades: "Dans ce monde de faux-culs, se désole-t-il, on ne peut pas dire ce que l'on pense."
Pourtant, lui-même ne se freine guère. En 2007, quand les socialistes toulousains se cherchent un leader pour l'élection municipale, il lance, émule de Tartarin: "Je devrais me présenter. Dans cette ville, quand j'étais étudiant, j'ai baisé 40% des Toulousaines."
L'une de ses activités de prédilection est le jeu de massacre. Personne n'y échappe, surtout pas ses ex-camarades socialistes. François Hollande n'a "pas de colonne vertébrale". Ségolène Royal dit "beaucoup de bêtises" sur la Chine. Laurent Fabius qui s'est permis, sur Canal +, de dire qu'il ne serait pas sûr, s'il était électeur en Languedoc-Roussillon, de voter pour Frêche, a droit, lui, à un uppercut de style très lepéniste: "Voter pour ce mec en Haute-Normandie me poserait un problème: il a une tronche pas catholique."
Il est grossier, cynique, autocrate, démagogue... Mais il est aussi un intellectuel brillant, fin stratège, qui restera comme un grand maire de Montpellier. Le président sortant de la région, de nouveau en campagne, est un homme plus complexe qu'il n'y paraît.
Georges Frêche a le génie des scènes hallucinantes. Le 5 octobre 2009, alors que s'ouvre le conseil municipal de Montpellier, il avise le premier adjoint, Serge Fleurence: "Salut, traître. Je vais te couper les ******** et tu ne t'en rendras même pas compte." Il apostrophe un autre élu, le Pr Jacques Touchon, ancien doyen de la faculté de médecine: "Toi, je vais te saigner comme un poulet." Les interpellés? Deux proches d'Hélène Mandroux, la maire PS que Frêche a mise en place en 2004, mais qu'il ne supporte plus et qu'il a entrepris d'isoler.
Ainsi se donne à voir l'homme le plus puissant du Languedoc-Roussillon, patron (divers gauche) du conseil régional et de la communauté d'agglomération de Montpellier. Ce potentat fustigé pour avoir traité des harkis de "sous-hommes" et déploré le trop grand nombre de Blacks dans l'équipe de France de football, mis à la porte du Parti socialiste en janvier 2007, a pourtant de bonnes chances d'être réélu à la tête de la région, avec la bénédiction contrainte de Martine Aubry. Un sondage Sofres commandé par le PS et publié le 20 janvier dans Midi libre laisse présager sa victoire.
Intellectuel sanguin et retors, Frêche entend savourer, le soir du 21 mars, un moment d'extrême félicité: la confirmation par les électeurs qu'il reste ici le plus fort et le plus malin. Lui en est depuis toujours convaincu: sa maman institutrice a élevé ce fils unique comme un petit dieu, exigeant de lui qu'il soit toujours le premier de la classe. Etre partout le chef: cette ambition vient de loin.
"Fabius a une tronche pas catholique"
A 71 ans, Georges Frêche reste un insatiable du pouvoir. Son atout: une personnalité kaléidoscopique qui ne se limite pas à l'image du sale gosse prenant un vif plaisir à transgresser les codes de la bienséance, à faire sonner ses quatre vérités urbi et orbi, quitte à s'offusquer de l'effet boomerang de ses incartades: "Dans ce monde de faux-culs, se désole-t-il, on ne peut pas dire ce que l'on pense."
Pourtant, lui-même ne se freine guère. En 2007, quand les socialistes toulousains se cherchent un leader pour l'élection municipale, il lance, émule de Tartarin: "Je devrais me présenter. Dans cette ville, quand j'étais étudiant, j'ai baisé 40% des Toulousaines."
L'une de ses activités de prédilection est le jeu de massacre. Personne n'y échappe, surtout pas ses ex-camarades socialistes. François Hollande n'a "pas de colonne vertébrale". Ségolène Royal dit "beaucoup de bêtises" sur la Chine. Laurent Fabius qui s'est permis, sur Canal +, de dire qu'il ne serait pas sûr, s'il était électeur en Languedoc-Roussillon, de voter pour Frêche, a droit, lui, à un uppercut de style très lepéniste: "Voter pour ce mec en Haute-Normandie me poserait un problème: il a une tronche pas catholique."